Fabien Nivault : « Rien ne m’a vraiment manqué sur le plan sportif, et surtout pas les longs stages estivaux à Bessans qui se terminaient par trois jours de Superman »
C’est au printemps 2018 que le biathlète savoyard Fabien Nivault, 22 ans à l’époque, a mis un terme à sa carrière de sportif de haut niveau. Habitué des circuits nationaux, il est monté plusieurs fois sur la Junior Cup lors des hivers 2015/2016 et 2016/2017. Quatrième d’un relais avec Hugo Rivail, Félix Cottet-Puinel et Martin Perrillat-Bottonet en décembre 2016, il se classait huitième de l’individuel des championnats d’Europe juniors de Nove Mesto (République tchèque) quelques semaines plus tard.
Pour Nordic Magazine, Fabien Nivault, maintenant installé en Suisse où il travaille dans l’horlogerie, a accepté de se prêter au jeu du « Que sont-ils devenus ? ».
- Quand avez-vous mis fin à votre carrière d’athlète de haut niveau et quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?
Pouvons-nous parler de carrière de haut niveau pour ma part ? Une carrière d’athlète « Nivault » suffit amplement pour décrire humblement mon parcours 😊 ! Je me suis discrètement retiré des circuits en avril 2018 après une saison compliquée sur les plans physiques et mentaux. A ce moment précis, j’avais la certitude d’avoir fait le bon choix marque que je n’avais plus l’envie de continuer à m’entraîner davantage tout en contre performant. Mon esprit était déjà ailleurs, et notamment sur « l’après carrière ».
- Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous juste après ? Qu’est-ce qui vous a manqué ?
Le plus dur est de NE PAS prendre trop de poids… ma bouée abdominale s’est développée avec le temps ! Le but était aussi de garder une certaine forme physique (un coucou à Marie-Philippe du centre médical à Albertville, je dois avoir 25 points de VO2 max actuellement). Sur le plan post-carrière, le plus dur est de tout de suite se remobiliser pour tourner la page et rebondir. On peut vite se sentir désorienté car, après tout, le sport ne donne aucune garantie sur l’insertion dans la vie active.
Pour être honnête, rien ne m’a vraiment manqué sur le plan sportif, et surtout pas les longs stages estivaux à Bessans qui se terminaient par trois jours de Superman (le comité de Savoie sait à quoi je fais référence !!!). Pour les non-initiés, le Superman est une épreuve mythique et sadique où de valeureux athlètes savoyards s’affrontent sur divers épreuves physiques et mentales, le tout en itinérance sur plusieurs centaines de kilomètres. Le champion ou la championne se voit endosser un dossard jaune de leader lors de ces trois jours en fonction du classement général des épreuves. La légende raconte même que ce dossard n’a jamais été lavé… (imaginez l’odeur d’une chasuble de sport collectif x100 !!!).
- Si vous aviez la possibilité de participer à une compétition, quelle serait-elle ? Avec quel athlète actuel aimeriez-vous concourir ?
Comme tout athlète, j’aurai aimé participer à un évènement majeur comme les Jeux olympiques sur une épreuve de mass-start. Selon moi, c’est la plus belle course à gagner en biathlon. Mais en étant plus terre-à-terre, j’aimerai aujourd’hui pouvoir refaire la mass-start des championnats de France une dernière fois avec mes amis du circuit avec qui j’avais l’habitude de concourir (ils se reconnaîtront). S’en mettre plein la tronche sur un dernier tour avec les potes, c’est cela qui est beau !
- Au contraire, qu’est-ce qui vous a le moins manqué ?
Je me suis très facilement passé des entraînements quotidiens, voir biquotidien l’été. Il fallait savoir enchaîner les séances tout en récupérant assez pour ne pas se cramer. Partir en séance avec le sourire et l’envie, sans langue de bois, n’était pas toujours facile. Maintenant, quand je retourne faire du sport (plus rarement, vous l’aurez compris) c’est avant tout pour le plaisir et parce que j’ai vraiment envie d’aller m’oxygéner dehors.
- Quel a été votre parcours après la fin de votre carrière ?
Immédiatement après la fin de saison en avril 2018, je me suis mobilisé pour commencer à étudier (plus sérieusement) pour terminer mon DUT à l’IUT d’Annecy et à passer les concours des grandes écoles de commerce. Après avoir été admis, c’est à ce moment-là que s’est opérée la bascule entre vie de sportif et mon après-carrière. J’ai dû déménager pour terminer mes études, et après quelques stages en entreprise en France et à l’étranger, j’ai commencé ma carrière professionnelle à Paris dans le secteur du luxe.
- Quelle est votre nouvelle vie ?
Aujourd’hui, j’ai quitté Paris et je me suis installé en Suisse pour y travailler. Quelques personnes le savent déjà, mais j’ai une réelle passion pour l’horlogerie et cela faisait sens pour moi de partir là-bas pour construire une carrière dans ce milieu.
- Quand une personne découvre votre passé sur les skis, quelle est sa réaction ?
Généralement, les personnes sont impressionnées de savoir que j’ai fait du sport au haut niveau. Ils trouvent cela super cool et me demandent si je connais Martin Fourcade haha !! C’est un réel plus selon moi d’avoir fait du sport en haut niveau, cela a toujours été quelque chose que je mettais en avant quand je n’avais pas d’expérience professionnelle, maintenant c’est plutôt quelque chose que je garde pour moi car je n’aime pas trop m’étaler sur le sujet, sauf si on m’en parle.
- En quoi diriez-vous justement que votre passé de sportif vous a le plus aidé ?
Cela m’a toujours aidé et cela m’aide encore dans la mesure où, sur le plan mental, c’est toujours un état d’esprit que l’on garde. Je sais que pour obtenir des résultats il faut s’en donner les moyens. J’ai toujours ce goût de l’effort et l’envie de me surpasser pour atteindre les objectifs que je me fixe personnellement, bien que maintenant ce n’est plus vraiment physiquement mais professionnellement.
- Quelle place a le nordique dans votre vie actuelle ?
Le nordique, comme le sport de manière générale, a désormais une place secondaire. Je pratique toujours l’hiver pour le plaisir et je regarde par moment les résultats de mes amis qui ont continué, mais je ne suis pas là à suivre chaque compétition de biathlon comme avant. Cependant, il est vrai que j’ai gardé beaucoup de liens avec mes anciens coéquipiers. Le sport est bien plus qu’une école de la vie, c’est aussi une famille. Pour la plupart d’entre eux, on se parle carrément tous les jours, ils sont devenus de vrais amis 😊 !
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