Julien Robert : « C’est drôle de se dire que je développe des skis pour des athlètes contre qui je courrais il y a quelques années et qui se battent aujourd’hui pour le général de la coupe du monde ! »
Non, il ne s’agit pas du médaillé olympique. Le Julien Robert qui se prête ce mercredi au jeu du « Que sont-ils devenus ? » de Nordic Magazine n’est pas devenu entraîneur de l’équipe de France B de biathlon. Ancien biathlète ayant évolué au niveau national, son homonyme est actuellement développeur chez Rossignol.
- Quand avez-vous mis fin à votre carrière d’athlète de haut niveau et quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?
A-t-elle vraiment commencé ? 😊 Plus sérieusement, c’était à la fin de la saison 2014/2015. J’avais passé cette saison-là en Finlande en Erasmus et j’ai trouvé un super club à quelques kilomètres de l’Université. J’avais emmené ma carabine, mais c’était compliqué de m’entraîner correctement. J’ai fait une course à Kontiolahti en tout début de saison puis j’ai basculé sur le fond pour faire des coupes de Finlande. Le niveau était incroyable avec 150 mecs au départ et des courses sont diffusées en direct sur les chaines publiques locales ! L’expérience était belle.
Quand je suis rentré en France, j’avais six mois de stage à faire pour terminer mes études. J’ai eu la chance de l’effectuer chez Rossignol sur le développement du nouveau ski de classique pour les Jeux olympiques de 2018. Tout concilier devenait compliqué. Je suis ensuite retourné à Lyon pour mon dernier semestre d’études et, après cinq ans à faire des allers-retours entre Lyon et le Jura pour les entraînements, il était temps de profiter de la fin des études avec les copains.
- Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous juste après ? Qu’est-ce qui vous a manqué ?
La transition s’est faite naturellement et je n’étais pas frustré d’arrêter. J’étais conscient que, même si j’avais fait le choix de ne pas faire d’études pour privilégier le biathlon, je n’aurais jamais eu la caisse pour faire des podiums en coupe du monde. Toutes ces années après le lycée étaient du bonus et je voulais prouver que l’on pouvait rester performant même en s’entrainant loin de la neige tout l’hiver. Le tir est ce qui m’a clairement le plus manqué. J’adore cette discipline. Petits, on allait déjà au club de tir avec Corentin Jacquot [devenu depuis responsable commercial chez… Nordic Magazine, NDLR]. Si on faisait un bon score, on avait le droit à un millionnaire 😊 !
- Si vous aviez la possibilité de participer à une compétition, quelle serait-elle ? Avec quel athlète actuel aimeriez-vous concourir ?
La Vasaloppet en binôme de nuit avec mon compatriote Yoann Sutter ! On se connaît tellement que l’on sait exactement l’état de forme de l’autre pendant la course. Je sais déjà que ce serait bonne ambiance assurée avec toute la bande qui serait du voyage ! Bon, j’avoue qu’une mass-start au Grand-Bornand, c’est quand même tentant !
- Au contraire, qu’est-ce qui vous a le moins manqué ?
Rien ! J’ai toujours pratiqué le sport par plaisir ! Ce n’était jamais une contrainte d’aller à l’entrainement. Toutes les séances apportent quelque chose si l’on y met un objectif ! C’est le message que je veux faire passer aux jeunes : Allez à l’entrainement et prenez le départ des courses avec la banane ! Il faut en garder sous le pied pour passer les années juniors et être frais pour passer à la vitesse supérieure ! Soyez conscients de la chance que vous avez de vivre cette vie ! C’est loin d’être le cas de tout le monde !
- Quel a été votre parcours après la fin de votre carrière ?
J’ai terminé mon stage chez Rossignol puis validé mon diplôme d’ingénieur à l’INSA de Lyon. J’ai rapidement trouvé du travail dans le secteur automobile près de Baume-les-Dames en tant que chargé de projets. Je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer. C’est un secteur très formateur !
- Quelle est votre nouvelle vie ?
Aujourd’hui, je suis directeur développement produits nordiques chez Rossignol. Concrètement, j’ai en charge le développement de toute la gamme nordique : des skis coupe du monde aux skis juniors et back-country, en passant par les chaussures, bâtons et fixations. Il y a du job ! J’en suis là grâce à mon stage de fin d’études et à Dominique Locatelli qui m’a appelé pour prendre la suite après son départ à la retraite. Je suis arrivé chez Rossignol en pleine période Covid-19 (en juillet 2020) et, après un hiver 2019/2020 catastrophique, l’ambiance n’était pas au beau fixe… Finalement le nordique a explosé ces deux dernières années, et nous avons plus que doublé le chiffre d’affaires ! Nous avons dû trouver des solutions pour fabriquer les produits dans un contexte délicat, un sacré challenge.
- Quand une personne découvre votre passé sur les skis, quelle est sa réaction ?
Je reste plutôt discret sur le sujet et cela fait quelques années que j’ai arrêté déjà ! 😊 Mais, pour mes collègues, cela apporte de la crédibilité sur les choix de développement que nous faisons.
