CHRONIQUE – Tous les athlètes redoutent de tomber dans La Maille de son filet. Chaque jeudi, Clément Mailler ne les épargne pas quand il s’agit de leur poser les bonnes questions. Point d’échappatoire pour eux : ils doivent répondre. Victime du jour : Quentin Fillon-Maillet.
Il s’est fait un nom mais tout le monde n’arrive pas à le prononcer, il a un surnom très flatteur qui ne sonne pourtant pas très élogieux… mais ce n’est pas la seule bizarrerie positive de ma prise du jour qui porte mieux l’oxymore et la carabine que la pancarte. Quentin Fillon-Maillet dans toute sa splendeur discrète dans La Maille du filet !
- Quentin Fillon-Maillet, est-ce qu’il y a un commentateur étranger qui arrive à prononcer ton nom correctement ?
Les commentateurs norvégiens ont vite associé mon nom à un plat : le filet mignon… Même pour certains Français qui connaissent l’ancien ministre et le marteau en caoutchouc il est toujours difficile de le prononcer… (rires)
- Est-ce que tes succès sportifs ont mis le Grandvaux sur une carte ?
Cette question ne peut sortir que de la bouche d’un Savoyard (rire moqueur), la Savoie n’est pas le centre du monde ! Bien sûr que mes résultats font connaître ma région.
- On dit souvent que tu es très discret. La notoriété ça te plaît ou ça te fait peur ?
Quand j’ai démarré le ski de fond je rêvais d’être champion mais j’étais bien loin d’imaginer l’engouement que le biathlon a pris ces dernières années. J’arrive désormais mieux à la gérer et cela ne me fait plus peur maintenant.
- Tu es aussi un adepte de la création de vidéos au drone et autres vidéos sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas pour augmenter la notoriété et le nombre de gens qui te suivent justement ?
Les journalistes ne nous suivent pas en permanence toute l’année et donc c’est ma façon de partager ma vie de sportif, et avec mon drone je peux me prendre pour Spielberg (rires). Les résultats sportifs représentent vraiment quelque chose pour moi et non par le nombre followers.
- Maintenant que tu es suivi et observé, courir avec une pancarte sur le dos c’est plus dur qu’avec une carabine ?
La pancarte prend beaucoup plus le vent que la carabine, ça devient compliqué avec un vent de face.
- J’ai lu dans ton portrait de Nordic Magazine que beaucoup de gens te surnomment d’un charmant « morbac ». Est-ce que ça te va ou ce n’est pas flatteur ?
Ce que signifie ce surnom est plutôt flatteur, mais Simon Fourcade aurait pu choisir un autre terme. Ce n’est pas une mauvaise pub.
- Il paraît que tu confectionnais des arcs et des arbalètes avec tes frères et sœurs étant petit. Une vraie vocation ou une anecdote de journalistes ?
Les journalistes n’ont pas menti à ce sujet, c’est bien une vraie vocation. Ça fait déjà huit ans que je réalise moi-même ma propre crosse de carabine que j’utilise en compétition. Et j’ai toujours le même plaisir que quand je faisais des arbalètes.
- Quelque chose sur toi que disent les journalistes et que tu n’aimes pas d’ailleurs ?
Sur moi je n’ai rien qui ne me vient en tête, mais être harcelé de questions concernant le dopage quand je n’en sais pas plus qu’eux… à ce sujet nous apprenons tout par la presse.
- C’est quoi le pire en interview télé entre ne pas pouvoir parler correctement quand on a la bouche gelée ou raconter n’importe quoi par manque de lucidité ?
Aucun des deux, le pire est de faire une super course et que le journaliste te pose plus de questions sur un autre athlète que sur ton exploit… (d’un air ennuyé).
- Et enfin, tu penses à quoi là tout de suite ?
Mais pourquoi cette question ? (rires)
Photo : Nordic Focus photo agency