Maxime Habran : « Je suis en charge de lancer un dispositif très innovant dans le traitement du cancer du sein »
C’est il y a quasiment une décennie que le biathlète bressaud Maxime Habran, sacré en 2010 champion de France juniors du super sprint devant Quentin Fillon-Maillet et Simon Desthieux, a mis un terme à sa carrière de sportif de haut niveau. Monté dans les groupes nationaux, il a participé, lors de ses trois derniers hivers, à des manches d’IBU Cup, sans jamais parvenir à entrer dans le top 20 et, donc, à accéder au Graal de la coupe du monde.
Pour Nordic Magazine, le Vosgien Maxime Habran, devenu commercial dans le domaine de la santé, a accepté de se prêter au jeu du « Que sont-ils devenus ? ».
- Quand avez-vous mis fin à votre carrière d’athlète de haut niveau et quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?
La saison 2012/2013 a été la dernière pour moi. J’étais dans une période de doute, partagé entre l’envie de poursuivre mon évolution en biathlon et l’opportunité de travailler pour Fischer et Vola. J’ai finalement choisi la voie de la raison… c’est-à-dire avoir un vrai métier (même si mes études n’étaient pas encore complètement terminées !).
- Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous juste après ? Qu’est-ce qui vous a manqué ?
L’insouciance de l’athlète m’a manqué. Il fallait maintenant revenir à la vraie vie. Et le retour à la réalité n’est pas toujours simple. Malgré les entrainements difficiles, on a quand même la belle vie quand on fait du sport à haut niveau…

- Si vous aviez la possibilité de participer à une compétition, quelle serait-elle ? Avec quel athlète actuel aimeriez-vous concourir ?
C’est une compétition qui n’existe pas encore, mais qui, j’en suis sûr, plairait à beaucoup : « La course des retraités » ! J’adorerais remettre le dossard avec les copains de l’époque, histoire de se marrer un bon coup. Cette course serait, bien entendu, suivie d’une bonne bouffe (sic) bien arrosée !! Je fais ce choix avant tout parce que le biathlon est une grande famille où le partage et la convivialité règnent. Franchement, concourir avec un athlète actuel ne me fait pas vraiment rêver. Cela serait humiliant ! J’ai cependant une grande admiration pour tous ces champions, avec une mention spéciale pour Antonin Guigonnat qui a un parcours qui m’inspire beaucoup.
- Au contraire, qu’est-ce qui vous a le moins manqué ?
Je pense que les séances d’intervalles en ski-roues sous la pluie en novembre ne manquent à personne…
- Quel a été votre parcours après la fin de votre carrière ?
Après avoir raccroché la carabine, j’ai terminé mes études en commerce tout en travaillant pour Fischer et Vola pendant un an. J’étais à la promotion nordique. Puis j’ai eu la chance incroyable de rencontrer une personne qui m’a proposé de devenir commercial dans le dispositif chirurgical. Cette personne est devenue mon directeur pendant cinq ans (merci Olivier !). C’était une magnifique expérience, j’arrivais dans un nouveau monde que je ne connaissais pas et que je ne quitterais désormais sous aucun prétexte. Puis j’ai voulu trouver un nouveau challenge, toujours dans le même domaine. J’ai donc été recruté par Merit Medical il y a maintenant trois ans.
- Quelle est votre nouvelle vie ?
Je suis en charge de lancer un dispositif très innovant dans le traitement du cancer du sein (repérage mammaire et ganglionnaire avec technologie radar). Mon terrain de jeu est la France et le Bénélux et mes missions principales sont de vendre, former les chirurgiens et radiologues à cette nouvelle technique, mais aussi de travailler sur la stratégie commerciale de chaque pays et de développer l’accès au marché tel que le remboursement (à l’aide de consultants). Depuis peu, et en complément de mes missions actuelles, j’aide également nos distributeurs (revendeurs nationaux) dans toute l’Europe et le Moyen Orient à lancer notre dispositif SCOUT dans leurs pays respectifs. Quand je ne suis pas à courir entre les trains et les avions, j’essaye de courir plutôt dans la nature… Je fais donc encore un peu de sport dès que j’en ai l’occasion (ski, bien entendu, mais aussi vélo, randonnée, golf et trail running). Je vis dans le Haut-Doubs, à Pontarlier, entouré de mes amis et de la nature. J’adore cela.

