Saut à ski : le bel hiver d’Emma Chervet
En début de saison, la sauteuse à ski chamoniarde Emma Chervet, alors pas encore âgée de vingt ans, a découvert le circuit de la coupe du monde. Sélectionnée l’hiver dernier pour les Mondiaux de Planica (Slovénie), elle est parvenue, au fil des concours, à s‘installer parmi les meilleurs spécialistes de la planète en allant, à quatre reprises en janvier, décrocher les points promises aux trente premières.
Absente ce week-end sur les compétitions de Willingen (Allemagne) pour refaire du jus, Emma Chervet s’est confiée à Nordic Magazine. Entretien.
- Vous avez découvert le circuit de la coupe du monde de saut à ski en début de saison pour ne plus le quitter : quel bilan faites-vous de vos premiers pas dans le monde des grandes ?
J’ai vraiment pris les coupes du monde sans me mettre la pression parce que je savais que ce n’était pas encore complètement de mon niveau. J’ai eu un peu de chance d’y aller, donc j’ai voulu profiter des compétitions et de mes sauts sans pression de résultat parce que je sais que c’est là où je saute le mieux. J’ai donc plutôt bien vécu ces premières compétitions en coupe du monde et même, finalement, mieux que les OPA de la saison passée sur lesquelles je savais que j’étais capable de faire un podium.
- Après quelques concours, le 1er janvier à Oberstdorf (Allemagne) vous êtes parvenue à entrer dans les points : vous y attendiez-vous ?
Pas vraiment… Je tournais autour des qualifications en début de saison en devant faire de bons sauts pour les passer. Je ne m’attendais donc pas à entrer dans les points dès, seulement, ma deuxième qualification obtenue ! En même temps, je savais aussi que sur de bons sauts il y avait moyen de rivaliser avec les meilleures. Donc je savais que j’en étais capable… mais sans réellement m’y attendre.
- Entrer pour la première fois en manche finale en coupe du monde, et donc à marquer des points, représentait-il quelque chose de spécial ?
Oui ! C’est valorisant d’y arriver et cela montre que le travail que j’ai fait n’a pas servi à rien et que j’en suis capable. De plus, c’était le 1er janvier, le lendemain de mon vingtième anniversaire. C’est un beau cadeau que je me suis fait et j’étais vraiment fière de cela.
- Sur la suite du mois de janvier, vous êtes parvenue à le refaire à Sapporo (Japon), Zao (Japon) et Ljubno (Slovénie) : avez-vous l’impression d’avoir passé un cap ?
Je pense que j’ai élevé mon niveau en compétition. Maintenant, même avec de mauvais sauts, je peux réussir à passer les qualifications. Il y a même des compétitions où j’ai fait un saut moyen et un bon saut et j’ai tout de même réussi à marquer des points. Cela montre que mon niveau a augmenté.
- Le fait de côtoyer Joséphine Pagnier, auteure d’un début de saison canon avec le dossard jaune et deux victoires, au quotidien vous a-t-il poussé ?
Pas forcément à en faire plus parce que cela fait un moment maintenant que je me donne tous les moyens de réussir, mais c’est sûr que Joséphine [Pagnier] est une vraie locomotive. Quand je vois qu’elle a les mêmes combinaisons et les mêmes entraîneurs que moi et qu’elle réussit, c’est sûr que je me dis : « Pourquoi pas moi ? » Quand je m’entraîne avec elle, je me compare et c’est cool de voir que je m’en rapproche.
- D’ailleurs, que représente Joséphine Pagnier, un an plus âgée, pour vous ?
Quand j’étais en OPA, je prenais Joséphine [Pagnier] comme un exemple et une grande parce qu’elle est entrée en équipe de France assez jeune. Après, on a été à l’internat ensemble, dans la même chambre, donc elle est devenue une copine. On a construit une relation d’amitié, on est dans l’entraide et la bienveillance, ce qui marche plutôt bien.
- Si on résume, vous vivez actuellement un magnifique hiver…
Si je me replonge au début de l’été, je ne m’attendais vraiment pas à faire autant de coupes du monde et à obtenir de tels résultats ! Ce n’est que du positif.
A lire aussi
- Oberstdorf : Eva Pinkelnig retrouve déjà la victoire, première manche finale pour Emma Chervet
- Ljubno : Eva Pinkelnig gagne avec la manière, meilleur résultat en coupe du monde pour Emma Chervet
Les cinq dernières infos
- Ski de fond : en vidéo, Lucas Chanavat dévoile le quotidien des Bleus en stage à Font-Romeu
- Biathlon : l’IBU s’apprête à désigner les villes qui accueilleront les Mondiaux en 2028 et 2029
- Biathlon : avant la saison, les directeurs de course de l’IBU visitent les sites. C’est le cas à Ridnaun, en Italie
- Ski de fond : Johannes Hoesflot Klæbo se méfie de Lucas Chanavat « qui a fait de gros progrès »
- Ski de fond : deux nouvelles recrues d’exception pour le Team Ragde Charge