Saut à ski : à 19 ans seulement, Alexandria Loutitt entre dans l’histoire du saut à ski canadien
Ce mercredi 1er mars 2023 restera une date à jamais gravée pour le saut à ski canadien. Cette nation, pas du tout habituée à jouer les premiers rôles, a connu son heure de gloire grâce à Alexandria Loutitt. Du haut de ses 19 ans à peine, l’athlète de Calgary (Canada) a décroché le titre mondial à Planica (Slovénie) à l’issue d’un concours maîtrisé. Elle a devancé la Norvégienne Maren Lundby, deuxième, de 10 points et l’Allemande Katharina Althaus, troisième et sacrée trois fois la semaine dernière, a été reléguée à quasiment 20 points.
« Evidemment, c’est quelque chose que je souhaitais qui se produit. Mais ma concentration était uniquement portée sur mon prochain saut. J’étais dans ma bulle. Et le résultat a été phénoménal », a déclaré la nouvelle championne du monde sur le grand tremplin à Radio Canada. Avant d’ajouter : « Je n’ai pas encore tout assimilé ce qu’il se passe, mais cela signifie tellement pour moi et pour la communauté canadienne de saut à ski. »
Une ascension fulgurante
Effectivement, le Canada n’avait jamais été autant dans la lumière dans ce sport depuis l’apparition au plus haut niveau d’Alexandria Loutitt. Cette dernière, qui n’a même pas encore fêté ses 20 ans, possède déjà un palmarès à en faire pâlir plus d’une.
Rien qu’en l’espace de quelques semaines, depuis le début de cette année, elle s’est imposée pour la première fois en coupe du monde fin janvier avant d’enchaîner par un titre aux championnats du monde juniors à Whistler (Canada) début février. Et c’est désormais une championne du monde au niveau seniors. Sans oublier que l’année dernière, Alexandria Loutitt faisait déjà partie de la formation canadienne qui a décroché une médaille de bronze historique lors de l’épreuve par équipes mixtes aux Jeux Olympiques de Pékin (Chine).
Une force de caractère remarquable
C’est depuis une dizaine d’années que la Canadienne vise à devenir la championne qu’elle est aujourd’hui. Le média canadien CBC rappelle qu’avant d’avoir 10 ans, Alexandria Loutitt est devenue « obsédée » par le saut à ski après avoir regardé ce sport aux Jeux olympiques de Vancouver (Canada) en 2010. Ce fut alors la révélation, et les marches ont été ensuite gravies les unes après les autres jusqu’à devenir championne du monde comme une forme de consécration.
Une performance d’autant plus remarquable que cette saison avait très mal démarrée… avec une opération au genou au printemps. Loutitt avait un groupe de kystes poussant sur un ligament et un ménisque déchiré. Son retour à l’entraînement s’est fait à l’été, mais une nouvelle blessure fut ensuite décelée au pied. Il a fallu attendre le mois de décembre pour la voir de retour à la compétition. Mais, dès sa reprise en coupe du monde, elle terminait au quatrième rang.
Des racines gwich’in
Cette capacité à se relever de chaque moment plus difficile, Alexandria Loutitt la tient assurément de ses racines gwich’in. « Honnêtement, j’attribue de tout cœur ma résilience et mon éthique de travail à ma famille gwich’in, parce qu’ils ont dû surmonter beaucoup plus que toute autre personne au Canada », a-t-elle déclaré à CBC. Elle explique également que « les peuples autochtones du Canada doivent faire face à ces luttes et font encore face à ces luttes, et cela développe une éthique de travail, et cela développe un courage et une résilience que vous ne pouvez obtenir nulle part ailleurs ».
Quoi qu’il arrive désormais, Alexandria Loutitt fera toujours partie de l’histoire du saut à ski canadien. Elle a réussi à rejoindre deux anciennes gloires du pays : Horst Bulau, dernier Canadien à remporter une épreuve masculine de saut à ski en coupe du monde en 1983, et Steve Collins premier Canadien a gagner en coupe du monde en 1980 à Lahti (Finlande).
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