Guillaume Munoz : « La vie change en quelque mois et ne plus se réveiller le matin pour aller rejoindre les copains pour s’entraîner n’a pas été facile »
C’est il y a six ans que le biathlète dauphinois Guillaume Munoz a décidé d’arrêter sa carrière de sportif de haut niveau. Coéquipier d’un certain Emilien Jacquelin, il était monté à l’international à une reprise, lors des championnats d’Europe juniors 2016 de Pokljuka (Slovénie), se classant dixième du sprint et onzième de la poursuite. Lors du même hiver, il avait également terminé troisième de la mass-start lors des championnats de France de Méribel (Savoie) et était monté sur quatre podiums en coupe de France. Le tout pour une cinquième place finale au classement général.
Pour Nordic Magazine, Guillaume Munoz, qui travaille maintenant en Suisse pour le groupe Scott Sports en tant que chef de produit/développeur, a accepté de se prêter au jeu du « Que sont-ils devenus ? ».
- Quand avez-vous mis fin à votre carrière d’athlète de haut niveau et quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?
Je ne pense pas que l’on puisse parler de carrière mais, en tout cas, j’ai arrêté le biathlon à la fin de la saison 2016/2017, après les championnats de France de Bessans. J’étais en première année seniors et ma saison avait été assez éloignée de mes attentes. Je savais dès le mois de janvier que j’arrêterai à l’issue de l’hiver. J’avais d’ailleurs passé la fin de l’hiver en stage de fin de DUT et je ne m’entraînais plus vraiment, j’avais déjà fait le pas dans la tête. J’étais bien évidemment très déçu de ne pas avoir atteint mes objectifs, mais j‘étais aussi heureux et reconnaissant de ce que j’avais pu vivre grâce au biathlon tout en ayant hâte de découvrir la suite.
- Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous juste après ? Qu’est-ce qui vous a manqué ?
J’ai eu la chance de rencontrer des personnes formidables pendant ce stage de fin de cursus qui m’ont ensuite embauché jusqu’à la fin de l’été. Cela m’a permis d’avoir une transition plutôt rapide sans trop avoir à regarder en arrière et à réfléchir à la suite. Mais le plus compliqué a définitivement été de retourner sur les bancs de l’école à plein temps en septembre. La vie change en quelque mois et ne plus se réveiller le matin pour aller rejoindre les copains pour s’entraîner n’a pas été facile. Je prenais aussi un plaisir fou à tirer en biathlon alors ne plus ressentir ces sensations m’a beaucoup manqué.
- Si vous aviez la possibilité de participer à une compétition, quelle serait-elle ? Avec quel athlète actuel aimeriez-vous concourir ?
Une mass-start olympique c’est cool, mais Les Allumés de la Spatule et 12 heures avec Baptiste Lorier c’est plus à ma portée aujourd’hui ! Il a toujours des idées/défis étranges sur les skis, mais cela me plaît. Alors, si la neige veut bien être présente l’année prochaine, je sais qu’on y passera un bon moment accompagnés des anciens autres loup du Team Vercors Isère. Sinon, j’adorerais aussi jouer un match de hockey avec mes trois frères.
- Au contraire, qu’est-ce qui vous a le moins manqué ?
Je n’ai jamais été le roi de la nutrition, mais faire attention à ce qu’on mangeait est ce qui m’a le moins manqué… Alors, j’ai lâché un peu sur les sucreries et particulièrement les Haribo, et attention les dégâts 😉 !!
- Quel a été votre parcours après la fin de votre carrière ?
J’ai terminé un DUT Techniques de Commercialisation à l’IUT de Grenoble puis ai continué sur le Programme des Grandes Ecoles à Grenoble Ecole de Management. Mon ancien statut de sportif m’a permis de choisir la manière dont je voulais construire mon cursus et j’ai pu, dans un premier temps, partir six mois à l’étranger pour apprendre l’anglais et travailler six mois chez Rossignol avec Sylvain et Stéphane Mouton au service promotion nordique. Ensuite, j’ai terminé mon Master avec deux années d’alternance, dont une au Groupe Go Sport, dont le siège était à Grenoble, en tant que chef de produit.
- Quelle est votre nouvelle vie ?
Aujourd’hui, j’ai déménagé en Suisse et je vis à Fribourg, au-dessus de Lausanne, depuis un an et demi. Je travaille pour le groupe Scott Sports et suis chef de produit/développeur sur les sacs/ceintures de course à pied et les sacs/sacoches de vélo Syncros, la marque de composant du groupe. J’y ai d’ailleurs retrouvé Eric Peralta qui était responsable du stade des Tuffes lorsque j’étais au Pôle France à Prémanon et qui est maintenant responsable de l’atelier. Scott oblige, je me suis bien mis au vélo, mais il me fait quand même bien souffrir, alors je me venge l’hiver sur les skis 😍 !
- Quand une personne découvre votre passé sur les skis, quelle est sa réaction ?
Souvent, les gens me demandent si j’ai fait les Jeux olympiques ou si je suis passé sur La Chaîne L’Equipe. Alors, quand je leur réponds que non, ils sont tout de suite moins intéressés et captivés par le sujet !!
- En quoi diriez-vous justement que votre passé de sportif vous a le plus aidé ?
Déjà, il ne faut pas se le cacher, le sport, et particulièrement le statut de sportif de haut niveau, ouvre beaucoup de portes (écoles, entreprises, etc.). Mais cela permet surtout de grandir plus vite… Certains diront qu’on a pu gaspiller notre jeunesse sans pouvoir sortir le week-end ou partir en vacances fréquemment l’été, mais ce sont des choses qu’on peut toujours faire à 25 ou 30 ans. En revanche, commencer le haut niveau à cet âge-là… Le haut niveau, cela inculque des valeurs fortes de travail et de savoir être. Ce n’est pas tout le temps facile à 18 ans de se réveiller tous les matins pour aller faire deux heures de ski-roues sous la pluie quand personne n’est là pour contrôler si c’est fait ou non. Tu travailles uniquement pour toi et gagnes en autonomie et en maturité dans ta recherche de l’excellence. Au final, ce sont forcément des choses qui se retrouvent dans la vie d’après et qui permettent d’avancer parfois plus vite.
- Quelle place a le nordique dans votre vie actuelle ?
Le nordique a toujours une grande place dans ma vie. Je pratique toujours régulièrement le ski pour le plaisir et ne suis jamais contre une petite course. Je suis toujours toutes les courses de fond et biathlon d’autant plus que notre génération de copains, avec qui j’ai gardé de très bons contacts, est celle qui est maintenant sur le devant de la scène internationale. Aussi, j’ai gardé un lien assez étroit avec le Team Vercors Isère qui nous a beaucoup donné quand nous étions athlètes. Alors, j’essaye de leur rendre comme je peux quand j’en ai le temps en étant membre du staff.
Tous les « Que sont-ils devenus ? » de Nordic Magazine
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