BIATHLON – Médaillé avec le relais aux mondiaux d’Hochfilzen, Simon Desthieux a joué un rôle déterminant dans les performances collectives de l’équipe de France même s’il n’est pas monté sur un podium individuel. Entretien avec le biathlète de Hauteville-Lompnes.
Simon Desthieux, à l’heure de dresser un bilan global de votre saison, que retiendrez-vous de cet hiver ?
Je suis plutôt satisfait de ma saison avec la médaille en relais lors des mondiaux et quelques beaux relais aussi en coupe du monde. Individuellement, je note du bon et du moins bon. J’attendais un podium cet hiver ; ce n’est pas passé loin et je sais qu’il ne manque pas grand chose sur quelques courses très disputées. C’est encourageant pour la suite…
Vous l’avez souligné, la grande satisfaction vient aussi du rôle que vous avez su tenir sur les relais avec trois victoires (relais mixte de Kontiolahti et relais hommes Pokljuka et Pyeongchang)…
Oui, c’est déjà un point positif de faire partie de cette équipe ! Arriver ensuite à y être performant, c’est encore mieux. On a eu la chance de bien commencer les relais, dès Pokljuka en restant sur une belle dynamique. Dans l’ensemble, on a pu montrer une vraie force d’équipe qu’on n’avait pas affiché jusqu’alors. La preuve, on n’avait plus gagné de relais depuis 4 ans ! On a réussi à trouver ce qu’il nous manquait et le convertir aussi à Hochfilzen lors des mondiaux.
Vous semblez tirer une grande force du collectif ?
Oui forcément. On a une sacrée chance car les performances en relais nous permettent d’attaquer la semaine suivante en mode “full attack” dans une belle dynamique. C’est génial de surfer individuellement sur ces bons résultats collectifs.
La force collective du groupe homme a été récompensée par une médaille d’argent sur le relais des mondiaux. Comment avez-vous vécu ce moment ?
Cette médaille, je l’attendais depuis longtemps. On avait vraiment envie de faire quelque chose ensemble, Martin aussi… La veille du relais, après la réunion de course avec le staff, on s’est retrouvé entre les quatre coureurs pour échanger, dire ce qu’on avait sur le coeur, à parler de cette course, à confier nos envies. Le matin, à la cabane de fartage, on a remis ça et je crois que ça a fait du bien à tous. On ne fait pas ça d’habitude où c’est plutôt chacun fait sa course et on additionne le tout. Là, c’était une vraie course collective. Cet échange nous a permis de savoir qu’on pouvait compter les uns sur les autres ; de se dire que l’erreur ne devient pas une fatalité.
Est-ce que d’avoir un biathlète exceptionnel comme Martin Fourcade dans ses rangs met une sorte de “pression” aux autres relayeurs ?
Non, on sait qu’il prend les résultats du relais comme un plus en marge de ces résultats individuels. Mais en fait pour être honnête, j’ai eu une période où j’ai ressenti cette pression mais avec le temps j’ai appris à faire et voir les choses différemment. Les relais montrent, comme en individuel, une grosse densité. On sait qu’avec trois pioches par ci par là on se retrouve loin. On a réussi à passer au delà de ces petites erreurs pour ne pas sortir du match en relais.
Aux mondiaux, on a réussi une vraie course collective
En temps de ski, vous avez passé un cap mais le tir s’est un peu moins bien passé. Pour quelles raisons ? Vous a-t-il fallu du temps pour digérer la méthode Franck Badiou ?
Oui, c’est ça. J’ai fait le bilan avec lui pour en parler. Je n’ai pas retrouvé mes qualités au tir couché… L’été dernier, j’ai travaillé des choses très différentes et nouvelles avec Franck. Peut-être m’a-t-il manqué des répétitions pour bien intégrer ces évolutions. Mais les choses apprises cette année me serviront plus tard. La dynamique sur le tir est aussi importante, il faut veiller à s’inscrire de suite dans la réussite. Franck nous a beaucoup apporté, l’apprentissage se poursuit.
Physiquement la saison a été bien remplie. Et humainement, quelles images garderez vous en tête au moment de retourner au charbon lors de la reprise de la préparation ?
Je dirais la médaille mondiale avec les relayeurs et aussi la victoire à Kontiolahti en relais mixte, une épreuve que je cours très rarement. C’était un beau moment partagé avec les filles. C’est vraiment ce qui aide beaucoup à regarder positivement vers la suite.
Le site de Pyeongchang, qui accueillera les Jeux 2018, vous a-t-il plu ?
Le site est particulier. Après, il m’a plutôt souri en termes de résultats donc c’est plutôt positif. Ce qui sera compliqué, c’est de courir en soirée, de digérer le décalage horaire. Mais en tout cas, on a pris de bons repères.