Léna Arnaud : « Il pleut autant dans le Dauphiné ou en Savoie que dans le Jura !! »
C’est après les championnats de France 2018 de biathlon que la Grandvallière Léna Arnaud, figure des circuits nationaux à l’époque, a officiellement annoncé mettre un terme à sa carrière. Durant celle-ci, elle aura remporté trois titres mondiaux : le relais chez les jeunes en 2014 ainsi que le sprint et le relais, avec Julia Simon et Chloé Chevalier, l’année suivante. Notamment usée par les sélections, elle expliquait ne plus prendre de plaisir.
Pour Nordic Magazine, la Jurassienne Léna Arnaud, qui a lancé une école de ski nordique à Val d’Isère (Savoie), a accepté de se prêter au jeu du « Que sont-elles devenues ? ».
- Quand avez-vous mis fin à votre carrière d’athlète de haut niveau et quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?
J’ai arrêté il y a quatre ans… déjà ?! Je voulais vivre une autre vie en y redonnant du sens parce que je crois, qu’à la fin de ma carrière, je ne savais plus vraiment quel était mon objectif.
- Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous juste après ? Qu’est-ce qui vous a manqué ?
Le plus dur a été de trouver ma place. Quand tu skies, le monde autour de toi bouge, il avance et, quand tu arrêtes, tu prends conscience de la bulle dans laquelle tu vivais. Ce qui me manque le plus c’est… de pouvoir manger comme un veau à tous les repas.
- Si vous aviez la possibilité de participer à une compétition, quelle serait-elle ? Avec quel athlète actuel aimeriez-vous concourir ?
Si je pouvais recourir une course, ce serait à Pokljuka. Pour moi, ce stade ne représente que des bons souvenirs, même ses murs me rendent nostalgique ! Toutes les compétitrices actuelles me font peur… en particulier Caroline [Colombo] ! Mais, en vrai, ce serait quand même avec elle, parce que c’est la première personne avec qui je me suis battue sur les skis, on avait cinq ans !
- Au contraire, qu’est-ce qui vous a le moins manqué ?
Ce qui m’a manqué le moins, c’est le tunnel d’Oberhof. Et je me suis très facilement habituée à l’absence de programme dans ma vie. Je suis très contente de pouvoir refaire du sport pour le plaisir.
- Quel a été votre parcours après la fin de votre carrière ?
Quand j’ai arrêté en milieu de saison, j’ai terminé mon DE nordique et attaqué celui de ski alpin pour pouvoir enseigner en attendant de trouver ma direction. Finalement, je suis devenue coach de biathlon au club de La Féclaz, passant des années au sein d’une équipe au top qui m’a permis de ne jamais regarder derrière.
- Quelle est votre nouvelle vie ?
Au final, j’ai quand même eu besoin de sortir du milieu du coaching et du biathlon parce que j’avais l’impression de revivre les mêmes choses que quand j’étais athlète. J’ai donc monté mon école de ski de fond à Val d’Isère parce que j’aime profondément cette station, et, actuellement, on prépare le lancement de notre marque de lunettes solaires avec mon frère Léo. Pour le moment, je suis donc à Val d’Isère en hiver et de retour dans le Jura le reste de l’année, parce que la région commençait à me manquer (j’en profite pour dire qu’il pleut autant dans le Dauphiné ou en Savoie que dans le Jura !!).
- Quand une personne découvre votre passé sur les skis, quelle est sa réaction ?
J’en parle assez rarement, mais, quand on aborde le sujet, généralement, les gens qui me connaissent depuis peu sont assez étonnés que j’ai pu être une athlète en haut niveau par le passé !
- En quoi diriez-vous justement que votre passé de sportif vous a le plus aidé ?
Au début, j’ai cru que j’avais pris du retard, et, maintenant, je ne me pose même plus la question ! Ma vie d’athlète a fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Notamment la détermination, l’adaptation, enfin vous voyez quoi, tout ce qui caractérise une vie d’athlète.
- Quelle place a le nordique dans votre vie actuelle ?
Avec l’école l’hiver, je conserve un bon pied dans le ski. Cela reste quand même ma première passion. Personnellement, je trouve que la vie va tellement vite, j’essaie déjà de suivre le parcours de mes copines, mais, oui, je m’entends encore très bien avec la plupart de mes anciens coéquipiers ! La douleur et la joie soudent de belles amitiés.
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