Le pari fou de rejoindre l’Atlantique
Stefan Prinz n’est nul autre qu’un étudiant passionné par l’aventure et les exploits sportifs. Alors, pour les vacances estivales, loin des bancs des amphithéâtres bondés où la sédentarité prend le pas sur l’activité, le jeune homme du district de Souabe, en Bavière (Allemagne), enfile son sac à dos, met ses chaussures de ski de fond, les clippe à ses ski-roues et file sur les routes avec une idée en tête : rejoindre l’océan Atlantique, en France. Voici son récit rapporté par Xcski.de.
Des débuts dans la galère
Les derniers écrous sont serrés, les roues vérifiées et quelques affaires dans son baluchon, la longue route jusqu’à l’Atlantique s’ouvre devant Stefan Prinz. Très vite, la chanson Douce France se transformera en cauchemar pour le fougueux allemand. Le Bade-Wurtemberg passé, le voici dans le Haut-Danube avec deux invités surprises : des routes graviées… et la pluie !
Après moins de 200 kilomètres de parcourus, l’aventurier chute. Son bâton s’est rompu sur le coup et, fort heureusement, il avait prévu un rechange. Autre problème, c’est sa fixation qui s’était détachée de son pied, causant sa chute. Prinz reprend sa route, toujours sous la pluie. Un peu plus tard, une vive douleur à la cuisse le surprend. Jusqu’à le faire s’arrêter, l’empêchant de se tenir sur sa jambe.
Le lendemain, rendez-vous chez le médecin. Diagnostic : L’ischio-jambier est déchiré, six semaines d’arrêt. Dans la salle d’attente du médecin, il voit la terrible chute de Tarjei Boe au Citybiathlon de Wiesbaden qui était due à une fixation défectueuse, comme lui quelque temps auparavant.
Un second départ, direction la Suisse
À peine quatre semaines après sa blessure, le téméraire Stefan Prinz reprend les chemins de la rédemption vers l’Atlantique. Une nouvelle fixation sur son ski-roues, plus rien ne va désormais l’empêcher de mener à bien son périple. Sauf peut-être la pluie qui, encore une fois, va s’acharner sur le vagabond bavarois.
Le voilà désormais en Suisse, à Bâle, après être passé par les chutes du Rhin, à Schaffhouse. Une fois la nuit passée dans un camping, notre aventurier subit un nouveau coup dur : le voilà pris de vomissement. Prinz rejette la faute sur l’eau qu’il a bu au cimetière la veille au soir…
Emerveillé par les paysages de l’est de la France
L’aventurier souabe ne se laisse pas abattre et file désormais sur les routes françaises. Voilà une bonne étape de franchie. Il arrive en France et passe par Mulhouse et Montbéliard en suivant les cours fluviaux. Son chemin continue, il file à travers le Doubs en voyant Besançon avant de découvrir le Jura et Dole où, au cœur de la cité jurassienne, il se prendra en photo avec quelques passants.
Stefan Prinz, entre coups de patins et de bâtons désormais sur le bitume bourguignon, profite de l’hospitalité française qu’il admire. Il donne ainsi un coup de main à la ferme, assiste aux naissances de veaux et participe aux vendanges.
Arrivé à Digoin, le passionné de ski-roues est ravi de pouvoir enfin skier à côté de la Loire. Il reste cependant préoccupé car pense croiser beaucoup de monde sur la belle piste cyclable. Il ne croisera personne, mais un autre problème viendra perturber l’avancée de Stefan Prinz.
La Loire, terres de déboires… et de baguettes !
Après quelques jours à longer la Loire, son frein arrière fait des siennes et les pneus s’abîment de plus en plus après qu’il les aient regonflés. Durant une centaine de kilomètres et après plusieurs rafistolages, ses pneus continuent de lui poser des problèmes. Mais le Bavarois est prévoyant et sait désormais maîtriser les imprévus.
