Saut à ski : des journées de 12 à 15 heures de travail
Durant plusieurs mois, Joakim Aune a été entraîneur de l’équipe chinoise de saut à ski. C’est plus précisément en octobre 2021 qu’il a été contacté. « J’y suis resté environ trois mois », indique-t-il à TV2, à qui il a raconté son expérience asiatique. Son contrat s’est achevé le 28 février dernier.
De cette expérience, il a décidé de ne pas tout raconter : « J’ai des histoires que je ne partagerai jamais, qui resteront à Pékin », affirme-t-il. Il décrit toutefois des conditions de travail extrême. On est loin de la semaine de 35 heures. « C’était 12 à 15 heures de travail chaque jour, du lundi au dimanche », raconte le Scandinave qui se plaint pas. Quand il a accepté l’offre qui lui était proposée, il savait ce qu’allaient être ses journées.
Par contre, ce qu’il ne subodorait pas, c’est qu’il allait être surveillé en permanence. « On m’a envoyé la vidéo d’une caméra de surveillance qui avait capté que j’étais allé à la réception de l’hôtel, ce n’était pas autorisé », révèle-t-il. Une mise en garde pour le moins explicite. Il ajoute : « Je ne sais pas s’ils avaient le contrôle du téléphone dans la chambre, par exemple. Je l’ai débranché. »
La pression
sur les athlètes chinois
était énorme.Joakim Aune, entraîneur norvégien de l’équipe masculine
avant les Jeux de Pékin
Pendant ce temps, Joakim Aune devait préparer les sauteurs chinois pour les Jeux olympiques organisés dans leur pays. « La pression sur les athlètes était énorme, ils l’ont ressentie aussi », témoigne le Norvégien qui avait en charge les six hommes âgés de 19 à 22 ans. Il leur rend hommage tellement ceux-ci se sont investis. « Il y avait des gens qui dormaient presque par terre au début de l’entraînement tellement ils étaient fatigués », confie-t-il encore à TV2.
Des sanctions financières pour les athlètes
Sa marge de manœuvre était limitée, la majorité des consignes venant d’en haut. Après avoir convaincu ses interlocuteurs qu’il était compétent, il a toutefois pu en infléchir quelques-unes.
Il fallait désigner
celui qui avait
fait le moins bien
à l’entraînement.Joakim Aune, entraîneur norvégien de l’équipe masculine
avant les Jeux de Pékin
Ainsi, chaque athlète avait droit à un certain revenu chaque mois, mais celui-ci était abaissé s’il n’avait pas correctement travaillé. « il fallait désigner celui qui avait fait le moins bien à l’entraînement », poursuit le coach. Pour contourner ce système qu’il n’approuvait pas, il a nommé chaque garçon à tour de rôle. Conséquence, tout le monde s’est retrouvé avec la même somme d’argent à la fin.
Malgré tout, le succès olympique n’a pas été au rendez-vous pour les sauteurs chinois.
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1 Commentaire(s)
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Vinsaut
15/03/2022 à 15 h 38 min
Merci pour cet article ! J’en étais resté à Mika Kojonkovski, qui après du bon travail avait été remercié en début de saison ! Donc la Chine a engagé Aune (ancien sauteur niveau COC je crois) après ? Aucun sens, comme les méthodes de travail décrites, et comme le niveau affiché aux Jeux… Le saut à ski est devenu trop pointu je pense pour se lancer comme ça en quelques années, et je ne suis pas sûr que ça continue en Chine (de même il n’y a pas eu de suite en Corée après 2018)