Saut à ski

Que sont-elles devenues ? Marine Bressand

Durant l’été, Nordic Magazine donne la parole, chaque jour, à un nordique retraité. C’est au tour de l’ancienne sauteuse chamoniarde Marine Bressand de se prêter au jeu du « Que sont-elles devenues ? ».

Article écrit par

Florian Burgaud

• Publié

16/08/2022

Marine Bressand : « Je vis super bien ma nouvelle vie, j’ai retrouvé le sourire que j’avais perdu à la fin de ma carrière »

C’est il y a maintenant un peine plus de deux ans que la sauteuse à ski haut-savoyarde Marine Bressand, 18 ans à l’époque, a décidé de stopper sa carrière de sportive de haut niveau. Durant celle-ci, la Chamoniarde aura participé à de nombreux concours en coupe des Alpes, montant même à quelques reprises sur la coupe continentale. Douzième du Festival olympique de la jeunesse européenne 2017, elle n’est jamais parvenue à atteindre le niveau pour goûter à la coupe du monde.

Pour Nordic Magazine, Marine Bressand, qui étudie actuellement à Lyon (Rhône) dans une école de commerce, a accepté de se prêter au jeu du « Que sont-elles devenues ? ».

Quand avez-vous mis fin à votre carrière d’athlète de haut niveau et quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?

J’ai arrêté le saut en juillet 2020, après un stage à Kandersteg, en Suisse. Cela a été un moment compliqué, mais j’étais arrivée à bout et j’avais besoin de tourner la page. J’y pensais depuis un moment déjà, mais c’était dur d’accepter que tout cela, cette partie de ma vie, s’arrête.

Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous juste après ? Qu’est-ce qui vous a manqué ?

Le fait de ne plus appartenir à un groupe a été compliqué. J’avais effectivement pris l’habitude depuis toute petite de vivre ainsi, et c’est dur de devoir quitter un tel environnement. Bien sûr, les sensations du saut m’ont aussi beaucoup manqué pendant un moment, mais j’ai découvert le parapente donc je suis très vite passée à autre chose.

Si vous aviez la possibilité de participer à une compétition, quelle serait-elle ? Avec quel athlète actuel aimeriez-vous concourir ?

Pourquoi pas faire un tour à la Tournée du Mont-Blanc !! C’était génial de faire des compétitions uniquement pour le plaisir et où la pression n’avait pas sa place. Et, en plus, le faire à la maison, c’est encore plus cool !

Au contraire, qu’est-ce qui vous a le moins manqué ?

La pression constante que ce soit en compétition ou à l’entraînement ne me manque pas trop… L’état d’esprit et le jugement ne me manquent pas beaucoup non plus. Le milieu de la compétition n’est pas facile et j’avais l’impression d’être appréciée ou non plus par rapport à mes résultats que pour la personne que je suis vraiment.

Quel a été votre parcours après la fin de votre carrière ?

J’ai fait une année de césure pour faire un break et réfléchir un peu à mon avenir parce que j’ai vraiment arrêté du jour au lendemain. J’ai donc commencé l’année dernière un Bachelor en finance et immobilier dans une école de commerce à Lyon.

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Quelle est votre nouvelle vie ?

Je passe une partie de mon temps à Lyon où je suis à l’école, et l’autre à Chamonix. Je me suis mise au parapente, j’ai réussi à retrouver des sensations qui me manquaient et je m’éclate à fond ! Je n’ai aucune obligation d’entraînement et de résultat, c’est tout ce qu’il me fallait après avoir arrêté le saut. Je vis super bien ma nouvelle vie, j’ai retrouvé le sourire que j’avais perdu à la fin de ma carrière.

Quand une personne découvre votre passé sur les skis, quelle est sa réaction ?

Je suis plutôt discrète sur cette partie de ma vie, mais les gens trouvent cela super cool et sont assez curieux.

En quoi diriez-vous justement que votre passé de sportif vous a le plus aidé ?

Le sport de haut niveau est une école de la vie. J’ai beaucoup appris sur moi-même et cela m’aide chaque jour. La gestion du stress est un gros plus, j’ai beaucoup évolué grâce au saut et j’en suis très reconnaissante. J’ai eu la chance de côtoyer des personnes inspirantes et déterminées.

Quelle place a le nordique dans votre vie actuelle ?

Pour avancer, j’avais besoin de mettre un trait sur cette partie de ma vie, donc je dirai que le nordique n’y a plus aucune place. J’ai vécu des super moments, mais j’ai préféré passer totalement à autre chose. J’ai gardé très peu de contact avec mes coéquipiers et c’était ce dont j’avais besoin. J’ai été un peu dégoûtée de la mentalité et de l’état d’esprit des gens et j’ai préféré m’éloigner de tout cela.