- En quoi diriez-vous justement que votre passé de sportif vous a le plus aidé ?
Je crois que j’ai toujours réussi grâce au sport. J’ai obtenu le poste que j’occupe actuellement grâce à mon passé de sportif, mon cursus scolaire et beaucoup d’investissement personnel. Pendant les études, il faut arriver à gérer les deux, ce qui n’est pas toujours évident. On apprend à être efficace, à savoir passer rapidement d’un sujet à un autre et à prendre du recul. Cela est un net avantage dans le monde professionnel. La vie de groupe aide également à se comporter de la bonne manière en société. On pourrait écrire des pages sur ce sujet, mais, s’il y a une chose à retenir, c’est que le sport de haut niveau permet d’être plus résilient (mot très à la mode de nos jours 😊) !
- Quelle place a le nordique dans votre vie actuelle ?
Dois-je répondre à la question ?! 😊 Je baigne dans le nordique du matin au soir !! Je continue de suivre les coupes de monde de ski de fond et de biathlon pour avoir des retours sur le matériel et continuer d’innover. J’ai la chance de pouvoir aller sur les coupes du monde pendant l’hiver pour tester les nouveaux produits et les faire valider aux athlètes, c’est la partie cool du boulot ! C’est d’ailleurs assez drôle de se dire que je développe des skis pour des athlètes contre qui je courrais il y a quelques années et qui se battent aujourd’hui pour le général de la coupe du monde !
Et, bien sûr, j’ai gardé le contact avec des anciens coéquipiers. On essaie de partir chaque année faire une ou deux courses longue distance ensemble. Cette année, la Marcialonga est au programme mais, malheureusement pour moi, la coupe du monde des Rousses tombe le même week-end… Sinon, on se retrouve régulièrement pour une sortie ski ou vélo suivie d’une bonne bière ! 😉
Tous les « Que sont-ils devenus ? » de Nordic Magazine
- Que sont-ils devenus ? Maxime Laheurte
- Que sont-elles devenues ? Laura Chamiot-Maitral
- Que sont-ils devenus ? Clément Jacquelin
- Que sont-elles devenues ? Aurélie Dabudyk
- Que sont-ils devenus ? Sébastien Lacroix
- Que sont-elles devenues ? Marine Bolliet
- Que sont-ils devenus ? Paul Brasme
- Que sont-elles devenues ? Célia Bourgeois
- Que sont-ils devenus ? Mickaël Philipot
- Que sont-elles devenues ? Jacquemine Baud
- Que sont-ils devenus ? François Braud
- Que sont-elles devenues ? Marine Dusser Bjornsen
- Que sont-ils devenus ? Cyril Gaillard
- Que sont-elles devenues ? Estelle Mougel
- Que sont-ils devenus ? Clément Dumont
- Que sont-elles devenues ? Juliette Lazzarotto
- Que sont-ils devenus ? Damien Tarantola
- Que sont-elles devenues ? Margaux Achard
- Que sont-ils devenus ? Bastien Buttin
- Que sont-elles devenues ? Caroline Espiau
- Que sont-ils devenus ? Ivan Perrillat-Boiteux
- Que sont-elles devenues ? Claire Breton
- Que sont-ils devenus ? Igor Cuny
- Que sont-elles devenues ? Léna Arnaud
- Que sont-ils devenus ? Samuel Guy
- Que sont-elles devenues ? Lou Reynaud
- Que sont-ils devenus ? Lilian Vaxelaire
- Que sont-ils devenus ? Rémi Borgeot
- Que sont-elles devenues ? Manon Locatelli
- Que sont-ils devenus ? Wilfried Cailleau
- Que sont-elles devenues ? Anouk Faivre-Picon
- Que sont-ils devenus ? Maxime Habran
- Que sont-elles devenues ? Marine Bressand
- Que sont-ils devenus ? Tom Balland
- Que sont-elles devenues ? Manon Contin
- Que sont-ils devenus ? Benoît Chauvet
- Que sont-elles devenues ? Emily Battendier
- Que sont-ils devenus ? Ludwig Ehrhart
- Que sont-elles devenues ? Marie Kromer
- Que sont-elles devenues ? Julia Devaux
- Que sont-ils devenus ? Jason Drezet
- Que sont-elles devenues ? Anaïs Ysebaert
- Que sont-elles devenues ? Julie Cardon
- Que sont-elles devenues ? Julie Chenevoy
- Que sont-elles devenues ? Floriane Parisse
- Que sont-ils devenus ? Aristide Bègue
- Que sont-ils devenus ? Jean Tiberghien
- Que sont-ils devenus ? Tao Quéméré
- Que sont-elles devenues ? Lucile Morat
- Que sont-ils devenus ? Gilles Marguet
- Que sont-elles devenues ? Pauline Macabies
- Que sont-elles devenues ? Delphyne Burlet
- Que sont-ils devenus ? Florian Rivot
- Que sont-ils devenus ? Baptiste Noël
- Que sont-elles devenues ? Alice Mahieu
- Que sont-ils devenus ? Raphaël Poirée
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