Saut à ski : Julia Clair se confie après son podium courchevellois
Samedi en fin de journée, la Xonrupéenne Julia Clair, 28 ans, est montée sur son deuxième podium au plus haut niveau international. Troisième du Grand Prix d’été de Courchevel (Savoie), qui plus est à domicile, la sauteuse à ski vosgienne a réalisé une très belle performance en ne se faisant battre que par les intouchables slovènes Nika Kriznar et Ursa Bogataj.
Pour Nordic Magazine, à tête reposée, Julia Clair a accepté de revenir de son concours savoyard et ce joli podium obtenu à la maison. Entretien.
- Vous venez de monter sur votre premier podium au plus haut niveau international en été en terminant troisième du Grand Prix de Courchevel (Savoie) : cela doit être une grosse émotion…
J’étais déjà montée sur un podium en hiver, en coupe du monde, mais c’était déjà il y a huit ans [déjà troisième, à Planica (Slovénie), lieu des prochains championnats du monde, NDLR] ! Être sur un podium à la maison, à Courchevel avec du monde en bas du tremplin, c’est quelque chose d’assez exceptionnel et magique à vivre.
- Que représente pour vous cette troisième place après des années un peu compliquées ?
C’est une belle récompense après des hivers, comme vous l’avez dit, difficiles… Je me suis bien accrochée. Je pense que samedi je n’étais pas la Française favorite pour le podium [Joséphine Pagnier était plus attendue, NDLR], j’étais clairement outsider. Par contre, moi j’ai fait ce que j’avais à faire en faisant mes sauts. J’ai pris ma chance et je trouve que c’est le travail mis en place depuis quelques années, qui n’a pas encore totalement fonctionné, qui commence à porter ses fruits. C’est vraiment chouette de le faire à la maison !
- Pour quelles raisons avez-vous performé sur ce concours courchevellois ?
Comme je l’ai dit, je suis sur le podium surtout parce que j’ai pris ma chance en faisant mes sauts. On s’est entraînée la semaine avant à Courchevel pour préparer le Grand Prix, je savais ce que j’avais à faire et le but, en montant sur la barre, c’était vraiment de se dire : « J’y vais, je saute et, s’il y a des erreurs, tant pis, mais il y a plus de chances que cela passe si je suis à fond ! » Je sais que le tremplin est difficile, les conditions l’étaient aussi et il fallait y aller pied au plancher pour être devant.
- Comment vous êtes-vous sentie pendant la compétition ?
J’étais stressée lors du saut d’essai. J’avais envie de bien faire à la maison. Une fois que j’avais accepté cela, c’était plus facile de me mettre dans ma bulle en haut du tremplin en me concentrant vraiment sur moi. J’avais deux points d’intention sur lesquels me concentrer sur la barre malgré mille choses en tête, et cela a plutôt bien fonctionné !
- Ce podium obtenu malgré l’absence de quelques-unes des meilleures sauteuses de la planète a-t-il une saveur différente ?
C’est vrai que, par rapport à d’autres années, il y a des impasses sur cette édition du Grand Prix d’été. Après, les deux qui sont devant [Ursa Bogataj et Nika Kriznar, NDLR] sont médaillées olympiques et ont joué devant tout l’hiver dernier, comme Katharina Althaus, présente également. Il y avait des fortes qui étaient là. Je prends ce podium, qu’il y ait du monde, ou non, sur la liste de départ ! Pour la confiance et la suite c’est super. Il faudra construire dessus.
- Vous avez l’air de vous tirer vers le haut avec Joséphine Pagnier, qui a également signé un podium en Grand Prix d’été il y a deux semaines…
C’est cela qui est chouette ! On est peut-être que deux dans l’équipe, mais on est toutes les deux capables de monter sur un podium international. Cela nous montre qu’on travaille dans la bonne direction et qu’il y a de l’émulation dans le groupe. On se tire vers le haut. Je n’ai pas envie de la laisser me battre et elle n’a pas envie que je sois devant. C’est ce qu’il nous fait avancer. C’est une bonne chose et c’est ce qui fera qu’on arrivera à jouer devant régulièrement dans le futur.
- Le Tchèque Jan Matura a intégré votre staff de coachs au printemps : que vous apporte-t-il et quel part a-t-il dans votre réussite actuelle ?
Ils sont tous les deux assez complémentaires avec Damien Maître. Jan [Matura] bosse surtout sur le matériel et la partie vol. Il amène son expérience, son recul et une autre culture du saut à ski. Après, on bosse avec lui depuis seulement deux mois donc c’est difficile de dire qu’il a amené un point en particulier. Mes résultats, ce sont aussi et surtout le fruit du travail qui avait été réalisé auparavant, notamment avec Francis [Repellin] depuis deux ans. Samedi, il y a des choses travaillées avec lui qui ont servi à atteindre ce podium. Ce qui a fonctionné, ce sont des éléments qu’on travaille depuis longtemps. C’est aussi ce qui est bien : c’est le travail de tout le staff depuis quelques années qui paye.
- Globalement, vous réalisé un joli début de saison avec, en plus de ce podium savoyard, deux top 10 à Wisla en juillet…
C’est à prendre et cela entre dans la stratégie de l’été d’aller sur tous les Grands Prix pour rencontrer les autres nations et se tester face à elles. On se sert de la compétition pour cela parce que, en stage seule à la maison, on n’a pas forcément de repères. Cela fait hausser le niveau ! Dès Wisla, j’ai vu que j’avais passé un premier cap. Voir que cela avait fonctionné en Pologne, j’étais plus confiante sur la barrière et on voit le résultat à Courchevel. Donc on continue là-dessus pour surfer sur cette confiance.
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