Pour la Dépêche, Martin Fourcade est entré, dimanche, au « Panthéon du biathlon » : « Vainqueur hier, Martin Fourcade conclut avec éclat ce qui restera dans les mémoires comme ses championnats du monde. Après le sprint et la poursuite, le français entre ainsi dans le club très fermé des biathlètes trois fois couronnés dans les mêmes Mondiaux. Il rejoint à ce titre Raphaël Poirée (en 2004) et Ole Einar Bjoerndalen (en 2005), les deux plus beaux palmarès de ce sport. Une belle démonstration du Catalan âgé de seulement 23 ans. » « Un triplé histoire », donc, pour Le Figaro.
La presse revient sur la course, à l’exemple de la Charente-Libre : « Disputée sous la pluie, la course de 15 km s’est jouée au dernier passage sur le pas de tir. L’Allemand Andreas Birnbacher se présentait avec quelques secondes d’avance mais manquait une cible alors que le Français réalisait un 5/5 pour partir seul vers la victoire. »
Avec bras et jambes pour meilleurs alliés, mais aussi les oreilles, si l’on en croit le Catalan qui s’entraîne régulièrement dans le Jura à Prémanon : « Quand j’ai entendu le «oh» du public (après le raté allemand), ça m’a transcendé. »
Martin Fourcade, 1er de la coupe du monde, n’aura pas le temps de savourer. Déjà se profile le dernier site de Khanty-Mansisk où il visera le podium final.
Martin Fourcade et… Jason Lamy Chappuis, les géants de l’hiver. Autre titre du Figaro qui rapproche les deux exploits. « Point de Mondiaux cette saison pour les combinés. Mais un patron du circuit, le même depuis trois saisons. À 25 ans, Jason Lamy-Chappuis a remporté samedi à Oslo son troisième globe consécutif. Il fut le plus dur à glaner pour le Jurassien de Bois-d’Amont, acculé par le Japonais Akito Watabe. » Le Bois d’Amonier a également rejoint les grands de sa discipline : « Jason Lamy-Chappuis rejoint la légende japonaise Kenji Ogiwara, vainqueur de la Coupe du monde sans discontinuité de 1993 à 1995. Il n’est plus qu’à une unité du mythe finlandais Hannu Manninen, le seul à posséder quatre globes de cristal dans cette discipline si éprouvante mentalement, égrainés de 2004 à 2007. »
Oui mais, concède-t-il, il n’est pas toujours facile d’être le favori : dans un entretien accordé au Monde, Jason Lamy Chappuis déclare : « Dans le cyclisme, on protège le maillot jaune. Ici, il faut le défendre et prendre les devants. Les autres ne veulent pas mener la course. Au début, ce maillot jaune pesait lourd sur mes épaules. Aujourd’hui, je m’y suis habitué. Il me donne même les crocs. J’ai appris à gérer la pression avec les entraîneurs et les psychologues du sport. C’est important parce qu’on est nombreux à avoir le même niveau au départ. Ce qui joue, c’est comment on gère la compétition. »
Vous êtes surtout jurassien. Cela vous définit-il ?, demande encore le journal. Le champion répond : Oui, car le Jura c’est des petits villages où on aime bien la nature, aller se balader, ramasser les champignons,faire du VTT et du ski de fond l’hiver. Il y a toujours eu des pistes à 100 mètres de chez moi, à Bois-d’Amont. » Plus tôt, il déclare : « Sportivement, je suis 100 % français. »