Laure Barthélémy : « Quoi de plus beau que de s’occuper de sa famille ! »
C’est à la fin de l’hiver olympique 2014 que la fondeuse haut-savoyarde Laure Barthélémy, 26 ans à l’épique, mettait fin à sa carrière de sportive de haut niveau. Après 84 départs en coupe du monde dont deux quatrièmes places individuelles, un dossard aux Jeux olympiques, un titre mondial juniors en sprint, et, surtout, une inoubliable demi-finale mondiale dans le temple d’Holmenkollen (Norvège) en 2011, elle aura marqué le ski de fond français de son empreinte.
Pour Nordic Magazine, Laure Barthélémy, devenue professeure des écoles et assistante maternelle, a accepté de se prêter au jeu du « Que sont-elles devenues ? ».
- Quand avez-vous mis fin à votre carrière d’athlète de haut niveau et quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?
J’ai arrêté au printemps 2014 après deux hivers compliqués suite à une complication lors de l’opération d’une cheville [elle souffrait d’une algodystrophie, NDLR]. Je suis restée un an à vivre avec la douleur avant d’arriver à reprendre un semblant d’entraînement avant l’hiver 2013/2014. Cette coupure m’a sorti du système et j’ai beaucoup cogité. La blessure n’est pas arrivée pour rien, le contexte du fond féminin était complexe et je ne me voyais pas continuer là-dedans.
- Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous juste après ? Qu’est-ce qui vous a manqué ?
La décision n’était qu’officielle. Ce fut un soulagement parce que, intérieurement, j’avais eu le temps de mûrir ma décision. Honnêtement, pas grand-chose ne m’a manqué. Cela faisait depuis le printemps 2011 que j’évoluais dans un système dans lequel je n’avais plus confiance et, psychologiquement, c’était très dur.
- Si vous aviez la possibilité de participer à une compétition, quelle serait-elle ? Avec quel athlète actuel aimeriez-vous concourir ?
Pas facile de répondre à cette question aujourd’hui ! Si je dois malgré tout répondre, j’aimerai refaire ma demi-finale du sprint des championnats du monde d’Oslo en 2011 [huitième temps des qualifications, elle avait été sortie juste avant la finale, se classant septième, NDLR]…
- Au contraire, qu’est-ce qui vous a le moins manqué ?
La décision était bien mûrie, alors, comme je l’ai déjà dis, pas grand-chose ne m’a manqué. Surtout que je n’ai pas quitté le ski dans une dynamique positive. Quand je prends une décision, ce n’est pas pour regretter quelque chose. C’est un nouveau chapitre de ma vie qui commençait avec d’autres objectifs !
- Quel a été votre parcours après la fin de votre carrière ?
Tout s’est très vite enchaîné. Avant d’officialiser mon arrêt de carrière, je m’étais déjà présentée aux écrits du CRPE [concours de professeur des écoles, NDLR] que j’avais préparé par le biais du CNED lors de mon dernier hiver. Les écrits validés, j’ai réussi les oraux dans la foulée et j’ai donc repris le chemin de l’école en septembre 2014 ! J’ai été titularisée dès septembre 2015. Je me suis aussi mariée en juin 2014 donc, finalement, la bascule s’est très bien faite !
- Quelle est votre nouvelle vie ?
Aujourd’hui, je suis en congé parental de l’éducation nationale. Je m’occupe de mes trois loulous : Léa, 7 ans, Mathilde, 4 ans et demi, et Alban, 20 mois ! En parallèle, j’exerce en tant qu’assistante maternelle ce qui me permet de garder une certaine activité professionnelle tout en étant disponible pour mes enfants. Quoi de plus beau que de s’occuper de sa famille ! Et quand j’ai un peu de temps, j’essaie de garder un minimum de condition physique.
- Quand une personne découvre votre passé sur les skis, quelle est sa réaction ?
Je ne parle pas de mon passé, c’est souvent les gens qui finissent par le savoir et viennent me voir pour en parler !
- En quoi diriez-vous justement que votre passé de sportif vous a le plus aidé ?
Le sport m’a donné le goût de l’effort, savoir se faire mal, aller chercher au bout de soi-même des ressources que l’on ne s’imagine pas !
- Quelle place a le nordique dans votre vie actuelle ?
J’aime toujours le ski de fond et le sport en général. Je partage maintenant cela en famille. Je suis inquiète de voir ce que devient ma discipline tant au niveau national qu’international. Je suis autant que possible par la presse écrite sur Internet les résultats des sports d’hiver. J’ai gardé peu de contacts, mais je suis contente de revoir certaines anciennes coéquipières et « vieux coach » 😉 !!!
Tous les « Que sont-ils devenus ? » de Nordic Magazine
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