La route se poursuit et il faut bien se nourrir pour continuer d’avancer. Dans une campagne française, il va chercher quatre baguettes (il en mangera 60 durant son séjour en France !), quelques croissants, 500 grammes de nouilles et pâtes, des barres de muesli et des suppléments isotoniques, et continue de planter sa tente là où il peut. Il s’endort comme tous les soirs très rapidement sur son matelas pneumatique et dans son sac de couchage.
Les châteaux de la Loire comme décor
Le voilà à Orléans où le jeune homme profite de son passage pour aller voir la splendeur du château de Chambord.
Subjugué, il doit pour autant continuer sa route vers Tours et Angers, qu’il a moins apprécié à cause du monde sur les routes. D’ailleurs, Stefan Prinz a relevé quelques défauts des piétons en France :
« Des centaines de personnes fixent leurs smartphones et changent soudainement de côté du trottoir, les conducteurs ouvrent les portes à volonté et les gens sortent des entrées des maisons. Les cyclistes à vélo électrique utilisent le trottoir et un automobiliste sort d’une rue latérale avec un énorme élan sans regarder à gauche ou à droite. »Stefan Prinz
Le jeune homme poursuit sa route : Saumur, l’Anjou sur différents types de route et le voici désormais dans la capitale de Loire-Atlantique : Nantes. Il plante sa tante chez quelqu’un avant d’aller déguster du vin dans le centre-ville » animé « .
Les longues distances se compliquent
Aussi, à ce moment de l’histoire est-il important de signaler les statistiques quotidiennes du fondeur allemand. Il parcourt entre 120 et 150 kilomètres par jour à une vitesse de 4 minutes par kilomètre, soit environ 16 km/h. Beaucoup de facteurs font que la fatigue se fait omniprésente au fur et à mesure :
Quiconque a déjà fait de longues randonnées de plusieurs jours avec un sac à dos sait à quel point il est difficile de maintenir un tel rythme. 2 000 kilomètres de long, jour après jour, peu importe la fatigue de vos muscles, peu importe le temps, peu importe qu’il pleuve, peu importe les conditions de vent, peu importe à quel point le sac à dos vous écrase, peu importe qu’il s’agisse d’asphalte, de gravier ou herbe.Stefan Prinz
L’océan Atlantique, le voilà !
Le vent de face vient perturber les quelque dernières dizaines de kilomètres qui séparent l’aventurier allemand de l’océan. Mais il en fallait plus qu’une chute, une blessure, une maladie, la pluie et les douleurs pour arrêter Stefan Prinz dans sa chevauchée fantastique.
Il voit l’Atlantique, l’étendue bleue est bien devant lui. Mais il en veut plus. Alors, il se décide d’aller à l’embouchure de la Loire, à Saint-Nazaire. Or, il faut passer le pont de trois kilomètres, très emprunté et avec un maigre trottoir rasé par les poids-lourds. Pour la première fois de l’aventure, le Bavarois déchausse et commence à entamer sa traversée du pont avant qu’une automobiliste lui propose de l’emmener de l’autre côté.
Il rechausse ses skis et puis tombe sur ce qui symbolisera la fin de son périple : une baie désertée par les touristes estivaux, laissant place à un sable fin entouré de falaises et bercé par les vagues de l’Atlantique. Après plus de 2000 kilomètres de ski-roues, le voici à destination avec, déjà, une idée en tête :
Une pensée me vient : était-ce vraiment la destination tant attendue de mon voyage ? Non, certainement pas. Ce sont plutôt toutes les petites villes, villages, les rencontres, les expériences et les paysages qui étaient le but. Le voyage était le but, le chemin est le but. Allons à l’autre bout de l’Europe maintenant. Allons à la mer Noire.Stefan Prinz
Un dernier plaisir, pour la route !
Sur le chemin du retour, le vagabond bavarois s’est offert un dernier plaisir : visiter Paris, son Arc de Triomphe encore recouvert de la toile de Cristo et sa symbolique Tour Eiffel. La boucle est bouclée pour Stefan Prinz, qui va retrouver le chemin de l’école, pensant déjà à sa prochaine épopée sur des roulettes.
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