ROLLERSKI | SKI DE FOND – Nouveau co-entraîneur du groupe distance de l’équipe de France de ski de fond avec François Faivre (directeur du ski de fond français), Alexandre Rousselet revient sur sa prise de fonction et un bel été de travail avec ses troupes. Et évoque les championnats de France.
Direction les championnats de France de rollerski
- Vous avez pris en main le groupe distance de l’équipe de France de ski de fond ce printemps en tant qu’adjoint de François Faivre. Comment s’est passée cette prise de contact avec les athlètes que vous connaissiez déjà pour la plupart ?
En fait, à la base, le challenge avec les dames était, jusqu’aux Jeux de Pyeongchang, de recréer une groupe avec l’intégration des plus jeunes pour retrouver des résultats et une participation régulière sur la coupe du monde. Le but des années à venir est de reconstituer un groupe dames pour aligner un relais en ayant deux coachs dédiés : Manu Jonnier et Thibaud Chêne… D’ailleurs, je suis triste pour Coraline Thomas-Hugue qui a dû mettre un terme à sa carrière à cause de son genou. C’est une fille avec qui j’ai aimé travailler depuis son retour de grossesse. Elle avait fait une belle 14e place aux Jeux et se projetait déjà vers les mondiaux de Seefeld.
Pendant et après les Jeux, François Faivre (directeur du ski de fond tricolore) m’a proposé de rejoindre le groupe distance hommes. Ça me tentait bien à condition que les gars avec qui j’ai couru par le passé comme Robin Duvillard ou Jean-Marc Gaillard, valident cette idée. A partir de là, j’ai pris mes marques au printemps : on se partage la programmation avec François Faivre. Et surtout, on est sur une belle dynamique avec tout le staff après partagé des moments forts avec la médaille du relais !
- Trouvez-vous dans ce nouveau poste des différences après votre dernière affectation en tant qu’entraîneur de l’équipe de France de ski de fond dames ?
J’ai adoré le challenge avec les plus jeunes fondeuses, les U23 et les juniors mais il y avait un grand gap avec les filles expérimentées comme Anouk Faivre-Picon ou Coraline : elles sont mamans, alors que les plus jeunes ont 20 ans !
Chez les hommes, cette différence est moins marquée entre un Jules Lapierre et un Jean-Marc Gaillard. L’aspect psychologique est aussi plus simple à gérer chez les messieurs.
- L’été a été bien chargé en stages, heures de travail et compétitions de rollerski notamment en Norvège lors du Blink Festival. Ce week-end, la Toppidrettsveka a souri à Jean-Marc Gaillard, Clément Parisse et Adrien Backscheider face à une adversité relevée. Content de vos troupes ?
Le bilan de l’été est satisfaisant avec plusieurs stages sur neige notamment aux Saisies et à Tignes. Les gars ont enquillé entre 90h et 100h en juin et juillet : ils ont vraiment travaillé dur. Les courses ont permis de se confronter avec d’autres nations, les Russes, les Norvégiens et c’est toujours intéressant de mettre un dossard face à ces coureurs…
Le Blink a surtout permis de tester les gars sur un 60 km classique en poussée et de travailler sur ce format. Sur la Toppi, on a fait de grosses heures sur toute la semaine précédent les épreuves où on a vu de belles choses dont Jean Tiberghien qui se bat sur la poursuite avec Jean-Marc Gaillard et Clément Parisse. Jules Lapierre s’est illustré sur le 30 km, tous ont fait de belles choses chacun leur tour.
Malheureusement, Valentin Chauvin s’est bloqué le dos sur la première course au changement de skis sur la poursuite. On va essayer de gérer ce souci. Maurice a également mal au dos et n’arrive pas à transférer l’énergie dans les jambes d’où sa mise au repos pour les championnats de France. C’est important de le préserver pour cet hiver. Sur les courses norvégiennes, tous sont venus au contact dans les mass et les finish : c’est important car c’est aujourd’hui un point faible du collectif.
Maux de dos pour Valentin Chauvin et Maurice Manificat
- L’équipe de France de distance mêle aujourd’hui expérience et jeune talent avec Jules Lapierre qui côtoie désormais des médaillés olympiques. La mayonnaise a-t-elle pris ?
Au niveau du groupe, il y a vraiment une super ambiance malgré les différences de caractère des uns et des autres. Avec François, on fait aussi attention au niveau de l’entraînement à freiner les ardeurs de Jules, Jean et Valentin, comme sur les fins d’entraînement par exemple où parfois, le rythme d’un Jean-Marc ou d’un Maurice est élevé. Ils doivent augmenter le volume sans toutefois se griller et assimiler les heures comme l’a fait Clément Parisse ces dernières saisons. On les bride quand il le faut, en particulier lors des périodes où ils sont à la maison.
- Ce week-end auront lieu les championnats de France de rollerski en Auvergne. Quels objectifs de travail et de performance avez-vous défini avec François Faivre pour le groupe ?
On reste sur notre lancée comme cet été et après notre course en Norvège. On fait toujours beaucoup de volume sur la semaine précédent les compétitions avec une sortie vélo de 3h30 ce jeudi matin par exemple. On sait que le titre national leur tient à cœur. Certains vont faire le KO sprint pour faire un décrassage ou tenter un coup pour Jean Tiberghien, mais l’objectif du groupe sera la mass-start du samedi. On aimerait que les gars jouent la course jusqu’au bout. Qu’ils aillent chercher une belle gagne sur cette épreuve où on observera aussi les attitudes des uns et des autres à la bagarre.
- Quelle est la suite du programme pour le collectif après Issoire ?
On va partir à Oberhof fin septembre pour deux semaines dans le tunnel en même temps que les biathlètes de l’équipe de France d’ailleurs. On finira par des courses en Italie, ensuite ce sera direction Tignes puis la Scandinavie… et le début de la saison de la coupe du monde de ski de fond ! Septembre rimera avec intenses et altitude avant de se projeter vers l’hiver prochain.
Photo d’archives : Nordic Magazine