RUBRIQUES – Chaque lundi, l’humeur et l’humour de Robin Duvillard débarquent sur nordicmag.info Un rendez-vous spécial Jeux olympiques.
L’enfer du jeu
Olympisme = l’éloge de la performance depuis les loges de la démesure…
Deux poids deux mesures. Celui de la médaille et de la gloire qui l’accompagne. Et celui de ‘’l’échec’’ et des regrets qui l’accablent…
Sauf qu’entre les deux, il n’y a souvent qu’une minuscule frontière, cruelle, séparant sèchement les larmes de joie des larmes de peine.
La magie des Jeux olympiques réside pourtant là ! Dans ce petit interstice laissé par l’Histoire à l’outsider opportuniste… cet infime espace-temps d’où les belles histoires surgissent parfois comme se fracassent tout aussi bien les légendes.
C’est le Jeu, c’est les Jeux !
Et qui dit jeu, dit enjeu… si l’enjeu sportif semble évident, il y a également le médiatique. Quelle plus belle vitrine pour un sport que les Jeux olympiques ?
Sans cette exposition médiatique, certaines disciplines auraient déjà disparu. Mais certains médias peuvent-ils pour autant s’attribuer le droit de juger froidement ce qui est réussite et ce qui est échec ?
Le résultat est objectif, la performance elle, est subjective. Mais le premier ne doit pas nécessairement éclipser la seconde. C’est un tout.
Alors amis journalistes, laissez-nous seuls juges de nos performances ; soyez empathiques et attardez-vous sur le positif, le monde en a bien plus besoin. Et retranscrivez plutôt les émotions que nous vous procurons ou non.
Là réside l’essence du sport. Car si une 5e place olympique vous paraît un échec, comment vous extasiez alors d’un but en Ligue 2 ?
Jeu de Miroir
Si être journaliste sportif te donne le droit de juger le sportif grâce à son œil acéré, alors le sportif a le droit de juger le journaliste grâce à son oreille écorchée non ?
Alors quand Patrick Montel nous fait part de ses explications techniques sur le sprint classique ou qu’il qualifie de ‘’très fluide’’ le style de l’américaine Jessica Diggins, je me dis que j’y connais vraiment rien ! (Ou alors l’inverse peut-être…)
Et vu que France TV ne recrute ses consultants qu’au palmarès et non à la justesse de l’expertise, il serait grand temps que l’on ait un champion olympique en ski de fond, pour qu’aux prochaines olympiades on ait enfin un fondeur aux commentaires du ski de fond…
Fin du Jeu
Voilà, cette quinzaine olympique s’achève. Une petite libération pour moi je l’admets… Et comme il fait grand beau et que je pars faire une séance longue en vue du 50 km d’Oslo, voici un mini-bilan insolite :
– Avec cette deuxième médaille sur le team-sprint, les fondeurs ont réalisé une formidable quinzaine ! Par contre Maurice Manificat doit avoir des racines jurassiennes, parce que malgré 3 médailles de bronze, niveau bronzage il reste toujours loin derrière son collègue de team-sprint Richard Jouve qui lui n’en a pourtant qu’une…
– En patinage artistique plus qu’ailleurs, la médaille d’or ne tient qu’à un fil…
– En biathlon, sport combinant deux disciplines éloignées, deux athlètes ont marqué ces JO : Martin Fourcade et Ester Ledecka.
– Tu sais que le monde va mal quand il commence à y avoir un contrôle antidopage positif au curling.
– Même si sa quatrième place en slalom spécial était une performance folle, qui plus est à son âge, il a quand même dû avoir les boules Noël.
L’info très insolite du jour
‘’En Kalmoukie, république située au sud ouest de la Russie, l’enseignement des échecs est obligatoire dans les écoles’’
Je pense que le jeune fondeur Bolshunov doit venir de là bas, parce qu’à 21 ans, et malgré 4 médailles sur la quinzaine, il était inconsolable après sa seconde place au 50 km. Il voit l’échec partout maintenant !
À lundi prochain !
Photos : NordicFocus