Saut à ski : quand les sauteuses s’adressent à la FIS dans une lettre
Il y a quelques semaines, à l’occasion de la réunion printanière d’avril du comité saut à ski de la Fédération internationale de ski et de snowboard (FIS), vingt-sept sauteuses ont envoyé une lettre à l’instance internationale. Adressée à Chika Yoshida, directrice de la coupe du monde féminine, et aux membres du comité, elle a notamment été signée par la Française Joséphine Pagnier.
Longue de presque trois pages, cette lettre – que Nordic Magazine a pu se procurer – débute ainsi : « Nous avons beaucoup réfléchi ces derniers temps au développement du saut à ski féminin. De notre point de vue, nous sommes encore beaucoup trop défensifs lorsqu’il s’agit de pousser la coupe du monde féminine vers un meilleur produit pour toutes les partie prenantes. (…) Ne vous méprenez pas, nous sommes satisfaites du développement que nous avons réalisé jusqu’à présent, mais nous pensons qu’il est possible de faire plus d’efforts pour la rendre plus intéressante pour tout le monde. »
Des effets positifs comme négatifs
Dans la foulée, les signataires demandent la parité des calendriers de la coupe du monde afin que les compétitions se déroulent tous les week-ends au même endroit… comme cela est déjà le cas en biathlon, ski de fond et combiné nordique.
« Nos expériences dans les endroits où nous sommes allées avec les garçons sont décrites en bref comme une réussite, écrivent-elles. D’après ce que nous ont dit plusieurs athlètes et entraîneurs tout au long de la saison, une solution comme celle-ci serait meilleure à bien des égards. Par conséquent, notre principale suggestion et question est la suivante : pourquoi ne pouvons-nous pas simplement avoir un calendrier similaire à celui des garçons ? »
Si cette solution a des effets positifs (meilleur produit télévisuel, réduction des coûts pour les équipes nationales, la production TV et la FIS, utilisation des grands tremplins au lieu des petits, risque de blessures graves diminué, accroissement du nombre de concours mixtes) et négatifs (capacités hôtelières à trouver, étapes retirées du programme, pertes économiques), les sauteuses pensent que les arguments favorables doivent l’emporter.
A l’image de celui d’abandonner les petits tremplins. « Il y a des arguments selon lesquels avoir du petit tremplin au programme des Mondiaux serait dommage si nous ne concourions pas sur petit tremplin pendant le reste de la saison. Mais c’est comme cela pour les hommes : pourquoi en avons-nous plus besoin qu’eux ? », s’interrogent-elles.
Une parité effective pas avant 2026/2027
Et de terminer : « C’est pourquoi nous vous demandons d’agir pour le développement du saut à ski féminin. Augmentez la vitesse de développement. Vous avez la responsabilité principale de rendre notre sport intéressant à tous points de vue. (…) Nous pensons qu’il y a un énorme potentiel dans la partie féminine de notre sport qui n’est pas exploité aujourd’hui. S’il vous plaît, ne perdons plus de temps. »
Cette lettre, selon nos confrères de la NRK, a eu son petit effet puisque Sandro Pertile, directeur du saut à ski à la FIS, a indiqué que la parité dans le calendrier serait effective dans le futur. « Mais cela prendra encore du temps », a-t-il cru bon de préciser.
Ainsi, des changements auront lieu pour la saison 2025/2026 et ce n’est qu’en 2026/2027 que les programmes devraient devenir similaires.
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