SKI DE FOND– Après un été et un automne pleins et riches en podiums, le Vosgien du team Jobstation Rossignol Adrien Mougel se tourne vers l’hiver avec ambition sur les skis de fond. Entretien bilan de préparation.
- Quels été et automne Adrien Mougel ! Pas trop fatigué de monter les marches des podiums ?
Ce n’est jamais fatiguant de grimper les marches d’un podium. C’est bizarre, mais pour ça, on trouve toujours de l’énergie !
- Plus sérieusement, vous avez multiplié les compétitions de course à pied. Pourquoi ce choix ?
En effet, j’ai fait sept compétitions de courses à pied cet été. Mais je n’ai pas délaissé pour autant les courses de ski-roues puisque j’ai pris part à six événements.
Le tout reste équilibré. Il est vrai que j’adore les compétitions de courses à pied de 100 m à 15 km. J’aime la piste aussi et me confronter au chronomètre. La montre ne ment pas, c’est calibré et tu vois tout de suite si tu es dans le coup. Tu peux atteindre la FC max rapidement et des niveaux de lactates élevés. Après les trails, je trouve ça trop long, l’effort n’est plus du tout le même et je ne suis pas préparé pour. J’ai pratiqué l’athlétisme plus jeune, ce qui explique que j’aime enfiler les dossards sur ce genre d’épreuves.
- Comment choisissez-vous les distances ?
J’évite les trails pour les raisons évoquées. Peut-être qu’une fois ma carrière de skieur terminée, je m’y essayerais…
- L’ambiance du trail est-elle similaire à celle des longues distances à ski de fond ?
L’ambiance est différente. Je viens sur l’événement seul, ce qui n’est pas le cas l’hiver puisque j’ai tout mon team qui m’accompagne. Il y a aussi moins de stress, pas de soucis de tests de matériel, une paire de chaussures et hop, c’est parti ! J’y vais plus décontracté. Les coureurs à pied viennent d’horizons très différents, ce qui n’est pas forcément le cas en ski de fond.
Beaucoup d’émotion et de joie pour le team
- Comment avez-vous préparé l’hiver avec le team Jobstation/Rossignol ? On vous a vu notamment dans le Trentino italien.
Nous nous sommes regroupés à Tignes en juin avec du ski sur glacier, à Prémanon en juillet, Trollhättan en août, Val di Fiemme en septembre et Davos en octobre. L’idée, cette année, était de garder des lieux de stage que l’on connait bien et d’innover avec deux stages à l’étranger et surtout de prendre part aux compétitions du World Guilde Classic Tour. C’est mon ami Baptiste Noël qui nous en avait parlé et nous a invité pour l’Alliansloppet en Suède.
Ces stages étaient axés entrainement / compétitions. Je crois que le concept a plu à toute l’équipe et cela nous a plutôt bien réussit. Bastien [Poirrier] finit à la 2e marche du podium lors de la finale dans le Val di Fiemme (50 km classic) après une jolie course d’équipe. Il manque de peu la victoire et il est seulement repris dans les derniers mètres par Gerdalen.
Le final était de toute beauté. Ce podium, c’était beaucoup d’émotion et de joie pour le team ! On réalise ensuite un joli tir groupé avec pour ma part une 18e place, Nicolas et Thomas suivent au 19e et 20e rang.
- Quel bilan dressez-vous de votre séjour en Scandinavie ?
Le bilan de notre séjour en Scandinavie est positif à plusieurs points de vue. Premièrement, nous étions avec nos amis du tout nouveau team e-liberty et nous avons pu partager de nombreuses séances, échanger sur l’entraînement et passer de bons moments ensemble. Le groupe était fourni de 15/20 personnes sur chaque sortie. C’est bon pour l’émulation.
Deuxièmement, ce fut l’occasion de réaliser, en marge d’une semaine d’entrainement chargée, des compétitions variées avec un niveau exceptionnel. Se frotter aux meilleurs mondiaux, c’est le meilleur moyen de se préparer. L’été est long et ces courses permettent d’avoir un petit objectif estival sympa.
Enfin, c’est un bon moyen de faire parler du team lors de la trêve estival. Au final, nous sommes montés trois fois sur le podium lors de cette semaine (une 2e place et deux 3e places). C’est important de montrer les couleurs du team l’été et de rivaliser avec les meilleures équipes mondiales.
Le sprint avec Candide fut l’un de mes meilleurs moments dans le sport.
- Ne regrettez-vous pas de ne pas avoir pu gagner le Trollhättan City Trail ?
Bien sûr que je regrette de ne pas avoir gagné le Trollhättan City Trail surtout que j’avais annoncé vouloir le remporter ! Mais je termine assez loin du vainqueur suèdois Fredrik Bakkman, champion du monde de course d’orientation. Il était sur une autre planète !
- Il y a ensuite eu une belle bagarre avec votre coéquipier suisse du team Jobstation-Rossignol Candide Pralong. Pas trop vexé d’avoir été pris pour un « Frouze » sur ce coup-là ? (Il faut lire l’interview du Valaisan par La Maille)
J’ai remis le dossard cinq jours plus tard lors de la GKN loppet et cette fois ci ce fut plus serré pour la victoire, il y a eu un match Suisse – Frouze ! Mais c’est Candide qui a eu le dernier mot. Un de mes meilleurs moment dans le sport avec un « sprint » d’un kilomètre en fin de course pour nous départager. Un sprint qui n’en finissait plus ! Je ne suis pas prêt de l’oublier et je crois que lui non plus ! Aucun regret de finir 2e . Vous savez, il ne faut pas contrarier les Suisses, alors je l’ai laissé gagner… ! ☺
- En ski-roues, vous avez aussi enlevé la montée du Semnoz. Victoire encore sur le Challenge Vincent Vittoz. Etes-vous confiant pour l’hiver ?
Oui j’ai remporté le Semnoz et le Challenge Vittoz ! J’étais à chaque fois très heureux de les remporter. Je pensais voir quelques-uns des athlètes à Toz sur l’événement ! Mais il n’en fut rien. C’était une belle bataille avec Bastien, collègue de team ! Ces victoires sur ces petites courses mettent en confiance pour la suite.
- Adrien Mougel, quels seront vos objectifs cet hiver ?
Mes objectifs seront le classement général de la FIS Worldloppet Cup. Comme notre début de saison n’est pas très fourni, je vise aussi l’OPA de Prémanon. En fin de saison, les championnats de France de longue et courte distance.
Quel est le programme avant le lever de rideau de la saison ?
Nous terminons notre préparation actuellement à Davos. C’est
agréable de trouver une piste bien préparée avec un profil
intéressant. Les Suisses font vraiment du bon boulot.
Ensuite
nous avons une semaine à la maison, puis nous serons de nouveau en
stage du 12 au 18 novembre. Le lieu reste à définir avec le reste
de l’équipe. Juste avant le stage de Davos, je me suis rendu
personnellement à Ramsau. Andrew Musgrave et Morten Eide Pedersen
logeaient dans le même hôtel. C’était intéressant d’échanger
avec eux.
Pour ce qui est du programme, il est simple : continuer
à travailler et réaliser les séances nécessaires pour être prêt
cet hiver. Je remercie mon team Jobstation-Rossignol et tous nos
partenaires. Ainsi que toutes les personnes qui m’aident à
atteindre mes objectifs.
> A lire aussi :
l’entretien avec le manager du team Jobstation-Rossignol, Stéphane Mouton
Candide Pralong dans La Maille du filet