Saut à ski : les dernières confidences de Jonathan Learoyd sur sa carrière
En début de semaine, le sauteur à ski courchevellois Jonathan Learoyd, 21 ans, a annoncé mettre un terme à sa carrière. Performant très jeune, il ne pouvait plus s’exprimer depuis deux ans, bloqué par des problèmes aux genoux.
Pour Nordic Magazine, le Savoyard a accepté de se confier sur la fin de son aventure dans le monde du saut à ski. Entretien.
- Pouvez-vous nous expliquer en détails pourquoi vous avez décidé de mettre un terme à votre carrière en cette fin d’été, à 21 ans ?
Il n’y a pas dix mille autres raisons que mes problèmes aux genoux. Ils ne sont pas à 100 %, j’ai mal lorsque je m’entraîne. C’est un cercle vicieux parce que, quand je m’entraîne, cela les endommage et j’ai encore plus mal le lendemain. Je ne peux pas m’entraîner sur de longues périodes. Cela a logiquement un impact sur ma motivation, parce que je me dis que je ne vais pas parvenir à faire une vraie préparation et à être compétitif. C’est difficile pour moi d’aller à l’entraînement et d’avoir tout le temps mal aux genoux.
- Pouvez-vous nous en dire plus sur vos soucis aux genoux qui vous handicapent depuis deux ans ?
J’avais ces soucis même avant cela, j’ai longtemps sauté avec. Ce sont des chondropathies rotuliennes aux deux genoux. Cela arrive quand le gel faisant coulisser le genou n’est plus présent. Il y a donc des contacts os sur os, créant des inflammations et, donc, des douleurs.
« Je n’ai pas peur de changer de direction et de continuer à foncer »Jonathan Learoyd à Nordic Magazine
- En avril dernier, vous étiez revenu à la compétition en participant aux championnats de France de Prémanon (Jura) : pensiez-vous, à l’époque, être débarrassé de vos douleurs ?
Après cet hiver, il y a effectivement eu une période où j’avais beaucoup moins mal. Je pensais que cela s’était peut-être réglé grâce à du repos. Mais, dès que j’ai repris l’entraînement à fond cet été, c’est reparti…
- Dans quel état d’esprit êtes-vous depuis que vous avez acté la fin de votre carrière de sauteur à ski ?
Je suis forcément déçu d’arrêter aussi tôt. Je ne pensais pas que ma carrière allait se stopper aussi rapidement. Je me voyais faire des choses plus intéressantes dans le temps. C’est sûr que c’est une déception, mais je n’ai pas peur de changer de direction et de continuer à foncer. Je suis encore jeune et j’ai encore le temps de faire autre chose.
« Je suis très fier de ce que j’ai fait alors que ma carrière a été très courte »Jonathan Learoyd à Nordic Magazine
- Lorsque vous regardez dans les rétros, que vous dites-vous sur vos années saut à ski ?
Je suis très fier de ce que j’ai fait, alors que ma carrière a été très courte. J’ai été plutôt bon jeune et je suis très fier de cela. Je pense avoir montré que j’étais capable de faire du haut niveau. Je vais toujours m’en rappeler, ce sera l’une des grosses fiertés de ma vie. Je n’ai pas d’énormes regrets, même s’il y a un petit pincement au cœur. Mais, dès qu’on a pris une décision de ce genre, il faut en être sûr et ne pas forcément regarder derrière, bien que ce soit quelque chose de difficile.
- Justement, pour la suite, vous vous dirigez vers le golf : pouvez-vous nous en dire plus ?
Le golf a toujours été un sport que j’ai pratiqué à côté du saut à ski. Il m’a beaucoup plu. Je me suis donc dit que je pouvais continuer dans la compétition par ce biais. J’ai vu qu’il y avait l’université de Malaga qui avait une équipe qui jouait en Espagne un petit peu, comme aux Etats-Unis. Ils ont un vrai centre d’entraînement et plusieurs coachs. C’est très professionnel et cela m’a donné envie de me lancer là-dedans. Cela me permet, aussi, d’étudier à côté. C’est excitant et cela me permet de me lancer directement dans un nouveau challenge !
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