- Quand une personne découvre votre passé sur les skis, quelle est sa réaction ?
« Ah ouais ?! Comme Martin Fourcade ?! » Heureusement, Quentin [Fillon-Maillet] est là pour désormais changer le discours. Les gens sont souvent impressionnés. Mais, déjà, il faut remettre les choses dans leur contexte : mon palmarès n’a rien d’incroyable. Puis, au delà de cela, je crois qu’il faut garder à l’esprit que ce n’est que du sport. Je côtoie des professionnels de santé au quotidien et, pour moi, ce sont eux les vrais héros.
- En quoi diriez-vous justement que votre passé de sportif vous a le plus aidé ?
On ne devient pas un athlète du jour au lendemain. La route est longue et l’apprentissage est riche. Etre athlète, c’est notamment l’apprentissage de la persévérance, de la résilience, de la rigueur, de la patience, le sens du sacrifice, le goût de la compétition, la recherche de l’excellence, etc. Le fait d’être familier avec tous ces critères m’aide énormément au quotidien dans mon travail.

- Quelle place a le nordique dans votre vie actuelle ?
Le ski reste une réelle passion ! Si je ne skie pas au moins tous les week-ends, je suis malheureux. Puis, lorsque j’ai le temps, je m’investi également au CSRP (club de ski de Pontarlier) afin de transmettre mes compétences et ma passion du biathlon aux jeunes athlètes. C’est génial de les voir s’éclater sur les skis et derrière la carabine. Mais les voir progresser et performer est également une grande fierté pour moi. Je prends toujours le temps de regarder les exploits des copains tout l’hiver. C’est fou les émotions qu’ils nous procurent ! J’adore. De temps en temps, lorsque l’occasion se présente, je prends aussi plaisir à boire un verre avec eux (athlètes encore actifs ou retraités !).
La série d’été de Nordic Magazine
- Que sont-ils devenus ? Maxime Laheurte
- Que sont-elles devenues ? Laura Chamiot-Maitral
- Que sont-ils devenus ? Clément Jacquelin
- Que sont-elles devenues ? Aurélie Dabudyk
- Que sont-ils devenus ? Sébastien Lacroix
- Que sont-elles devenues ? Marine Bolliet
- Que sont-ils devenus ? Paul Brasme
- Que sont-elles devenues ? Célia Bourgeois
- Que sont-ils devenus ? Mickaël Philipot
- Que sont-elles devenues ? Jacquemine Baud
- Que sont-ils devenus ? François Braud
- Que sont-elles devenues ? Marine Dusser Bjornsen
- Que sont-ils devenus ? Cyril Gaillard
- Que sont-elles devenues ? Estelle Mougel
- Que sont-ils devenus ? Clément Dumont
- Que sont-elles devenues ? Juliette Lazzarotto
- Que sont-ils devenus ? Damien Tarantola
- Que sont-elles devenues ? Margaux Achard
- Que sont-ils devenus ? Bastien Buttin
- Que sont-elles devenues ? Caroline Espiau
- Que sont-ils devenus ? Ivan Perrillat-Boiteux
- Que sont-elles devenues ? Claire Breton
- Que sont-ils devenus ? Igor Cuny
- Que sont-elles devenues ? Léna Arnaud
- Que sont-ils devenus ? Samuel Guy
- Que sont-elles devenues ? Lou Reynaud
- Que sont-ils devenus ? Lilian Vaxelaire
- Que sont-ils devenus ? Rémi Borgeot
- Que sont-elles devenues ? Manon Locatelli
- Que sont-ils devenus ? Wilfried Cailleau
- Que sont-elles devenues ? Anouk Faivre-Picon
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