Saut à ski : grande première pour Valentin Foubert
Dimanche dernier, le saut à ski français a vécu une magnifique journée avec la vingt-troisième place décrochée par le Courchevellois Valentin Foubert, vingt et un ans, lors de la coupe du monde de Willingen (Allemagne). Synonyme de meilleur résultat tricolore sur le circuit planétaire depuis mars 2018, cette performance a permis au Savoyard d’entrer pour la toute première fois dans une manche finale au plus haut niveau international.
Quelques jours après son exploit, Valentin Foubert s’est longuement confié à Nordic Magazine. Entretien.
- Pouvez-vous nous raconter votre journée de dimanche, lors de laquelle vous êtes entré dans le top 30 sur la coupe du monde de saut à ski de Willingen (Allemagne) ?
Je revenais d’une grippe contractée la semaine d’avant lors de la coupe continentale disputée au même endroit. J’étais donc encore malade et le dimanche matin, j’étais un petit peu claqué à cause de la fatigue engendrée par la compétition du samedi. Pendant l’échauffement, c’était compliqué et mon saut de qualification était raté. J’ai un peu pris la tête à mon coach [Nicolas Dessum, NDLR] après cela parce que je ne pense pas être parvenue à prendre l’opportunité sur ce saut réalisé dans le bon vent. J’avais la rage parce que j’ai toujours l’objectif, un peu bête, de passer le point K en coupe du monde. J’avais l’occasion de le faire et je n’y suis pas parvenu.
- Comment vous êtes-vous remobilisé avant la compétition ?
Je me suis repris en main grâce à Damien [Maitre], le coach des filles. On a parlé d’un élément qui m’a fait tilt avec quelque chose que je travaille en préparation mentale. Il fallait que je mette ça derrière moi et que je me concentre sur la suite. On a aussi beaucoup parlé avec Nicolas [Dessum], qui m’apporte énormément de choses.
- Lors de la première manche, vous vous envolez à 130,5 mètres…
Sur ce saut, j’arrive à me prendre en main. Dans l’élan, j’étais calme et tranquille. Je force un petit peu à la table et, au moment où le vent me prend, je reviens dans le moment présent, je fais le job et ça m’amène au fond !
- Seizième après ce premier saut, comment abordez-vous la manche finale alors que vous êtes d’ores et déjà assuré du top 30 ?
Je n’ai pas parfaitement géré l’entre deux manches parce que j’étais plus à regarder mon classement qu’à me préparer. De ce que j’avais conclu avec mon coach, resté à la table pour avoir les horaires de la seconde manche, c’est que j’allais être autour de la trentième place. En fait, quand j’ai vu Pius Paschke ou Karl Geiger me passer derrière, je me suis dit qu’il y avait une chance qu’ils annulent [à cause du vent, NDLR]. Je n’étais pas dans l’entraînement et, au final, Nicolas Dessum, encore une fois, m’a remis dedans au bon moment ! En haut du tremplin, c’était bizarre. Il y avait tous les meilleurs du monde et Killian Peier avec moi. Il m’a félicité ! Mon deuxième saut est bon, mais je n’ai pas eu trop de chance sur le vent et j’ai fait une bêtise en vol au mauvais moment. Cela m’enlève beaucoup beaucoup de distance et je fais 125 mètres.
- Que représentent ces premiers points marqués en coupe du monde pour vous ?
Au début de l’hiver, j’avais pour objectifs de faire trois top 30 et un top 15 en coupe continentale, un top 30 en coupe du monde et 200 mètres en vol à ski. Pour le moment, j’ai donc réussi tous mes objectifs, ce qui fait vraiment du bien ! Avoir enfin pu passer cette deuxième manche en coupe du monde, on voit qu’il y a une progression malgré une part de chance sur ce tremplin venté. J’en suis très fier d’autant que Jules [Chervet], mon pote, passe sa première qualification en coupe du monde le même jour.
- Vous êtes devenu le premier Français à participer à une manche finale depuis Jonathan Learoyd en mars 2018…
Quand j’ai vu cette statistique, je ne m’attendais pas à ça ! En plus, je suis assez copain avec Jonathan [Learoyd] et on avait parlé ensemble de ses points en coupe du monde. Pour autant, c’est une étape et, maintenant, il me reste un seul objectif dans mon hiver : passer les 200 mètres en vol à ski à Oberstdorf !
- Depuis le début de la préparation estivale, vous êtes en groupe mixte avec les féminines : Joséphine Pagnier, leader du collectif, a-t-elle un part dans votre réussite actuelle ?
Elle a un rôle certain là-dedans. Elle a un peu ce côté leader. C’est une fille vraiment carrée dont on ne peut que prendre exemple sur elle. Je ne vois pas ce qu’elle peut faire mal ! C’est une grosse aide pour nous, mais je pense, au fond, que les personnes qui nous ont le plus aidés, c’est Jan [Matura], Damien [Maître] et Nicolas [Dessum]. J’ai une confiance aveugle envers mon coach, très carré dans ce qu’il fait, et il me le rend bien. On devient plus pro grâce à lui, et aussi à Joséphine.
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