Le second concours du week-end à Kuusamo pour les sauteurs a été remporté par Noriaki Kasai qui entre dans l’histoire des sports blancs.
A Kuusamo, même casting que samedi pour le camp français : seul Vincent Descombes-Sevoie, 19e avec un solide saut de 133 m, a été qualifié pour la manche finale, contrairement à Ronan Lamy-Chappuis (54e avec 111 m), qui effectue en Finlande sa rentrée après une opération des dents de sagesse qui l’a privé d’un séjour en Allemagne.
Le meilleur a été le sauteur allemand Severin Freund, qui a renoué avec sa dynamique d’après les Jeux de Sochi. L’hiver dernier, il s’était installé à la troisième place au classement général de la coupe du monde, derrière Kamil Stoch et Peter Prevc. A Klingenthal, dès le premier week-end de la saison 2014-2015, il a dominé avec ses coéquipiers l’épreuve par équipe. Samedi, il a fini à la 7e place.
Le Norvégien Anders Bardal était également bien placé. Il occupait le 2e rang de la qualification quand, la veille, il avait décroché la pole position. Enfin, plusieurs athlètes se sont positionnés en embuscade ; c’est le cas de Lauri Asikainen, de l’Autrichien Gregor Schlierenzauer, qui est impatient d’intégrer le top 5, voire de monter sur le podium. Citons également le Norvégien Rune Velta, qui a du mal à entrer dans le jeu ou encore le Polonais Piotr Zyla.
Ammann en jaune
Vendredi, la victoire de Simon Ammann a enchanté les Suisses. « Simon Ammann met fin à un an de disette » titrait la Tribune de Genève. « Les soucis des derniers mois sont oubliés. C’est un superbe résultat. Tout simplement fantastique », a déclaré le papa du petit Théodore. Et le quotidien de rappeler que c’est la deuxième fois que Simi s’illustre à Ruka, puisqu’il s’était imposé en 2008. Sa dernière victoire sur le circuit remontait au 29 décembre de l’année dernière sur le tremplin d’Oberstdorf lors de l’ouverture de la Tournée des 4 tremplins.
A 33 ans, c’est donc avec le dossard jaune de leader du classement provisoire qu’il a sauté le dernier lors de la manche finale.
Kasai déjà au 7e ciel
Dans la nuit scandinave, le concours n’a pas été aisé du fait d’un vent capricieux. Régulièrement, le feu vert s’est fait attendre. Le premier à profiter de ces conditions, lors de la première manche, a été le Slovène Tomaz Naglic (131 mètres). Il a été remplacé par le Finlandais Jarkko Maeaettae (132 m), puis par le Slovène Jernej Damjan (136 m). Avec lui, c’est à ce moment-là quatre Slovènes qui occupaient le top 5. Et Peter Prevc n’avait pas encore pris le départ (139,5 m).
C’était sans compter sur Gregor Schlierenzauer (129,5 m) qui renoue peu à peu avec son statut de recordman du nombre de victoires en coupe du monde détenu jusque là par Matti Nykänen (46 succès). C’était oublier un peu trop vite Anders Bardal (138,5 m). L’embuscade tendue lors des qualifications a bien fonctionné.
Surtout, c’était faire preuve d’impatience avant les sauts de Severin Freund (135 m), du moustachu Roman Koudelka (135,5 m) d’Anders Fannemel (140,5 m), d’Alexander Hayboeck (143,5 m) et surtout de l’immortel Noriaki Kasai (145 m, soit 2 mètres de moins que le record du tremplin).
Quant à Simon Ammann, qui a demandé à réduire la plateforme d’élan, il a été l’auteur d’une distance de 135,5 m qui lui a permis de figurer au pied du top 5 de cette manche (à 8,6 points de retard sur le Japonais).
La chute de Wellinger
Avec 92,5 m, Vincent Descombes-Sevoie n’a pas pu participer à la manche finale. Il occupe la 48e place. Le Chamoniard quitte la Finlande sans ajouter de points à son compteur ouvert de belle manière à Klingenthal.
A noter que l’Allemand Andreas Wellinger a été l’auteur d’une chute spectaculaire. Souffrant de la clavicule, il a heureusement levé le bras pour rassurer le public au moment où il était évacué de la raquette sur une civière. Il n’a pas été le seul à être victime d’un accident puisque Anze Lanisek a également été hospitalisé après un choc impressionnant.
Egalité
C’est donc dans une ambiance quelque peu crispée que s’est déroulée la manche finale. La première sensation est venue de Markus Eisenbichler (140 m). Rune Velta l’a détrôné avec 133,5 m (244,5 points contre 245,7), lui-même éjecté par le Slovène Jernej Damjan (131 m) qui, à son tour, a dû s’incliner savant Roman Koudelka.
La pression augmentait sur les épaules des meilleurs sauteurs du jour. Severin Freund parvenait malgré tout à faire mieux (137,5 m). Simon Ammann, avec 144 m, réservait une place pour le podium. Cela allait-il néanmoins suffire ? Tout dépendait de la suite de la compétition. Après Bardal, Prevc, Fannemel et Hayboeck, le top 3 lui était acquis. Sa victoire dépendait maintenant de Noriaki Kasai.
Le sauteur de 42 ans ne la lui vola pas, mais il en réclama une part. Avec une égalité parfaite entre les deux hommes (272,2 pts), le Japonais entrait dans l’histoire en devenant le plus vieux vainqueur d’une coupe du monde FIS. Simon Ammann, lui, conserve son maillot jaune.
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Photos : FIS