Ce jeudi démarrent en Russie les finales de la coupe du monde de biathlon. A Khanty-Mansiysk, Martin Fourcade, vainqueur du petit globe du sprint, peut entrer un peu plus dans l’histoire du biathlon en remportant un quatrième globe de cristal consécutif. Pour Sandrine Bailly, « rien n’a été facile et il a gagné chacun de ses globes face aux difficultés ».
Sandrine Bailly, Martin Fourcade compte 117 points d’avance sur son plus sérieux rival Anton Shipulin avant les deux dernières épreuves individuelles de la saison. Sera-ce suffisant pour décrocher un quatrième globe et que vous inspire ce possible succès historique ?
Oui ça le sera, ça me paraît acquis ! Quatre globes, ça commencera à causer. Pour chaque globe, Martin a rencontré des difficultés. Le premier s’est joué tout à la fin de saison, il est allé le chercher au fond de lui même. Cet hiver, il était en quête de motivation et s’est rendu compte après la maladie qu’il avait encore envie de gagner. Décrocher le jaune lui a redonné une motivation supplémentaire. Quand on est athlète, on ne fait pas les choses pour l’histoire mais pour soi. C’est certain que Martin marque un peu plus son temps, son époque. J’espère que l’an prochain, il trouvera de quoi se mobiliser. Humainement, à Oslo, ce fut un des seuls à prendre du temps pour parler aux gens. Il m’a vraiment impressionnée. Il est très attentif aux gens ; c’est, au-delà du sportif de très haut niveau, quelqu’un qui a gardé les pieds sur terre. Il a conservé sa curiosité des autres.
Il y a encore six mois de ça, Martin Fourcade se demandait s’il pourrait disputer l’ensemble de la saison de biathlon. Force est de constater qu’il a vite remonté la pente après sa mononucléose !
Il a été malade, ça l’a peut-être mis dans le doute et en même temps ça lui a rappelé qu’il aimait ce qu’il faisait. Avoir des doutes peut parfois faire avancer. Il a passé l’été sans savoir ce que ça donnerait en hiver. C’est presque comme Marie Dorin qui est passé par des moments de doute avant de remporter deux fois l’or mondial.
Décrocher ces victoires et ces podiums n’a pas été facile, loin de là. Jusqu’en février, il a bien dominé tout en subissant des coups de bambou en skis. Du coup, il a inversé la tendance en soignant particulièrement le tir.
Après avoir manqué le globe de l’individuel face à Semenov, Fourcade a remporté ce jeudi le classement général du sprint, il est en tête de la poursuite et 2e de la mass-start derrière Shipulin justement. De quoi susciter de grandes ambitions pour cette dernière étape russe, non ?
Oui c’est clair. Ponctuellement, il va jouer tous les tableaux pour essayer de tout ramener à la maison. Il est à Khanty pour ça et pas pour autre chose.
Les autres Français seront ambitieux pour bien terminer la saison internationale avec Simon Fourcade, passé tout près des médailles individuelles en Finlande, ou Quentin Fillon-Maillet et Jean-Guillaume Béatrix, déçus de leurs championnats…
Soyons honnête, ils vont chercher des quotas pour l’équipe. C’est très important. Le plus important, c’est de jouer collectivement des places dans les 15, jouer le classement par nation qui apporte et de l’argent et des places pour la prochaine saison de la coupe du monde. Ce sera le même cas de figure chez les Françaises où la performance sera la bienvenue. Leur saison est terminée, les jeux sont faits en quelque sorte.
Chez les dames justement, la bagarre s’annonce tendue jusqu’au bout entre Darya Domracheva, vexée d’être rentrée bredouille des mondiaux, et Kaisa Makaraïnen qui a vécu des mondiaux délicats à la maison… 21 points seulement les séparent avant le sprint de vendredi !
Oui ce sera serré jusqu’au bout. D’un côté, Makaraïnen l’a déjà gagné et elle sera soulagée après les mondiaux chez elle où elle avait beaucoup d’attente et de sollicitations. Elle est prête à en découdre avec Darya qui n’a jamais eu le globe. Sur le papier, Domracheva mériterait plus, on verra ce qu’on ça donnera. Ce sera tendu jusqu’à dimanche…
Après sa démonstration à Kontiolahti, Marie Dorin-Habert peut finir la saison sur une bonne note également. Quel sera l’enjeu pour la Dauphinoise ?
Marie a vraiment envie de courir après ses superbes mondiaux. Elle aura à coeur de bien finir. Ces médailles d’or ne sont pas dues au hasard, elle a travaillé pour ça, très dur depuis la naissance de sa fille. Elle est bien en ski, il faudra en profiter au maximum. Plus elle fait d’intensités, mieux elle est. Seul bémol, les pistes de Khanty plutôt roulantes sont peut-être moins faites pour elle qui préfère les bosses.
Le classement général de la coupe du monde hommes
Le classement général de la coupe du monde dames
