Rémi Borgeot : « J’exerce à Besançon dans un cabinet de kiné orienté sport avec des collègues qui aiment un peu trop le vin… »
C’est il y a un peu plus de huit ans, en juin 2014, que le biathlète haut-savoyard Rémi Borgeot, 25 ans à l’époque, a raccroché les skis et la carabine. Durant sa carrière, il aura remporté deux courses internationales, dont le titre européen du relais mixte avec Leslie Mercier, Sophie Boilley et Yann Guigonnet en 2010 à Otepää (Estonie), sans jamais parvenir à atteindre le Graal de la coupe du monde.
Devenu kiné, Rémi Borgeot a accepté de se prêter au jeu du « Que sont-ils devenus ? » de Nordic Magazine.
- Quand avez-vous mis fin à votre carrière d’athlète de haut niveau et quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?
C’était en juin 2014. J’étais plutôt serein et satisfait d’arrêter parce j’avais le sentiment d’être allé au bout de mon histoire avec le biathlon. A ce moment-là, j’ai également appris que j’étais reçu en école de kiné, donc cela m’a forcément aidé à tourner la page.
- Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous juste après ? Qu’est-ce qui vous a manqué ?
Finalement, cela n’a pas été difficile car je me suis tourné très vite vers les études. Cela m’a permis de rencontrer des personnes de milieux différents et de découvrir autre chose que le sport de haut niveau. Même si, clairement, le premier hiver, les compétitions manquaient !
- Si vous aviez la possibilité de participer à une compétition, quelle serait-elle ? Avec quel athlète actuel aimeriez-vous concourir ?
Si je dois en prendre une, ce n’est pas une compétition officielle, mais juste une entre trois potes, avec Jean-Guillaume Béatrix et Igor Cuny. J’ai travaillé avec eux ces dernières saisons sur le circuit coupe du monde avec la Belgique. On en avait parlé, mais on n’a jamais eu l’occasion de le faire (enfin, on s’est surtout un peu tous défilés !). L’idée c’était de se faire le tour de la piste des Jeux à bloc en départ mass-start. J’aurais pu me venger de Jean-Gui et de nos années biathlon, dommage !
- Au contraire, qu’est-ce qui vous a le moins manqué ?
Clairement, ce sont les phases de sélection et l’état de tension dans lequel j’étais à ce moment-là ! Quand on n’est pas indiscutable, c’est toujours un peu le problème, on se retrouve vite sur la sellette et l’on se met dans des situations pas forcément sereines pour performer. Donc cela, je m’en suis passé très facilement !
- Quel a été votre parcours après la fin de votre carrière ?
Comme je le disais, j’ai su en juin 2014 que j’étais accepté à l’école de kiné de Besançon, ce qui a largement facilité ma décision d’arrêter le biathlon. J’ai été diplômé en 2017 et j’en ai profité pour bouger et faire des remplacements dans plusieurs régions qui m’attiraient.
- Quelle est votre nouvelle vie ?
Aujourd’hui, j’exerce à Besançon dans un cabinet orienté sport avec des collègues qui aiment un peu trop le vin… mais on s’y fait vite ! L’hiver, je suis technicien sur la coupe du monde de biathlon avec la Belgique et avec la France pour la partie glisse. Pour le coup, ils aiment un peu trop la bière et la Suze, mais on s’y fait vite aussi !
- Quand une personne découvre votre passé sur les skis, quelle est sa réaction ?
C’est souvent : « Ah ouais ?!? Et tu connais Martin Fourcade ? Et Quentin Fillon-Maillet ? Et Igor Cuny ? »
- En quoi diriez-vous justement que votre passé de sportif vous a le plus aidé ?
Là où il m’a aidé, c’est surtout pour les Envolées Nordiques les premières années post-carrière, avec Martin Egraz. Lui, à son grand regret, n’étant que fondeur, on peut dire qu’il a eu un peu de mal à suivre 
!
- Quelle place a le nordique dans votre vie actuelle ?
Le biathlon occupe encore une grande place pour moi puisque je pars sur les coupes du monde avec la Belgique quatre mois dans l’année. Je suis donc très proche de Florent Claude et je suis souvent au contact de mes anciens coéquipiers. Cela fait plaisir de voir à quel point ils sont devenus forts !
La série d’été de Nordic Magazine
- Que sont-ils devenus ? Maxime Laheurte
- Que sont-elles devenues ? Laura Chamiot-Maitral
- Que sont-ils devenus ? Clément Jacquelin
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