Paul Brasme : « Ce qui manque le plus, ce sont les sensations de vol »
Il y a un peu plus d’un an, le sauteur à ski vosgien Paul Brasme, à 23 ans, annonçait mettre un terme à sa carrière de sportif de haut niveau. Jamais parvenu à monter en coupe du monde, il avait tout de même participé, en 2017, aux championnats du monde de Lahti (Finlande), terminant notamment dixième du concours par équipes mixtes.
Pour Nordic Magazine, Paul Brasme, dorénavant coach à Courchevel (Savoie), a accepté de se prêter au jeu du « Que sont-ils devenus ? ».
- Quand avez-vous mis fin à votre carrière d’athlète de haut niveau et quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?
J’ai décidé d’arrêter ma carrière en février 2021, juste après une coupe continentale. Mais, réellement, j’ai disputé ma dernière compétition fin mars lors des championnats de France de Courchevel. L’état d’esprit n’était pas au top après la coupe continentale. Cela a été assez dur de prendre cette décision, mais, au bout de quelques jours, on s’y fait. Aux championnats de France, j’étais là juste pour kiffer une dernière fois avec mes amis du circuit !
- Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous juste après ? Qu’est-ce qui vous a manqué ?
Le plus dur, c’est quand même de se rendre compte que l’on n’a pas atteint ses objectifs et de mettre quasiment 20 ans de sa vie derrière soi… Ce qui manque le plus, ce sont les sensations de vol, mais je peux toujours décider d’aller sauter quand j’ai du temps libre !
- Si vous aviez la possibilité de participer à une compétition, quelle serait-elle ? Avec quel athlète actuel aimeriez-vous concourir ?
Planica en vol à ski ! Avec n’importe qui, mais pas forcément des bons, histoire d’avoir plus de vitesse. Pourquoi ce choix ? Parce que je n’ai jamais fait de vol et que même retraité, cela reste un rêve de gosse.
- Au contraire, qu’est-ce qui vous a le moins manqué ?
Facile : je peux manger un peu plus de malbouffe et boire du rouquin avec les collègues. On avait bien la gueule au vin (sic) avec Morgan Lamure pour fêter notre diplôme ! Sportivement, le travail de la souplesse ce n’est pas le plus fun…
- Quel a été votre parcours après la fin de votre carrière ?
Mon parcours a été assez rapide. J’ai terminé ma licence STAPS juste après l’arrêt de ma carrière et j’ai été embauché au sein du club des sports de Courchevel au mois de juin 2021.
- Quelle est votre nouvelle vie ?
Je suis entraîneur du groupe U11 de saut à ski au club des sports de Courchevel.
- Quand une personne découvre votre passé sur les skis, quelle est sa réaction ?
Les personnes trouvent que c’est déjà beau d’avoir réalisé tout cela, même si, au fond de moi, j’en voulais plus. Mais, avec du recul, je peux être fier de beaucoup de choses et certains enfants que j’entraîne ont des étoiles dans les yeux quand on leur parle. On est leur premier modèle si on peut s’exprimer ainsi.
- En quoi diriez-vous justement que votre passé de sportif vous a le plus aidé ?
Franchement, pour les études c’était vraiment un avantage, et peut-être même pour décrocher mon poste. Et, quand on arrête, on se rend compte qu’on était privilégié avec, notamment, tous les voyages que nous avons fait !
- Quelle place a le nordique dans votre vie actuelle ?
Le saut et toujours une partie intégrante de ma vie, et j’en suis fier. Cela fait du bien de rester dans le milieu et de vivre de sa passion. Bien sûr, je suis toujours les résultats des mes potes biathlètes et fondeurs. Mais, forcément, je ne perd pas le contact avec mes anciens collègues que je croise tous les jours à l’entraînement. Comme je saute de temps en temps, je le fais avec au grand plaisir de Valou [Valentin Foubert, NDLR] qui est heureux de revoir son papa Polo !
La série d’été de Nordic Magazine
- Que sont-ils devenus ? Maxime Laheurte
- Que sont-elles devenues ? Laura Chamiot-Maitral
- Que sont-ils devenus ? Clément Jacquelin
- Que sont-elles devenues ? Aurélie Dabudyk
- Que sont-ils devenus ? Sébastien Lacroix
- Que sont-elles devenues ? Marine Bolliet
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