Gautier Airiau : « La culture nordique est très inspirante en tant que papa, sportif et enseignant »
C’est il y a déjà dix ans que Gautier Airiau, âgé de 22 ans à l’époque, a décidé de mettre un terme à sa carrière de combiné nordique. Avec cinq départs en coupe du monde, tous réalisés à Chaux-Neuve (Doubs) entre 2011 et 2013, il ne sera jamais parvenu à casser le plafond de verre et aura évolué la majeure partie de ses années combiné sur le circuit de la coupe continentale.
Pour Nordic Magazine, Gautier Airiau, devenu professeur des écoles et traileur au sein du prestigieux Team Scott, a accepté de se prêter au jeu du « Que sont-ils devenus ? ».
- Quand avez-vous mis fin à votre carrière d’athlète de haut niveau et quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?
J’ai mis fin à ma carrière à l’été 2013 (il y a 10 ans !). C’était au début de la préparation estivale. J’avais besoin de passer à autre chose même si ma « carrière » pouvait avoir un goût d’inachevé et d’inabouti.
- Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous juste après ? Qu’est-ce qui vous a manqué ?
Le plus dur a été de digérer et d’assumer le choix d’arrêter le sport de haut niveau. Ce n’était pas une décision facile car cela impliquait de mettre fin à un engagement sur plusieurs années. Forcément, une page s’est tournée à cette époque avec l’abandon d’un rythme de vie unique et atypique.
- Si vous aviez la possibilité de participer à une compétition, quelle serait-elle ? Avec quel athlète actuel aimeriez-vous concourir ?
Si j’avais la possibilité de participer à une compétition dans le domaine du ski ce serait une grande course de ski-alpinisme (Pierra-Menta, Mezzalama, Patrouille des glaciers). C’est un sport qui a de nombreuses similitudes avec le ski nordique, mais avec la dimension haute montagne en plus. L’état d’esprit qui se dégage de cette discipline est très inspirant.
- Au contraire, qu’est-ce qui vous a le moins manqué ?
Ce qui m’a le moins manqué, c’est l’aspect fédéral du sport de haut niveau. Pour de très jeunes athlètes, la structuration et l’accompagnement sont primordiaux. J’en ai bénéficié avec réussite dès mon plus jeune âge. Mais à partir de la catégorie seniors, j’ai eu du mal à m’émanciper dans un système très fermé.
- Quel a été votre parcours après la fin de votre carrière ?
Après ma carrière, je suis devenu professeur des écoles dès l’année suivante, en passant le concours en candidat libre. Je n’ai pas pour autant laissé de côté le sport !
- Quelle est votre nouvelle vie ?
Aujourd’hui, je suis enseignant spécialisé en Haute-Savoie (vallée d’Abondance, Evian) et papa de deux petites filles (4 et 6 ans). Ma nouvelle vie s’articule entre travail, famille et… trail à haut niveau. En effet, après ma carrière de skieur, j’ai pris goût à aller en montagne avec des baskets. Puis, au fil des années, j’ai commencé à me challenger en prenant le départ de courses. Aujourd’hui, je suis au Team Scott et j’ai la chance de participer à de superbes courses telles que l’UTMB, le 90 km du Mont-Blanc, la Maxi-Race, les Templiers, etc.
- Quand une personne découvre votre passé sur les skis, quelle est sa réaction ?
« Ah oui, le combiné c’est le ski de fond avec la carabine ?! » Voilà, voilà !
- En quoi diriez-vous justement que votre passé de sportif vous a le plus aidé ?
Le sport de haut niveau est une très belle école de la vie pour des raisons assez simples : dépassement, travail, rigueur. Ce sont des compétences facilement transposables dans la vie de tous les jours.
- Quelle place a le nordique dans votre vie actuelle ?
Le nordique a une place importante. La culture nordique est très inspirante en tant que papa, sportif et enseignant. Quand il y a de la neige à La Chapelle d’Abondance, je pratique toujours le ski de fond seul ou en famille. J’ai aussi la chance d’avoir mes parents à Autrans et ma belle famille à Vallouise ; autant de sites pour retrouver le plaisir de la glisse. Je suis de plus ou moins loin les résultats des skieurs en activité. Je suis par contre ravi de voir émerger une génération féminine forte dans toutes les disciplines.
Tous les « Que sont-ils devenus ? » de Nordic Magazine
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