Marine Bolliet : « En quatre années dans le Sud, j’ai pratiqué des sports comme l’escalade, la course à pied et l’apéro plus que le ski nordique… »
C’est à la fin de l’hiver 2016 que la Savoyarde Marine Bolliet, 28 ans à l’époque, a décidé de mettre un terme à sa carrière de biathlète. Cinquième du classement général de l’IBU Cup cette saison-là, elle quittait le monde du biathlon en paix avec elle-même, après 89 départs en coupe du monde et une participation aux Jeux olympiques, lors de l’individuel de Sochi 2014.
Pour Nordic Magazine, Marine Bolliet, devenue kiné, a accepté, six ans plus tard, a accepté de se prêter au jeu du « Que sont-elles devenus ? ».
- Quand avez-vous mis fin à votre carrière d’athlète de haut niveau et quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?
C’est en 2016 que j’ai fait le choix d’arrêter le sport de haut niveau en biathlon après des années remplies de belles expériences et de souvenirs exceptionnels. Bien alignée dans mon choix, je me sentais plutôt paisible et, en même temps, un brin surexcitée devant cette immensité de possibilités qui s’offrait à moi.
- Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous juste après ? Qu’est-ce qui vous a manqué ?
Il y a une chose qui a été difficile pour moi : ne plus vivre en « équipe » ! Les fous rires de fatigue en fin de saison ou encore la sincérité de nos relations qui se sont tissées au fil des années avec les filles. De mon point de vue, à l’origine, nous n’étions peut-être pas toutes faites pour nous entendre, mais les années ont fait que nos amitiés sont devenus authentiques et ont pris le dessus malgré la compétition. Nos différences m’ont fait beaucoup évoluer.

- Si vous aviez la possibilité de participer à une compétition, quelle serait-elle ?
La Vasaloppet, mais en version « CHILL » et pourquoi pas en famille. Le tout pour profiter du paysage, en baver un peu mais pas trop quand même !
- Au contraire, qu’est-ce qui vous a le moins manqué ?
Contrairement à ce que j’aurais imaginé, l’intensité de l’entraînement et des courses ne m’a pas manquée… J’avais besoin de récupérer de toutes ces années où je n’ai pas toujours été douce et à l’écoute de moi-même. Mon corps s’est senti comme un coq en pâte de pouvoir profiter de journées vouées au farniente.
- Quel a été votre parcours après la fin de votre carrière ?
J’ai enchaîné sous les cocotiers de Nice avec des études en masso-kinésithérapie. Cela a été pour moi un nouveau départ, une révolution intérieure. Une grande remise en question durant quatre ans avec, aussi, de beaux moments, d’éclatantes rencontres, pas mal de pression et, au bout, un métier qui me passionne.
- Quelle est votre nouvelle vie ?
Aujourd’hui, je suis kiné dans le village où j’ai grandi à Bellecombe-en-Bauges dans un cabinet pluridisciplinaire avec une team de choc pleine de projets ! Une petite tornade de bonheur, remplit aussi bien nos journées. Elle s’appelle Léo et elle a bientôt un an.

- Quand une personne découvre votre passé sur les skis, quelle est sa réaction ?
Souvent, ils me félicitent et me disent que c’est un beau sport, qu’ils adorent regarder le biathlon à la télévision… Et, forcement, la fameuse question : « Tu connais Martin Fourcade ?! »
- En quoi diriez-vous justement que votre passé de sportif vous a le plus aidé ?
Le sport de haut niveau m’a appris la rigueur, l’attention et l’intention aux choses en générales. A l’origine, ce n’était pas mon fort. Je suis plutôt lunaire ! J’ai appris aussi que, lorsque l’on a un but, les seuls obstacles sont nos propres croyances.
- Quelle place a le nordique dans votre vie actuelle ?
En quatre années dans le Sud, j’ai pratiqué des sports comme l’escalade, la course à pied et l’apéro plus que le ski nordique… J’ai renoué pleinement cet hiver avec le ski de fond même si j’ai l’impression que le ski fait tout simplement partie de ma vie. Avec ma fille, tout contre moi au chaud dans le porte-bébé, je me suis fait de belles bambées dans la pampa « Féclazienne ». Oui, la plupart des filles de l’équipe avec qui j’ai « grandi » sont mes amies et elles sont des repères importants pour moi, même si on ne se voit pas autant qu’avant. Je ne regarde pas toutes les courses, mais j’ai plaisir à suivre les résultats et j’ai toujours le grand « smile » lors des belles performances, mais aussi de la compassion dans les moments plus difficiles pour l’équipe.
La série d’été de Nordic Magazine
- Que sont-ils devenus ? Maxime Laheurte
- Que sont-elles devenues ? Laura Chamiot-Maitral
- Que sont-ils devenus ? Clément Jacquelin
- Que sont-elles devenues ? Aurélie Dabudyk
- Que sont-ils devenus ? Sébastien Lacroix
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