Gregor Schlierenzauer : très tôt au sommet, lent déclin
Il a tout essayé pour revenir sur le devant de la scène. L’hiver dernier, Gregor Schlierenzauer a même participé à une coupe continentale. En vain. Au printemps, sa fédération en a tiré les conséquences et lui a montré la sortie.
Durant l’été, l’Autrichien qui pouvait encore s’entraîner en solitaire et à ses frais n’a pourtant pas emprunté le chemin qui conduit aux tremplins. Son genou l’en a empêché, à cause d’une fracture du ligament croisé contractée en février. C’était après avoir été touché par le coronavirus.
Mardi, il a donc publié un texte sur son site Internet pour officialiser son départ : « Mettre fin à ma carrière n’a pas été facile pour moi après tout ce que j’ai pu vivre en tant qu’athlète de haut niveau, mais la décision me semble juste, tout comme le timing. » Un coup de tonnerre, même si, depuis plusieurs mois, beaucoup s’interrogeaient.
« Il a inspiré des milliers de fans pendant de nombreuses années et a été un modèle pour les jeunes », a ensuite réagi Mario Stecher, directeur du ski nordique autrichien, dans un communiqué de l’ÖSV.
De l’autre côté du Rhin, la décision du Tyrolien a été largement commentée par les médias. Pour le Süddeutsche Zeitung, Gregor Schlierenzauer a tout bonnement marqué l’histoire de son sport. « On a l’impression que Schlierenzauer est là depuis le début du saut à ski dans les années 1880, mais il n’a que 31 ans au moment de prendre sa retraite. Il s’est passé beaucoup de choses dans cette carrière », écrit notre confrère.
Le quotidien rappelle la grande époque où l’Autriche, entraînée par Alexander Pointner, comptait aussi dans ses rangs une autre pépite, Thomas Morgenstern, qui a quitté la scène à seulement 27 ans.
Le palmarès de Schlierenzauer est impressionnant. Outre ses 53 victoires en coupe du monde (un record), il comporte deux gros globes de cristal (2009 et 2013), deux Tournées des Quatre Tremplins (2012 et 2013), quatre médailles olympiques dont un titre par équipes en 2010 et dix-sept mondiales. Rien de moins.
Pour Kurier, l’athlète a touché les étoiles le 3 février 2013. A Harrachov (République tchèque), il remportait ce jour-là deux concours en quelques heures. « C’était ses succès numéro 47 et 48, il dépassait définitivement la légende finlandaise Matti Nykänen », raconte Christoph Geiler.
Mais, à 23 ans, « Schlieri » avait aussi réalisé ses rêves de petit garçon. Ce fut le début du déclin pour celui qui, à l’âge de seize ans, avait gagné sa première coupe du monde. C’était en 2006, à Lillehammer.
Kronen Zeitung pense déjà à l’après. Mais que va donc faire celui qui est aussi passionné de photographie ? Il espère que Gregor Schlierenzauer ne quittera pas le pays, comme Alexander Stöckl qui officie en Norvège et Stefan Horngacher en Pologne.
C’est en début de semaine qu’il a informé ses anciens compagnons de sa décision. Mais il ne leur a pas dit ce qu’il compte faire à l’avenir.
« Ce fut un voyage unique et émotionnellement intense. (…) J’ouvre ce nouveau chapitre avec passion, j’ai le goût de l’action et de la curiosité », a seulement annoncé Gregor Schlierenzauer.
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