Saut à ski : Joséphine Pagnier continue sa progression
Samedi, la sauteuse à ski Joséphine Pagnier, 22 ans, disputera à l’occasion des championnats de France de Courchevel (Savoie) sa dernière compétition avant le retour de la neige. Auteure la saison dernière de performances inédites (podiums et victoire en coupe du monde, dossard jaune porté plusieurs fois), la Franc-Comtoise est restée sur sa lancée lors des concours estivaux.
Sur le podium du Grand Prix de Courchevel à la maison en août, elle s’est également imposée à deux reprises en coupe intercontinentale à Stams (Autriche). Pour Nordic Magazine, à moins de deux mois du début de la coupe du monde 2024/2025, Joséphine Pagnier se confie. Entretien.
- Quel bilan global faites-vous de votre été ?
Pour moi, il est bon. J’ai bossé les axes techniques et mentaux que je voulais donc c’est cool ! J’ai moins essayé de chercher ailleurs cet été et j’ai l’impression d’être plus focus sur moi. Je regarde beaucoup moins ce que font les autres et je reste là-dedans. J’ai été compétitive à toutes les compétitions auxquelles j’ai participé, ce qui est intéressant. J’ai été régulière avec des sauts dans le coup.
- Au niveau des résultats, vous êtes notamment parvenue à réaliser un podium lors du Grand Prix de Courchevel (Savoie), à la maison devant vos proches : avec du recul, quel est votre regard sur cette performance ?
Avec du recul, je me rends compte que c’est quelque chose que je voulais faire ! On m’aurait dit cela il y a deux ans, j’aurais signé directement. C’est super bien, mais ça n’a pas changé ma vie. J’ai toujours la même chose à faire au tremplin. Par contre, je suis super contente de l’avoir fait à la maison devant la famille et les amis. J’ai passé deux belles journées, je me suis fait plaisir et, en plus, Valentin [Foubert] a fait deux podiums. C’est plus cela qui m’a marqué ! C’est chouette.
- Vous semblez, au fil des sauts de compétition et des mois, être plus sereine…
Grâce à ma préparation mentale, j’arrive à mieux gérer tous les moments de ma vie d’athlète, et notamment la compétition. Maintenant, je me mets beaucoup moins de pression et j’essaye de faire du mieux que je peux. Je veux avoir le plus possible cet état d’esprit-là, même à l’entraînement, ce qui me permet d’être un peu plus libérée.
- Malgré tout, dans le saut à ski, les compétitions estivales ne sont qu’un entraînement pour l’hiver : comment gérez-vous cela pour ne pas vous enflammer ?
Ce que j’aime bien dans l’été, c’est que ce sont des compétitions par très importantes. Cela ne compte pas pour le général et le classement estival n’est pas représentatif. Ces concours me permettent d’avoir des objectifs au mois au cours de la préparation. Cela me met des œillères parce que je sais que mon cerveau a vite tendance à partir sur l’hiver, à s’enflammer et à toujours vouloir faire mieux. Cela me permet donc d’avoir du sang-froid et de garder la tête froide. Je prends donc les compétitions estivales comme des entraînements, d’autant que tout le monde n’est pas à fond. C’est plus du réglage au niveau du matériel et de l’état d’esprit.
- Plus globalement, d’ailleurs, c’est toute l’équipe de France qui est en progression entre les filles qui poussent derrière vous et les garçons parvenant à jouer les premiers rôles : on imagine que c’est un motif de satisfaction…
C’est cool parce que ça commence à payer pour tout le monde. Pour moi, on est un groupe mixte et ça fonctionne plutôt bien ! Je suis hyper contente que les garçons parviennent à faire des résultats parce qu’ils ont été hyper critiqués ces dernières années. Ils travaillent comme des chiens donc ça fait du bien que ça paye. C’est aussi grâce à nos entraîneurs qui font du boulot de malade ! Pour une petite nation comme la France, qui a peu de budget et qui ne place pas le saut à ski en priorité, c’est difficile de rattraper le wagon des autres nations. Je remercie infiniment les entraîneurs pour cela !
- Comment allez-vous aborder le début de la coupe du monde… prévue fin novembre à Lillehammer (Norvège), là où vous aviez gagné en 2023 ?
Honnêtement, je ne me dis pas qu’il faut que je fasse des bonnes performances à tel ou tel endroit [rires]. Je préfère certains tremplins à d’autres, mais je me rends compte que je peux gagner partout et dans toutes les conditions ! Il faut juste que je garde mon sang-froid, que j’arrive à piloter et que je m’amuse. Les résultats viendront grâce à ça et je sais que le travail paiera.
Ceci étant dit, ça va forcément me faire un petit truc de revenir à Lillehammer. Il faudra juste que je sois prête à ça, que j’en ai bien conscience, en bossant dessus avec ma préparatrice mentale. Je ne peux rien prévoir parce que tout ne dépend pas que de moi, mais je vais tout faire pour être la meilleure possible cet hiver !
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