Saut à ski : à la découverte de Marie Thomas-Couturaud
Dans le saut à ski féminin français, il y a la leader Joséphine Pagnier, Emma Chervet, qui a découvert la coupe du monde l’hiver passé, la prometteuse Lilou Zepchi puis Mathilde Bacconnier et Marie Thomas-Couturaud. Âgée de 17 ans et sociétaire du ski-club Marnaz-Vougy (Haute-Savoie), cette dernière a commencé le saut à ski il y a seulement 5 ans.
« Je suis Réunionnaise donc le ski n’était pas du tout prémédité, révèle-t-elle à Nordic Magazine. On a déménagé pas loin de La Rochelle alors que je n’avais même pas un an donc je n’ai aucun souvenir de là-bas. » Ce n’est qu’ensuite, quand Marie Thomas-Couturaud avait 3 ans, que sa famille débarque en Haute-Savoie, à Marignier.
« Petite, je me suis mise à faire du ski alpin de compétition et de la gymnastique. J’étais bonne dans les deux disciplines et je performais plutôt bien, raconte-t-elle. Le comité Mont-Blanc cherchait des filles pour le saut à ski parce qu’il en manquait. Je combinais pas mal les critères qu’ils demandaient comme la petite taille et la souplesse. Le président de mon club m’a donc proposé ! Comme je suis ouverte à toutes les disciplines, j’ai essayé et bien aimé. »
L’aide dune coach mentale pour passer un cap cet été
Ensuite, les choses sont allées plutôt rapidement pour Marie Thomas-Couturaud, notamment sacrée championne de France U15. Après deux années en pôle espoir au lycée du Fayet, elle a intégré le Centre interrégional d’entraînement (CIE) de Moûtiers à la rentrée 2023, afin d’y effectuer ses deux dernières années avant le bac tout en pratiquant le saut à ski.
Mais pourquoi a-t-elle accroché avec le saut à ski ? « J’ai bien aimé parce que je suis fan de sensations fortes. Ce n’est pas du tout connu, mais j’adore ce sport qui permet de ressentir des sensations qu’on peut très peu retrouver dans d’autres disciplines. On peut voler de soi-même, je trouve ça incroyable », répond-elle.
Après environ deux années de stagnation, ou plutôt de progression très lente, Marie Thomas-Couturaud a repris sa marche en avant à compter de cet été. « J’ai eu un petit déclic », indique-t-elle. Ce déclic, c’est l’apport d’une coach mentale. « Mes performances étaient très différentes à l’entraînement et en compétition. Il fallait donc que je me fasse aider, explique la Réunionnaise de naissance. Maintenant, je fais limite mieux en compétition qu’à l’entraînement ! »
Un vilain défaut à corriger pour continuer à progresser
Auteure au cours de l’été de deux top 10 en FESA Cup et d’un autre en coupe intercontinentale, Marie Thomas-Couturaud a montré qu’il allait falloir compter sur elle dans le futur. Cela, malgré un défaut qu’elle doit absolument corriger : « Quand je change de tremplin, mon timing est beaucoup trop tôt. Je perds toute mon efficacité et c’est quelque chose que j’ai beaucoup de mal à régler, regrette-t-elle. Il faut que je travaille là-dessus comme sur le télémark. »
Ces derniers mois, la Haut-Savoyarde a aussi dû gérer la concurrence face à Mathilde Bacconnier, sa coéquipière et meilleure amie. « On est tout le temps ensemble et on se connaît très bien. L’hiver dernier, je dormais chez elle, mais cela impliquait des moments difficiles, note-t-elle. Comme on est deux, on se bat toujours pour une place et cela crée un peu un malaise selon qui réussissait. »
Notamment lorsque Mathilde Bacconnier a pris la place pour les JOJ face à Marie Thomas-Couturaud. « Avant, je voulais toujours faire mieux qu’elle avant tout. Maintenant, on a réussi à mettre ça de côté et on se soutient mutuellement », estime-t-elle.
Retourner aux Mondiaux juniors, son objectif de l’hiver à venir
Après avoir participé en fin d’hiver dernier à ses premiers Mondiaux juniors à Planica (Slovénie), la Montblanaise débutera la saison 2024/2025 sur la coupe de France puis participera à la FESA Cup de Seefeld (Autriche) avant Noël.
« Ce serait bien de faire un nouveau top 10, mais je veux surtout me qualifier pour les Mondiaux juniors qui seront cette année aux Etats-Unis », ambitionne Marie Thomas-Couturaud, soucieuse de tout mettre en place pour rejoindre dans le futur Joséphine Pagnier, qu’elle admire, en coupe du monde.
A lire aussi
- Hinterzarten : Katharina Schmid remporte le deuxième concours, Marie Thomas-Couturaud en seconde manche
- Einsiedeln : Marie Thomas-Couturaud et Julien Gay brillent également
- FESA Games d’Oberwiesenthal : Marie Thomas-Couturaud dans le top 10 d’un concours réduit à une manche, Mathilde Bacconnier douzième
Les cinq dernières infos
- Biathlon | Les confidences d’Emilien Jacquelin à Nordic Magazine après sa retentissante victoire sur le sprint de Kontiolahti : « Sur le podium, je me suis revu il y a trois ans au Grand-Bornand… »
- Saut à ski | Wisla : Valentin Foubert rentre à nouveau dans le top 20 de la qualification, Enzo Milesi ne passe pas
- Biathlon | Kontiolahti : la liste de départ du sprint féminin
- Biathlon | « J’avais les larmes aux yeux » : Ole Einar Bjoerndalen a été marqué par le retour en grâce d’Emilien Jacquelin
- Biathlon | « Il n’y a rien d’exceptionnel » : après son magnifique succès décroché sur le sprint de Kontiolahti, Emilien Jacquelin ne s’enflamme pas