SAUT À SKI – La semaine dernière les équipes de France masculines et féminines de saut à ski étaient en stage à l’étranger. Entre Garmisch-Partenkirchen (Allemagne) et Innsbruck (Autriche), elles ont pu partager leurs séances avec les Autrichiens. Mathis Contamine, 18 ans, revient pour Nordic Magazine sur ce stage et la relation de trois mois nouée avec David Jiroutek, son nouvel entraîneur en chef.
Saut à ski : « On a sauté avec les meilleurs, comme Stefan Kraft », révèle Mathis Contamine
« Pour la première fois de l’année, on a pu sauter avec d’autres personnes et, surtout, sur un autre tremplin que celui du Praz. » Lorsque l’on appelle le sauteur à ski courchevellois Mathis Contamine en fin de semaine quelques heures après son retour d’Innsbruck, où l’équipe de France était en stage pour deux jours après avoir passé le même temps à Garmisch-Partenkirchen, c’est un garçon enjoué qui nous répond. Bien dans ses baskets et dans sa tête, il nous explique que « ce premier camp à l’étranger s’est bien passé. On a pu voir où on en était et je pense qu’on n’est pas trop mal d’autant qu’on a pu sauter avec les meilleurs, dont Stefan Kraft. »
Effectivement, Paul Brasme, Alessandro Batby, Jack White, Enzo Milesi, Valentin Foubert et, donc, Mathis Contamine, accompagnés du groupe féminin, sont passés du Grosse Olympiaschanze au Bergisel en compagnie d’un contingent de 16 sauteurs de la Wünderteam. Parmi les Français, seul Jonathan Learoyd, victime de petits soucis physiques selon Contamine, manquait à l’appel. « On a eu de la chance parce que normalement c’est plutôt venteux là-bas mais on a pu faire nos six séances complètes sans problème, comme prévu. C’était top. »
Concernant le manque de compétitions cet été à cause des restrictions de déplacement engendrées par la crise du coronavirus, Mathis Contamine ne s’en plaint guère : « Le fait qu’il n’y ait pas trop de compétitions nous laisse plus de temps pour l’hiver. C’est pour ça qu’on n’était pas mécontents de l’absence de concours estivaux. Mais s’il y a des coupes continentales en septembre, on ira », annonce-t-il.
« On a l’impression de connaître David depuis plus que trois mois »
Le printemps des sauteurs tricolores a été marqué par l’imbroglio entourant la nomination de leur nouveau coach. Mais Mathis Contamine révèle que cela n’a pas perturbé le groupe. « Pendant le confinement, Jérôme [Laheurte, directeur du saut à ski et du combiné nordique à la FFS, ndlr.] nous a appelé pour nous prévenir de l’arrivée d’Heinz Kuttin. Puis on a été mis au courant qu’il ne viendrait pas et on a rattaqué la saison sans savoir qui allait nous entraîner. Mais ça ne nous a pas perturbés parce qu’on était tous à la maison. Tout le monde l’a bien vécu, assure-t-il. Au final, ça a été bien parce que David [Jiroutek] est arrivé assez vite. »
L’intégration de l’entraîneur tchèque, ancien mentor de Roman Koudelka notamment, s’est déroulé sans heurts : « On s’est tous bien entendu avec lui et on bosse bien. Il a pris ses marques par rapport à nous et nous par rapport à lui. Même avec l’anglais, il n’y a pas de problème. Il est vraiment cool, on a l’impression que ça fait plus de trois mois qu’on le connaît », s’enthousiasme Mathis Contamine, visiblement conquis par son nouveau boss.
Le sauteur de 18 ans venu de Courchevel, dixième des derniers Mondiaux juniors, dévoile ce qu’apporte David Jiroutek : « Ce qui est un peu différent, c’est qu’on travaille plus la technique au sol où il est très pointilleux, vraiment chiant (sic). Comme on travaille énormément la technique au sol, au tremplin on essaye vraiment de le faire plus décontracté. Comme on l’a fait au sol, c’est sensé, pour lui, venir assez vite au tremplin. Dans l’ensemble, la technique ne change pas énormément, les fondamentaux restent : on n’est pas repartis de zéro. Sur le physique, il apporte des séances nouvelles, ce qui est une bonne chose. Ça nous permet de changer. » Le changement c’est maintenant pour l’équipe de France de saut à ski, et cela sied à merveille à Mathis Contamine, libre dans sa tête.
Photos : Nordic Focus, Lisa Gode/Ski Jumping Photography et FFSTV.