Saut à ski : Océane Avocat-Gros se projette déjà vers le futur
C’est une décision qui ne se prend jamais à la légère. Alors qu’elle n’a que 25 ans, la jeune sauteuse Océane Avocat-Gros a décidé, ce jeudi, de prendre sa retraite sportive. Loin des tremplins de saut à ski à présent, elle s’est confiée à Nordic Magazine sur son avenir et les raisons de son départ.
- Qu’est-ce qui vous a poussée à prendre la décision de vous retirer des tremplins ?
Je m’étais fixée comme but de me battre jusqu’à cette fin de saison, avec les Jeux olympiques de Pékin 2022. C’était mon objectif principal de performer pour aller en Chine. J’ai été un peu déçue de ne pas avoir été sélectionnée. On m’a relancée, puis on m’a finalement dit non. Après réflexion, je me suis dit que c’était peut-être le moment d’arrêter, parce que j’avais aussi d’autres projets déjà en tête. Quand je retournais au saut, mon corps me faisait aussi ressentir que je devais ralentir la cadence. J’ai posé les pour et les contre et la décision s’est prise d’elle-même.
- On a l’impression que c’est un tout en quelque sorte entre le physique qui lâche et le manque de motivation aussi sans doute…
C’est sûr que la déception des Jeux, ça m’a beaucoup atteint. Au bout d’un moment, je me suis demandée si ça servait vraiment à quelque chose de me battre pendant encore quatre ans. Et je ne me sentais plus de le faire.
- C’est toujours une décision difficile à prendre, surtout à votre âge. Est-ce que c’était une idée que vous aviez en tête depuis longtemps ?
Depuis tout petit, on est dans la compétition. On fait beaucoup de sacrifices, ça fait vingt ans que je suis dedans. Aujourd’hui, je trouve vraiment le positif de redevenir une personne « lambda ». Je n’ai pas eu le temps de beaucoup cogiter car je suis encore dans les études. Je ne savais pas trop ce que j’allais faire après cette saison. Mais ce sont vraiment les Jeux qui ont fait que j’ai fait ce choix.
- Comment vivez-vous le fait de ne plus aller à l’entraînement tous les matins ?
C’est un peu bizarre parce que je fais encore beaucoup de sport à côté, mais je n’ai plus de séances de musculation, je n’ai plus besoin de faire mon sac tous les jours pour aller faire du saut… Maintenant, je peux profiter de mon temps libre pour faire du vélo, de la marche ou aller voir des amis. Et ça, c’est cool. C’est peut-être une deuxième vie que je vais mener dès lors, mais à mon avis elle sera pas mal du tout.
- La saison prochaine, le vol à ski va faire son entrée dans le saut à ski féminin. Est-ce que vous regrettez de ne pas y prendre part ?
J’ai vraiment beaucoup de souvenirs du saut à ski, des bons comme des mauvais. Mais, franchement, je pense être allée jusqu’au bout. Je ne suis pas dans le regret en tout cas. C’est cool que le saut féminin puisse évoluer comme cela, c’est une bonne chose.
- Si vous deviez retenir un moment marquant durant votre carrière, lequel choisiriez-vous ?
Forcément, ma médaille aux championnats du monde juniors à Liberec [République tchèque, NDLR] en 2013, c’était quelque chose de fou. C’était ma première sélection en équipe de France. C’était vraiment tout nouveau pour moi. Quand les filles [Léa Lemare, Julia Clair et Coline Mattel] m’ont dit qu’on avait fini deuxièmes, on s’est pris dans les bras. Le podium, c’était un rêve. On ne s’y attendait pas. Je pense que c’était l’un des plus beaux moments que j’ai vécus en par équipes. Sinon, je retiendrai les déplacements au Japon, où c’était également une très belle expérience.
- Vous évoquiez de nombreux projets en ligne de mire, quels sont-ils ?
J’ai déjà, on va dire, ma trame en termes de boulot pour cet été puis pour cet hiver. Cela me permet donc de pouvoir pas mal anticiper, avec les études en STAPS en parallèle. Je suis une grande passionnée de ski et j’ai découvert ces derniers temps le monde du ski alpinisme. C’est dans cette voie que j’aimerais me lancer, en partageant mes expériences sur les réseaux sociaux de la pente raide afin, aussi, de montrer ce que cette discipline a à offrir. C’est en train de se développer et je veux prouver que les filles, aussi, ont leur place ici. C’est ce genre d’adrénaline que je cherche et que j’avais au tout début de ma carrière en saut.
- Est-ce qu’il y a une chance de vous revoir dans le saut à ski dans les prochaines années ? Dans l’encadrement par exemple…
C’est une idée que j’ai en tête… (rires). Mais si cela se fait, ce sera petit à petit car j’ai besoin de décrocher un peu. Avoir la casquette de coach, c’est très différent de la pratique en tant qu’athlète, donc je veux m’y mettre à 100% si je sens que ça m’intéresse. Je n’exclus pas cette idée en tout cas.
À lire aussi
Les cinq dernières infos
- Biathlon : pour augmenter sa réussite au tir, Hanna Oeberg a procédé à deux changements
- Biathlon : entraîneur des juniors de l’équipe d’Italie depuis le printemps, Dominik Windisch s’épanouit dans son nouveau rôle
- Biathlon | Ski de fond : la domination norvégienne critiquée par Sergueï Kovalchuk, ministre des Sports en Biélorussie
- Ski de fond | « J’espère que je pourrais revenir l’an prochain » : Victoria Carl adepte du Martin Fourcade Nordic Festival
- Ski de fond | « Je suis plus en forme que jamais » : Heidi Weng annonce la couleur