Lucile Morat : « Je suis contente d’avoir plus de temps pour profiter de mes amis et de ma famille »
C’est au cours de l’hiver 2020/2021, en février, que la Courchevelloise Lucile Morat a décidé de mettre un terme à sa carrière. Vainqueure de deux coupes continentales d’été, médaillée de bronze mondiale juniors par équipes ou encore auteure d’un top 10 individuel en coupe du monde et d’un podium par équipes, elle était un espoir du saut à ski féminin français.
Pour Nordic Magazine, Lucile Morat, qui a depuis intégrée le prestigieux l’institut Paul Bocuse, a accepté de se prêter au jeu du « Que sont-elles devenues ? ».
- Quand avez-vous mis fin à votre carrière d’athlète de haut niveau et quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?
J’ai annoncé la nouvelle à mes coachs et à mes proches en février 2021 à Rasnov, lors de ma dernière coupe du monde. J’ai tout de même terminé ma carrière lors des championnats de France, en avril. Pour être honnête, j’étais un peu au bout du rouleau parce que cette décision était vraiment difficile à prendre pour moi, vis-à-vis du regard des gens, de mon équipe et de ma famille mais cela a été une grande libération lors que je l’ai prise !
- Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous juste après ? Qu’est-ce qui vous a manqué ?
Le plus dur, je pense que cela a été le retour à l’école et de devoir porter un uniforme tout les jours alors que je passais ma vie en affaires de sport ! Ce qui m’a le plus manqué, je dirais que ce sont les moments passés avec mon équipe à l’entraînement et sur les compétitions. Bien sûr, les voyages manquent également…
- Si vous aviez la possibilité de participer à une compétition, quelle serait-elle ? Avec quel athlète actuel aimeriez-vous concourir ?
Je voudrais bien faire la Tournée des Quatre Tremplins ! J’ai toujours pensé que cela devait être incroyable de la faire. J’aimerais bien tomber en duel, soit contre une des meilleures du monde soit contre la Jo [Joséphine Pagnier, NDLR], on aurait beaucoup rigolé !
- Au contraire, qu’est-ce qui vous a le moins manqué ?
Je pense que, quand on a une vie de sportive de haut niveau (en tout cas pour moi), on laisse un petit peu de côté tout ce qui est sorties, restaurants, etc. En soi, ce n’était pas quelque chose qui me dérangeait, mais je suis contente d’avoir plus de temps pour profiter de mes amis et de ma famille. Je dis cela, mais la restauration cela peut-être parfois pire à ce niveau-là !
- Quel a été votre parcours après la fin de votre carrière ?
Je n’ai pas eu un grand moment de latence parce que, le mois qui suivait, donc dès mars, je me suis inscrite à l’institut Paul Bocuse [école de cuisine lyonnaise, NDLR] ! Je faisais déjà ma rentrée en avril ! Tout c’est bien enchaîné et, assez vite, cela m’a fait un peu bizarre de réaliser un si gros changement d’un coup, mais, en même temps, c’est ce dont j’avais besoin !
- Quelle est votre nouvelle vie ?
Aujourd’hui, je suis en deuxième année à l’institut Paul Bocuse et je travaille un peu à côté lorsque j’ai le temps.
- Quand une personne découvre votre passé sur les skis, quelle est sa réaction ?
Ce n’est pas ce que je met en avant, mais, quand j’en parle, c’est souvent de la surprise et des questions du genre : « Pourquoi t’as arrêté ?! » ou « T’avais pas peur ?! ». C’est un peu devenu une habitude maintenant !
- En quoi diriez-vous justement que votre passé de sportif vous a le plus aidé ?
Au niveau mental. Tout ce qui est l’implication, la gestion du stress, la capacité à réagir vite, la concentration et l’esprit d’équipe. C’est hyper important dans la cuisine et je suis contente que le sport m’a aidé là-dedans.
- Quelle place a le nordique dans votre vie actuelle ?
Le nordique a encore une place importante pour moi. Je continue à suivre le parcours des skieurs, et surtout celui de mes anciennes coéquipières ! J’ai toujours ce truc, quand je regarde une compétition de saut, d’être nostalgique. Comme quand on s’envoi des massages avec la Jo [Joséphine Pagnier, NDLR]. C’était le bon vieux temps !
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