Valentin Gaillard : « C’est encourageant de voir à quel point le biathlon continue de gagner en popularité et en reconnaissance »
C’est il y a maintenant plus de huit ans que le Bornandin Valentin Gaillard a stoppé sa carrière de sportif de haut niveau. Biathlète jusqu’en 2011 et ses 21 ans, prenant le départ de cinq IBU Cup, dont celles disputées dans son village, et décrochant un titre de vice-champion d’Europe du relais mixte en 2010, il a ensuite bifurqué sur la longue distance en ski de fond. Après avoir disputé quelques-unes des plus belles courses au monde, il décidait donc de raccrocher définitivement le dossard en 2015.
Pour Nordic Magazine, Valentin Gaillard, devenu Marketing Manager chez Salomon, a accepté de se prêter au jeu du « Que sont-ils devenus ? ».
- Quand avez-vous mis fin à votre carrière d’athlète de haut niveau et quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?
J’ai mis fin à ma carrière d’athlète de haut niveau en 2015. A ce moment-là, j’ai ressenti un mélange d’émotions. J’étais reconnaissant pour les opportunités incroyables que le sport m’avait offertes, conscient d’être arrivé au bout de mes capacités, mais aussi conscient des défis qui m’attendaient dans ma nouvelle vie en dehors des compétitions.
- Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous juste après ? Qu’est-ce qui vous a manqué ?
Juste après avoir arrêté ma carrière, la transition a été assez naturelle. Même si j’ai pu ressentir un vide sans l’adrénaline des compétitions et l’esprit d’équipe qui étaient si importants dans ma vie. C’était un ajustement important, mais cela m’a également ouvert de nouvelles perspectives. Le plus dur je pense est le fait de devenir plus « sédentaire », d’avoir un rythme de vie moins varié que lorsque l’on est athlète.
- Si vous aviez la possibilité de participer à une compétition, quelle serait-elle ? Avec quel athlète actuel aimeriez-vous concourir ?
Si j’avais la possibilité de participer à une course aujourd’hui, ce serait certainement une mass-start sur la coupe du monde de biathlon au Grand-Bornand, mon ski club. C’était un rêve de courir dans mon propre jardin, entouré de la foule et de l’ambiance électrisante de cet événement prestigieux. J’ai eu la chance de participer aux épreuves d’IBU Cup sur ce stade par le passé, et, même à ce niveau, c’était une expérience géniale. Donc, participer à une course de la coupe du monde du Grand-Bornand serait un rêve devenu réalité.
- Au contraire, qu’est-ce qui vous a le moins manqué ?
Ce qui me manque le moins, c’est la rigueur constante qui caractérise la vie d’athlète. Bien que j’apprécie les valeurs d’engagement et de discipline inculquées par le sport de haut niveau, il est également agréable de ne plus être soumis à une routine aussi stricte. Je trouve une certaine liberté dans ma vie actuelle, où je peux explorer de nouvelles opportunités et gérer mon emploi du temps de manière plus flexible.
- Quel a été votre parcours après la fin de votre carrière ?
Après avoir quitté le sport de haut niveau, j’ai suivi une formation à l’IAE d’Annecy, un Master en alternance chez Salomon dans le domaine du marketing, en stratégie de communication digitale plus exactement. Cette transition m’a permis de développer de nouvelles compétences et d’explorer une autre facette de ma passion pour le sport.
- Quelle est votre nouvelle vie ?
A présent, je suis Marketing Manager pour la catégorie nordique chez Salomon. Mon rôle consiste à élaborer la stratégie, créer des contenus captivants et mettre en place des campagnes marketing pour promouvoir le ski de fond chez Salomon à travers le monde. C’est une opportunité extraordinaire de pouvoir allier ma passion pour le nordique à ma carrière professionnelle. Je ressens une profonde gratitude de pouvoir contribuer au développement de cette communauté et de partager ma passion avec d’autres passionnés de ce sport.
- Quand une personne découvre votre passé sur les skis, quelle est sa réaction ?
Lorsque quelqu’un découvre mon passé de sportif, il arrive souvent qu’on me fasse la remarque : « Ah oui, le biathlon, c’est du tir et… ? » Cependant, je constate que les choses sont en train de changer de manière considérable avec la médiatisation croissante de ce sport. Le biathlon est devenu beaucoup moins confidentiel qu’il y a 10 ans. Les retransmissions télévisées, les performances impressionnantes des athlètes et l’engouement du public ont contribué à une plus grande visibilité du biathlon. C’est encourageant de voir à quel point ce sport continue de gagner en popularité et en reconnaissance.
- En quoi diriez-vous justement que votre passé de sportif vous a le plus aidé ?
Mon passé de sportif m’a énormément aidé dans ma vie actuelle, surtout sur le plan personnel. Les valeurs telles que la discipline, la persévérance et la gestion du stress que j’ai acquises en tant qu’athlète de haut niveau sont des atouts qui continuent de me servir. Elles m’ont également permis de m’adapter rapidement aux défis du monde professionnel. Le fait d’être passé par une équipe privée (le Haute-Savoie Nordic Team) m’a beaucoup appris car nous avions l’équipe en main, il fallait recruter un entraineur, chercher des partenaires, communiquer, organiser des stages, des déplacements sur des courses… Autant d’occasions d’acquérir de nouvelles compétences !
- Quelle place a le nordique dans votre vie actuelle ?
Le nordique continue d’avoir une place spéciale dans ma vie. Je suis attentif au parcours des skieurs en exercice et je trouve de la joie à voir le sport évoluer. J’ai également maintenu des liens avec mes anciens coéquipiers, certains ont encore le dossard sur les épaules, d’autres sont entraineurs, techniciens, travaillent pour d’autres marques ou encore des chaines TV. On passe souvent de bons moments à se remémorer des anecdotes de stages ou de courses !
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