Lou Reynaud : « C’était dur de ne pas avoir vraiment pu faire une dernière course pour clôturer cette période de ma vie »
C’est il y a un peu plus d’un an que la fondeuse chartrousine Lou Reynaud, 21 ans, a mis un terme à sa carrière de sportive de haut niveau. Sortie des collectifs de la FFS un an auparavant, elle avait ensuite intégré le Team Vercors Isère, sans succès à cause de multiples blessures. Celle qui avait remporté, sur le relais mixte avec Mélissa Gal, Vincent Buiatti et Emilien Louvrier, une médaille de bronze lors du Festival olympique de la jeunesse européenne 2017, disputé en Turquie, a vite rebondi, après une petite période de doute.
Pour Nordic Magazine, Lou Reynaud, qui continue actuellement ses études tout en passant son DE, a accepté de se prêter au jeu du « Que sont-elles devenus ? ».
- Quand avez-vous mis fin à votre carrière d’athlète de haut niveau et quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?
J’ai décidé d’arrêter le haut niveau à la fin du mois de juin 2021. Sortie en mai 2020 des groupes fédéraux, j’intégrai tout juste les équipes du Team Vercors Isère. A l’époque, j’étais frustrée de ne pas avoir eu les résultats attendus sur ma dernière année U20 et j’ai repris trop fort, trop vite. La préparation a été très compliquée avec des fractures à deux reprises. Sans grande surprise, l’hiver a été dur physiquement, mais aussi beaucoup mentalement. En juin 2021, alors que j’avais pris le temps de me reposer complètement, je me suis bloquée le dos au bout de deux jours de stage, j’avais mal tout le temps. Et c’est là que j’ai compris que finalement je n’avais plus la force de me battre pour revenir au niveau, ni l’envie. Le circuit national ne me faisait plus rêver, alors s’investir autant dans un projet sans y prendre du plaisir cela allait à contre-courant. Une fois la décision prise, ce fut un vrai soulagement et ma douleur au dos avait disparu.
- Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous juste après ? Qu’est-ce qui vous a manqué ?
De m’être décidée au début d’une préparation, c’était dur de ne pas avoir vraiment pu faire une dernière course pour clôturer cette période de ma vie. Et puis, aussi, ce n’était pas facile de se retrouver sans rien, sans objectif à atteindre, sans rêve. Il y a eu une petite période de vide où je ne savais plus trop qui j’étais, ni ce que j’allais vraiment faire.
- Si vous aviez la possibilité de participer à une compétition, quelle serait-elle ? Avec quel athlète actuel aimeriez-vous concourir ?
Dure comme question ! Mais je pense que ce serait le 30 kilomètres d’Oslo-Holmenkollen aux côtés d’une Jessie Diggins.
- Au contraire, qu’est-ce qui vous a le moins manqué ?
Sans aucune hésitation, la musculation et, surtout, les tractions ! Ah oui, et faire des valises tous les deux jours…
- Quel a été votre parcours après la fin de votre carrière ?
Eh bien j’ai continué mes études à un rythme normal et puis j’ai commencé mon DE donc j’ai travaillé tout l’hiver comme monitrice au col de Porte.
- Quelle est votre nouvelle vie ?
Aujourd’hui, je finis ma licence de géographie-environnement, j’essaie d’avancer au maximum mon DE et puis je vais entraîner un peu au club de Chartreuse. Autrement, je fais toujours beaucoup de sport, je m’essaye un peu à de nouvelles disciplines. Je découvre des choses sans arrêt, et je m’éclate dans cette nouvelle vie.
- Quand une personne découvre votre passé sur les skis, quelle est sa réaction ?
J’ai souvent le droit à : « Mais, alors, t’as fait les JO ? » Mais, sinon, elle est souvent très intriguée et pose beaucoup de questions sur mon parcours.
- En quoi diriez-vous justement que votre passé de sportif vous a le plus aidé ?
Il m’a aidé à me faire confiance et à foncer dans les choses ou les projets qui m’animent. Je pense que je n’ai pas peur de m’investir. La gestion du stress et des échecs, aussi, c’est quelque chose qu’on rencontre au quotidien et savoir rebondir est une vraie force.
- Quelle place a le nordique dans votre vie actuelle ?
Le nordique occupe une place encore très importante dans ma vie, d’une part parce que j’adore ce sport. J’ai besoin d’en faire pour me sentir bien et, puis, c’est aussi quelque chose que j’aime transmettre et je regarde pas mal les résultats de loin. Autrement, oui, je suis encore en contact avec ceux avec qui j’ai commencé le ski de fond au club et les athlètes du Dauphiné.
La série d’été de Nordic Magazine
- Que sont-ils devenus ? Maxime Laheurte
- Que sont-elles devenues ? Laura Chamiot-Maitral
- Que sont-ils devenus ? Clément Jacquelin
- Que sont-elles devenues ? Aurélie Dabudyk
- Que sont-ils devenus ? Sébastien Lacroix
- Que sont-elles devenues ? Marine Bolliet
- Que sont-ils devenus ? Paul Brasme
- Que sont-elles devenues ? Célia Bourgeois
- Que sont-ils devenus ? Mickaël Philipot
- Que sont-elles devenues ? Jacquemine Baud
- Que sont-ils devenus ? François Braud
- Que sont-elles devenues ? Marine Dusser Bjornsen
- Que sont-ils devenus ? Cyril Gaillard
- Que sont-elles devenues ? Estelle Mougel
- Que sont-ils devenus ? Clément Dumont
- Que sont-elles devenues ? Juliette Lazzarotto
- Que sont-ils devenus ? Damien Tarantola
- Que sont-elles devenues ? Margaux Achard
- Que sont-ils devenus ? Bastien Buttin
- Que sont-elles devenues ? Caroline Espiau
- Que sont-ils devenus ? Ivan Perrillat-Boiteux
- Que sont-elles devenues ? Claire Breton
- Que sont-ils devenus ? Igor Cuny
- Que sont-elles devenues ? Léna Arnaud
- Que sont-ils devenus ? Samuel Guy
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