Mickaël Philipot : « Je me suis orienté vers l’aménagement paysager »
C’est à la fin de l’hiver 2018 que le Haut-Savoyard Mickaël Philipot, comme Aurélie Dabudyk, a mis un terme à sa carrière de fondeur de haut niveau. Membre du Haute-Savoie Nordic Team et des équipes de France, il avait notamment participé, en décembre 2016, à la coupe du monde de La Clusaz (Haute-Savoie), à domicile.
Pour Nordic Magazine, celui qui est aujourd’hui âgé de 28 ans, se prête volontiers au jeu du « Que sont-ils devenus ? ».
- Quand avez-vous mis fin à votre carrière d’athlète de haut niveau et quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?
C’est à la fin de saison 2017/2018 que j’ai décidé de mettre fin à mon parcours d’athlète. A l’époque, c’était une idée qui me trottait depuis quelques mois déjà. Je sortais d’un hiver compliqué où j’enchainais les déceptions et ne ressentais plus la même motivation qu’auparavant. C’était, je dois l’avouer, très dur d’accepter le fait que je ne voulais plus continuer ce pourquoi je m’étais investi pendant des années. Mais cela a été une évidence pour moi de devoir me réinventer dans autre chose que le ski de haut niveau.
- Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous juste après ? Qu’est-ce qui vous a manqué ?
Le plus dur a sans doute été de prendre la décision d’arrêter. Mais je n’ai jamais regretté mon choix. Il est vrai que voir les potes se faire péter la courge (sic) sur les courses a souvent fait remonter en moi de bons souvenirs masochistes, mais la nostalgie a rapidement pris le dessus sur les regrets.
- Si vous aviez la possibilité de participer à une compétition, quelle serait-elle ? Avec quel athlète actuel aimeriez-vous concourir ?
L’Engadine sans hésitation ! J’ai toujours eu un gros coup de cœur pour cette course même si son finish m’a souvent frustré (les connaisseurs comprendront). La refaire avec le Bélier Gérard Agnellet serait parfait, mais je ne suis pas sûr qu’on se verrait beaucoup de la course vu son affutage ! Je sais que c’est une course qu’il affectionne beaucoup.
- Au contraire, qu’est-ce qui vous a le moins manqué ?
Il n’y a pas vraiment une chose en particulier à laquelle je pense, mais je dirais les séances de ski-roues sous une bonne pluie de novembre ! Le petit combo magique pluie/neige, route glissante et col de l’Iseran en poussée… Mais, bizarrement, en y repensant, je le referais rien que pour le petit chocolat chaud à la fin de la séance. La récompense après l’effort a toujours une saveur particulière.
- Quel a été votre parcours après la fin de votre carrière ?
Je n’ai pas traîné ma carcasse bien loin car je me suis installé un temps sur Annecy où j’ai travaillé en commun avec un ami pendant deux ans sur un projet apicole avant de m’orienter vers l’aménagement paysager. En parallèle, j’ai passé le DE moniteur de ski et commencé à enseigner le ski nordique sur le plateau de Beauregard avec l’ESF Manigod.
- Quelle est votre nouvelle vie ?
Aujourd’hui, je prends de l’expérience en tant que paysagiste, mais du côté de l’Alsace où je me suis installé pour quelques mois avant de reprendre la saison d’hiver dans les Aravis.
- Quand une personne découvre votre passé sur les skis, quelle est sa réaction ?
Ce n’est pas vraiment une chose que j’aborde en premier dans une discussion, mais, quand cela arrive, les gens sont intrigués et veulent en savoir un peu plus. Parfois, en y repensant, j’ai un peu l’impression d’avoir vécu une vie parallèle.
- En quoi diriez-vous justement que votre passé de sportif vous a le plus aidé ?
Le haut niveau, c’est une grande école de la vie, et je pense que tout les sportifs qui passent par là diront la même chose ! Quand tu es imprégné des valeurs sportives et de tout ce qu’implique la recherche de performance et la vie en équipe, tu en ressors grandi et endurci.
- Quelle place a le nordique dans votre vie actuelle ?
Le nordique garde bien sûr une grande place dans ma vie. Il était d’ailleurs important pour moi de garder ce lien et le choix de devenir moniteur s’est donc imposé naturellement. Je suis les compétitions en tant que spectateur et je dois dire qu’on s’y fait très bien, j’ai même lâché ma petite larme devant le relais olympique ! J’ai gardé contact avec mes anciens coéquipiers et c’est toujours un grand moment de se retrouver sur les skis ou autour d’un verre. Le ski reste une grande famille et on ne s’en éloigne jamais vraiment et, cela, pour notre plus grand plaisir.
La série d’été de Nordic Magazine
- Que sont-ils devenus ? Maxime Laheurte
- Que sont-elles devenues ? Laura Chamiot-Maitral
- Que sont-ils devenus ? Clément Jacquelin
- Que sont-elles devenues ? Aurélie Dabudyk
- Que sont-ils devenus ? Sébastien Lacroix
- Que sont-elles devenues ? Marine Bolliet
- Que sont-ils devenus ? Paul Brasme
- Que sont-elles devenues ? Célia Bourgeois
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