Ski de fond : Alexandre Pouyé prend en main les destinées du groupe féminin coupe du monde
Guide d’Anthony Chalençon, entraîneur au comité de Savoie et responsable de la programmation de Martin Collet l’hiver dernier, le Peiserot Alexandre Pouyé, 28 ans seulement, vient d’être nommé coach du groupe féminin coupe du monde de l’équipe de France de ski de fond. Une véritable promotion pour celui qui a décroché une médaille de bronze mondiale U23 en 2016 sur les pistes roumaines de Rasnov… derrière un certain Clément Parisse.
Pour Nordic Magazine, Alexandre Pouyé a accepté de se confier sur ses nouvelles missions. Entretien.
- Que vous-a-t-il attiré dans ce poste ?
Le nouveau challenge d’entraîner des athlètes professionnelles. Je me suis rendu compte cette année avec le comité de Savoie que j’adorais l’optimisation de la performance, d’aller chercher les détails qui font briller au très haut niveau. Les collègues du ski de fond à la Fédération ont d’ailleurs été très accueillants et bienveillants avec moi et m’ont de suite bien intégré.
- Vous n’avez encore jamais entraîné à un niveau aussi élevé : c’est un défi de taille qui vous attend…
Oui, c’est clair ! C’est sûr que cela va être une première, mais, en même temps, je me suis occupé de la programmation de Martin Collet [membre du Haute-Savoie Nordic Team qui est monté en coupe du monde, NDLR] l’hiver dernier. A un moment, on eu l’objectif de faire de grosses performances sur le Tour de Ski. J’étais aussi avec Florian Pérez qui jouait une sélection sur les Mondiaux U23. C’était l’échelon en-dessous d’aller jouer un podium en coupe du monde avec des filles comme Delphine Claudel, mais, du coup, c’est un défi qui se présente à moi ! Je pars un petit peu dans l’inconnu, mais je suis hyper motivé.
- Comment en êtes-vous arrivé à devenir coach de l’équipe de France féminine de ski de fond ?
Lors des championnats de France de Prémanon, j’ai beaucoup discuté avec des coachs FFS qui me disaient qu’ils seraient intéressés pour que je vienne dans le staff. J’ai fait mon mémoire de recherche de fin de Master en entraînement avec les groupes coupe du monde sur les protocoles de gestion de course. J’ai eu des retours positifs de leur part là-dessus et sur mon travail mené avec Martin [Collet]. Cela m’a fait cogité et j’ai juste dit au directeur des équipes [Olivier Michaud, NDLR] que j’étais intéressé. Derrière, cette place m’a été proposée.
- Avez-vous hésité ?
Dès le début, j’ai eu le sentiment au fond de moi que je ne pouvais pas dire non parce que j’étais trop motivé par ce challenge. Être avec une équipe de haut niveau qui a des gros objectifs, c’est tout ce que je voulais. Mais il a fallu que je réfléchisse sans me précipiter et que j’en discute avec des gens de confiance.
- Vous prenez en main un groupe féminin entraîné depuis huit ans par Thibaut Chêne, nouveau coach des sprinteurs. Le challenge est relevé…
L’expérience de Thibaut va être une base très solide sur laquelle je vais m’appuyer. Je n’ai pas envie de partir à 180° par rapport à ce qu’il faisait. Je vais d’abord avoir beaucoup de discussions avec Thibaut pour parler à la fois des filles, de ce qu’il a mis en place et de sa philosophie. Derrière, je vais énormément parler avec les membres du groupe et analyser leur carnet d’entraînement des années précédentes pour pouvoir apporter ma vision et de nouvelles choses afin qu’elles s’améliorent. A l’heure actuelle, avant ce travail, c’est difficile de dire ce que je vais leur apporter. Mais, pour moi, l’échelon coupe du monde, c’est l’individualisation à fond de l’entraînement et l’optimisation du projet de chaque athlète. Je pense que je vais apporter des choses différentes à chacune.
- Justement, connaissez-vous les filles que vous allez coacher ?
Je connais bien Delphine [Claudel] parce que j’ai passé pas mal de temps en équipe de France avec elle et dans le Vercors dans des colocations voisines. Ce n’est pas le cas pour les autres, mais j’ai hâte de les découvrir.
- Ces trois dernières années, vous étiez guide d’Anthony Chalençon : que cette expérience vous a-t-elle apporté ?
J’ai côtoyé un athlète qui, jour après jour, se rapprochait des Jeux paralympiques, son objectif de carrière. C’était hyper intéressant. J’avais un rôle d’observateur à ce niveau-là et j’en ai tiré des choses.
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