COMBINE – Préparé tout l’été en marge de l’équipe de France, le combiné de Mouthe Samuel Guy s’est appuyé sur le comité régional de ski du Massif jurassien pour viser son objectif de ce début d’hiver : retrouver le circuit coupe du monde. Entretien.
Samuel Guy, comment allez-vous à l’issue d’une préparation que vous avez réalisée en marge du collectif fédéral ?
Je vais très bien, autant physiquement que mentalement. J’arrive au terme de mon projet estival et je peux d’ores et déjà affirmer que tous les objectifs (physique, technique et mental) ont été réalisés.
Comment avez-vous géré cette préparation en solo, hors cadre équipe de France ? Qu’est-ce-qui a été le plus facile et le plus difficile ?
Dans un premier temps, il m’ a fallu avoir l’accord du comité régional du Massif jurassien pour être entrainé au tremplin par Alexandre Villet et en ski de fond par Arnaud Durand qui encadre le Team Massif Jurassien rassemblant les meilleurs fondeurs du massif hors fédé. L’accord du CRMJ obtenu, j’ai pu organiser mes stages, alternant stages spécifiques fond et stages saut.
J’ai bénéficié du soutien de Anne-Carole Drezet, préparatrice physique, qui m’a aidé à aménager mes entraînements fond et saut pour être le plus performant possible en saut et fond. Alternant musculation haut du corps et explosivité pour les jambes.
Dans cette première partie de projet, le plus difficile a été le côté financier. Je savais que cet été allait me coûter cher. Et je n’étais pas sûr de pouvoir rentrer dans mes frais. J’ ai pris le pari que j’allais y arriver. Il m’ a fallu entreprendre des démarches envers des entreprises et créer une vraie confiance et un suivi réciproque avec mes partenaires dans cette situation difficile.
Comment s’est déroulée l’intégration puis les stages aux côtés des fondeurs du comité régional ?
J’ai effectivement eu la chance d’être accepté au sein du Team Massif Jurassien. Le monde du ski est petit et je connaissais déjà très bien la majorité des athlètes. Une vraie émulation et une vraie amitié se sont créées. Les stages avec eux m’ont appris beaucoup de choses sportivement parlant et l’ ambiance est très bonne dans ce groupe.
Le fait de pouvoir rejoindre un cadre d’entraînement structuré avec le comité montre également l’importance des structures régionales pour les athlètes sortis du giron équipe de France…
Il est indispensable pour un athlète de pouvoir compter sur sa structure régionale. Pour les athlètes qui ont l’objectif d’ intégrer ou de réintégrer les équipes de France, l’importance d’un comité ou d’un Team est primordiale pour accéder à cette marche.
En ski, vous avez pu travailler sur les roulettes comme sur la neige à Oberhof. Mais comment vous êtes-vous organisé pour travailler le saut à ski ?
Comme je l’ai dit plus haut, Alexandre Villet m’ a suivi tout l’ été au tremplin. Il me connaissait déjà plutôt bien, il m’a entraîné lors des compétitions nationales et certains entraînements hors fédé.
Le principal objectif convenu en début d’été était de retrouver des sensations techniques que j’avais à 18-19 ans lorsque j’étais performant et régulier au tremplin. Pour cela, il m’a guidé sur des points techniques qui allaient me faire avancer dans ce sens. J’ai sauté régulièrement et pu aller 4 fois en stage avec son groupe. Nous avons été sur la même longueur d’onde ces 4 derniers mois et nous sommes satisfait du travail réalisé.
Je rentre d’une semaine de ski à Oberhof, j’étais avec le Team Massif Jurassien, donc pas de souci pour la partie ski de fond. Pour le saut, j’ai eu la chance de bénéficier de l’aide des équipes nationales Allemandes et Norvégiennes qui étaient en stage là-bas en même temps que moi et qui m’ont intégré à leur groupe lors de 3 séances de saut.
Fin octobre, vous serez comme Geoffrey Lafarge qui a mené une préparation en solitaire également, l’un des prétendants à une place pour le circuit coupe du monde. Comment abordez-vous ce temps fort du (tout) début de saison ?
Je retourne donc à Oberhof du 25 au 31 octobre prochain pour disputer les premières qualifications pour la Scandinavie. Les 6 meilleurs français y partiront. L’objectif est clair et important. Je prends très au sérieux cette qualif mais je ne prévois pas d’ être en grande forme pour celle ci. Car si c’est le cas, j’aurai de grandes chances de ne pas être performant pour le reste de l’hiver. C’est encore une fois un pari à prendre mais je suis convaincu que mon niveau actuel est suffisant pour cette première étape. En Scandinavie, ce sera différent. Il y aura 2 places à prendre pour intégrer le circuit Coupe du Monde. Là il faudra être fort et je m’y prépare !