SAUT À SKI – Joséphine Pagnier, dont l’hiver a été ensoleillé par deux médailles aux Jeux olympiques de la jeunesse disputés sur le tremplin des Tuffes (Jura), retrace, pour Nordic Magazine, sa saison 2019/2020.
Après l’annulation des cinq derniers concours de l’hiver, en Norvège et en Russie, à cause du coronavirus, la Chaunière Joséphine Pagnier est rentrée à la maison. Si elle « s’entraîne encore et fait un peu les devoirs » pendant le confinement, elle a accepté de se poser quelques minutes pour répondre, au téléphone, aux questions de Nordic Magazine.
- Votre saison a été marquée par les Jeux olympiques de la jeunesse d’où vous revenez avec deux médailles (l’argent en individuel, le bronze en mixte saut à ski/ski de fond) : c’était une belle expérience ?
C’est vraiment super. Franchement, je ne m’attendais pas à avoir une médaille, alors deux encore moins. Le monde présent en bas du tremplin [des Tuffes, à Prémanon], c’était un truc de dingue. Mais je pensais que ça allait plus m’impressionner que cela. Quand ça a été terminé, je me suis dis »c’était juste ça ». J’ai trouvé que c’était une compétition normale, que ce n’était pas la peine de s’inquiéter.
- Vous étiez donc inquiète avant les JOJ…
J’avoue que j’étais un peu stressée et que je n’ai pas très bien dormi pendant un petit moment.

Josephine Pagnier (FRA), Anna Shpyneva (RUS), Stepanka Ptackova (CZE) – OIS/Joe Toth
- Aux JOJ, vous sautez la dernière lors de la manche finale après un premier saut réussi. Finalement, vous terminez avec la médaille d’argent : à cause de la pression ?
Non… J’ai surtout fait une erreur technique – ma position dans la trace – qui a fait que mon saut était un peu moins bon que le premier. D’où la médaille d’argent.
« Les anémomètres ne fonctionnaient pas vraiment bien… »
- Comment qualifieriez-vous votre hiver en coupe du monde ?
C’est à peu près pareil que l’année dernière où je fais deux tops 15. Là j’en fais qu’un mais il y a eu moins de compétitions [à cause du coronavirus]. Au classement général, je finis dans les mêmes eaux, aux alentours de la trentième place.
- Aux Mondiaux juniors d’Oberwiesenthal (Allemagne) vous terminez quinzième : c’est une déception ?
Le vent était vraiment aléatoire. Avec Lucile Morat, nous sommes tombées dans une période où le vent était très compliqué. La Russe Anna Shpyneva, en or l’année dernière [et titrée aux JOJ devant elle, ndlr.], a aussi été envoyée dans un mauvais vent et termine vingtième. Les anémomètres ne fonctionnaient pas vraiment bien parce que nos compensations n’étaient pas très hautes. C’était un peu bizarre. Cependant, même avec ce vent, j’aurais pu jouer un peu plus haut : mes sauts n’étaient pas bons.

Josephine Pagnier (FRA) – Thibaut/NordicFocus
- L’hiver n’est ensuite pas allé à son terme après l’annulation des derniers concours à cause de la pandémie mondiale de coronavirus : pour vous qui reveniez bien avec deux tops 20 à Lillehammer (Norvège), ce n’est pas une bonne nouvelle…
C’est super frustrant mais ça me montre qu’il faut encore plus tout donner parce qu’on ne sait pas ce qui peut arriver dans une saison.
« L’année prochaine, il y a vraiment moyen de jouer des coups »
- Aurez-vous un objectif de place l’hiver prochain ?
Cette année je suis 32e, ce serait un peu présomptueux de penser, par exemple, à un top 10. Après, l’année prochaine, il y a moyen de jouer des coups sur certains compétitions. En travaillant bien cet été, c’est possible !
- Comment voyez-vous l’évolution de l’équipe de France de saut à ski dames qui a vu le retour de Julia Clair cet hiver ?
On s’entend super bien toutes ensembles. Peut-être, d’ailleurs, qu’on s’entend trop bien. Parfois, ça mériterait qu’on soit un peu plus dans la compétition. Le retour de Julia Clair, qui a fait des tops sauts cet hiver, m’a personnellement montré que nous étions capables de le faire.
Photos : Nordic Focus et OIS.
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