Saut à ski : explications sur ce concours polémique
La toute première du par équipes mixte de saut à ski a connu un dénouement plus qu’improbable. Remporté par la Slovénie de Nika Kriznar, Ursa Bogataj, Timi Zajc et Peter Prevc, le concours a surtout été marqué par une grosse polémique.
En effet, cinq athlètes ont été disqualifiés durant la compétition, et pas des moindres : la Japonaise Sara Takanashi, l’Allemande Katharina Althaus (deuxième du concours individuel dames), l’Autrichienne Daniela Iraschko-Stolz ainsi que les deux Norvégiennes Anna Odine Stroem et Silje Opseth. De quoi fortement pénaliser leurs nations, qui devaient combler leur retard malgré des sauts retirés.
La raison : une combinaison jugée trop grande et donc pas aux normes selon la FIS, l’organisation en charge des compétitions de saut à ski. Agnieszka Baczkowska, la responsable du contrôle de l’équipement féminin pendant la compétition, s’est expliquée sur cette folle journée : « Pendant les Jeux olympiques, il est beaucoup plus difficile de prendre de telles décisions. Ce fut la journée la plus difficile de ces dix dernières années pour moi », témoigne la Polonaise à Skijumping.pl.
Sur le petit tremplin de Zhangjiakou, l’incompréhension était totale pour tous les athlètes. L’image de Sara Takanashi en pleurs est d’ores-et-déjà l’une des images fortes de ces Jeux. En revanche, certains ne décolèrent toujours pas. En Norvège, la pilule est dure à avaler.
« Je suis juste choquée. Je ne comprends rien à ce qu’il s’est passé ce lundi », a déclaré Silje Opseth, la leader scandinave, à la NRK. Son entraîneur, Clas Brede Braathen, a employé des mots très forts à l’issue de la compétition. « Je suis désolé au nom du saut à ski. Le saut à ski a connu l’un de ses jours les plus sombres aujourd’hui. »
« Je n’ai pas de mots. Je suis juste vraiment désolée, triste et vide. Je vais avoir besoin de temps pour digérer tout cette expérience olympique. Silje out », a posté sur son compte Instagram la sauteuse de 22 ans.
La responsable de la FIS se défend : « Nous avons vérifié la combinaison et elle n’est pas conforme à la réglementation. La pression associée à la compétition olympique est considérable. Mais dans ces cas, la situation est extrêmement claire. Nous ne parlons pas d’un centimètre. Les règles ne sont pas nouvelles. Je croyais que les équipes se prépareraient à de telles compétitions et les prendraient au sérieux. »
Même côté slovène, on semble marqué par ces retournements de situation. « Je dois admettre que j’ai été choquée après la première disqualification, parce que je sais que Sara Takanashi n’a pas cette réputation de tricheuse. Elle n’a jamais été « controversée » à ce sujet, alors j’ai été très surprise. Je ne savais même pas ce qu’il se passait. Les disqualifications arrivent de temps en temps, mais là, autant, et sur des Jeux olympiques… je ne sais pas. L’autre problème que je vois, c’est qu’ils s’en sont pris à des filles qui sont déjà plus émotives. Je me suis sentie mal quand j’ai vu les larmes de Takanashi », a réagi l’ancienne sauteuse Eva Bastardi (ex-Logar) au cours de la compétition, sur Siol.
Malgré ces disqualifications à répétition, la Slovénie l’a emporté avec une avance très confortable. Ursa Bogataj a ainsi décroché son deuxième titre olympique sur ces Jeux olympiques de Pékin 2022. La grande star Peter Prevc, de son côté, obtient enfin cette médaille d’or qu’il attendait tant.
Ce dénouement a surtout profité aux Russes et aux Canadiens, deuxièmes et troisièmes. Les deux nations ont obtenu une médaille historique. Pour les autres, les hommes auront l’occasion de se rattraper sur grand tremplin, dès vendredi.
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