Florian Rivot : « Je suis devenu conducteur de TER à Mulhouse »
C’est en 2014 que le biathlète vosgien Florian Rivot a mis un terme à sa carrière, après une non sélection pour les Mondiaux juniors. Durant ses années biathlon, le Counehet aura remporté un titre planétaire chez les jeunes, en 2012, lors d’un relais disputé avec Aristide Bègue et Clément Dumont. Fabien Claude était également de l’aventure, tandis qu’un certain Johannes Thingnes Boe avait fait le doublé sprint/poursuite.
Pour Nordic Magazine, Florian Rivot, devenu conducteur de TER, a accepté de se prêter au jeu du « Que sont-ils devenus ? ».
- Quand avez-vous mis fin à votre carrière d’athlète de haut niveau et quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?
J’ai arrêté en 2014 et ma dernière course a été le championnat de France des Rousses. Cet hiver-là, après avoir raté les sélections pour les championnats du monde juniors, j’ai terminé la saison en participant à quelques courses de ski de fond longue distance et en commençant à enseigner à l’ESF de Ventron. Ma décision était prise dès la fin des sélections. A l’époque, j’étais en paix avec cela et je le suis d’ailleurs toujours ! Arrêter le haut niveau, c’est changer de vie. J’étais juste heureux d’avoir pu vivre cette vie-là.
- Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous juste après ? Qu’est-ce qui vous a manqué ?
Juste après, je n’ai pas eu le temps de trop me poser de questions ou de m’ennuyer parce que j’ai tout de suite beaucoup travaillé en cumulant plusieurs emplois (surveillant, marbrier ou moniteur). Mes semaines étaient bien remplies ! Ce qu’il m’a manqué, et qui me manque peut-être encore un peu, c’est la vie de groupe sur les stages de préparation. Passer dix jours au fond de la Haute-Maurienne à s’entraîner et rigoler, c’était quand même pas mal !
- Si vous aviez la possibilité de participer à une compétition, quelle serait-elle ? Avec quel athlète actuel aimeriez-vous concourir ?
Participer à une course par équipes avec les Daltons pour reconstituer l’équipe de l’époque [avec Aristide Bègue, Fabien Claude et Clément Dumont, NDLR] me ferait plaisir ! Peu importe le sport, pourvu qu’on rigole et qu’on arrive à rallier l’arrivée pour faire tourner la buvette.
- Au contraire, qu’est-ce qui vous a le moins manqué ?
Comme pour beaucoup, je pense, ce sont les dernières sorties ski-roues, par 4 degrés, sous la pluie du Jura juste avant les premières neiges ! Je crois même que je ne suis pas remonté sur des rollerskis depuis que j’ai arrêté… donc je peux dire que je m’en suis facilement passé !
- Quel a été votre parcours après la fin de votre carrière ?
J’ai cumulé plusieurs emplois pendant quelques années. Puis, en 2018, je suis entré en formation à la SNCF pour devenir conducteur de train. C’est une formation d’un an pendant lequel le reste est un peu mis entre parenthèse.
- Quelle est votre nouvelle vie ?
Aujourd’hui, je suis donc conducteur de train de voyageurs TER à Mulhouse. Nos tournées sont organisées sur deux jours. Je ne suis donc pas tous les soirs à la maison et les horaires décalés sont mon quotidien. Ce qui dégage donc du temps libre ! Niveau sport, maintenant, c’est escalade/alpinisme, pas mal de randonnée, mais aussi un peu de course à pied et de vélo en été ! En hiver, je skie dès que j’ai le temps, avec, principalement, du ski de fond et de rando.
- Quand une personne découvre votre passé sur les skis, quelle est sa réaction ?
Je suis très pudique sur le sujet parce que, pour moi, je n’ai rien fait d’impressionnant. Le biathlon est devenu à la mode donc les gens sont souvent admiratifs et impressionnés. Ils sont aussi curieux et veulent en apprendre un peu plus sur ce sport qui, maintenant, fait rêver.
- En quoi diriez-vous justement que votre passé de sportif vous a le plus aidé ?
Cela m’a appris la rigueur et cela m’aide dans mon métier au quotidien. Le sport de haut niveau c’est tout simplement génial. Gestion du stress, dépassement de soi, respect des autres, cela apporte énormément !
- Quelle place a le nordique dans votre vie actuelle ?
Le nordique a et aura toujours une place dans ma vie, déjà parce que j’aime pratiquer. Le ski de fond en classique ou en skating, c’est quand même un super sport. Je suis les résultats de la coupe du monde. Je regarde aussi ce qui se passe en IBU Cup et sur les championnats du monde jeunes et juniors. Je suis admiratif devant les résultats de l’équipe de France. C’est surtout le niveau du collectif qui m’impressionne. J’ai gardé des liens avec ceux de qui j’étais très poche à l’époque. On ne s’appelle pas beaucoup, on se voit rarement mais, quand on se retrouve, c’est presque comme si on s’était jamais quittés.
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