Saut à ski : vivement 2026 pour Joséphine Pagnier
Samedi dernier, la Jurassienne Joséphine Pagnier a participé, pour la toute première fois, aux Jeux olympiques d’hiver. Sur le tremplin de 106 mètres de Zhangjiakou (Chine), la sauteuse de Chaux-Neuve (Doubs) a terminé onzième, aux portes du top 10 recherché.
De retour en France, elle se confie à Nordic Magazine sur cette expérience hors du commun. Entretien.
- Comment avez-vous vécu ce premier rendez-vous olympique ?
Je dirais que cela a vraiment été une expérience unique. À cause du contexte sanitaire, j’avais un peu peur avec tout ce qu’on avait entendu, comme les robots pour nous servir à la cantine. Finalement, sur ce point-là, certes il y avait les masques et des distances à respecter, mais c’était vraiment sympa. On s’est fait des montagnes pour rien et on a pu partager avec des athlètes, notamment Français. C’était vraiment cool, on sentait qu’il y avait une ambiance olympique dans le village.
C’était un dépaysement total. Les sites étaient magnifiques avec un des plus beaux tremplins que j’ai vu dans ma vie, si ce n’est le plus beau. C’est compliqué de faire mieux sur l’architecture ! C’était vraiment bien organisé, j’ai beaucoup aimé ces Jeux olympiques.
- Sur votre compétition, vous terminez onzième du concours sur petit tremplin, le seul à votre programme à Zhangjiakou (Chine) : êtes-vous satisfaite ?
Globalement, je suis contente de mes performances. J’ai montré de bonnes choses. Durant la saison, j’ai évolué et suis arrivée sur les Jeux avec mes deux meilleurs résultats et, donc, le plein de confiance. Mais je reste mitigé sur mon classement. On m’aurait dit onzième aux JO en début de saison, j’aurais pris direct. Mais, dans le contenu, j’ai beaucoup aimé mon premier saut tandis que, sur le deuxième, je démarre mon mouvement trop tôt, ce qui fait que je suis en avance à la table.
Ce qui explique mon recul en manche final, c’est aussi le vent parce que sur ce deuxième run, le jury n’a pas été très correct là-dessus pour certaines filles et j’en fait partie. Maintenant, c’est le jeu, c’est notre sport et je l’accepte totalement.
« Je suis parvenue […] à prendre le stress comme un bonus plutôt que comme quelque chose d’inhibant »Joséphine Pagnier à Nordic Magazine
- Avez-vous été écrasée par le poids de l’événement olympique comme cela peut arriver à une première participation ?
Toute la semaine j’en ai profité à fond, notamment le soir de la compétition où je me suis éclatée. Je prenais du bonheur d’être là-bas, c’était fou. Cela fait trois grands événements stressants auxquels je participe en trois hivers [les JOJ, les Mondiaux juniors et les Jeux olympiques, NDLR] et je suis parvenue à chaque fois à prendre le stress comme un bonus plutôt que comme quelque chose d’inhibant. J’étais en pleine présence, avec une certaine légèreté.
- Cela doit vous donnez envie de revenir aux Jeux dans quatre ans, avec de plus hautes ambitions…
Cela me donne de la pêche pour la suite de la saison et j’ai effectivement hâte d’être en 2026. Je vais tout mettre en œuvre pour arriver en étant potentiellement médaillable en Italie.
« Je veux qu’on fasse juste du saut et qu’on arrête de se prendre la tête là-dessus »Joséphine Pagnier à Nordic Magazine
- Enfin, ces Jeux olympiques ont été marqués, en saut à ski, par la polémique des combinaisons lors du concours mixte : qu’en pensez-vous ?
Franchement, je n’ai pas vraiment d’avis. C’est vrai que les filles ont vraiment abusé sur leurs combinaisons lors de l’individuel… Je ne veux pas trop m’épancher là-dessus, mais ce que j’aimerais, c’est que ce point-là ne soit plus discutable à l’avenir et que ce soit juste du saut à ski et plus des compétitions de combinaisons et de tricheries. J’aimerais que ce sport soit plus égal dans le futur avec toutes les nations ayant leur chance avec un matériel pratiquement égal sans délires sur la réglementation. Je veux qu’on fasse juste du saut et qu’on arrête de se prendre la tête là-dessus.
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