Ski de fond : Alexandre Rousselet décrypte la prestation de ses hommes
Au pied du podium vendredi au bout d’une dernière ligne droite fatale, l’équipe de France de ski de fond n’a pas décroché une nouvelle médaille sur ce le relais, format où elle avait pris l’habitude de se parer de bronze. Une cruelle désillusion pour tout un groupe sur laquelle s’est exprimé le coach de cette formation, Alexandre Rousselet à Nordic Magazine.
Viser plus haut que le bronze
« Il y a de la déception même si c’est une quatrième place. C’était une opportunité de faire une médaille et les gars sont en forme. On avait le potentiel pour en décrocher une nouvelle. Nous nous étions bien habitués à cela. Dans mon discours d’avant course, j’ai dit aux gars que je voulais qu’on arrête de ne jouer que le bronze et viser autre chose. Finalement, on rate carrément ce bronze. Ils font tous les quatre une bonne course. Il y avait moyen et j’aurais aimé qu’on puisse se battre pour la deuxième place plus longtemps. Avec un tout petit coup de mains des Suédois ou des Allemands, nous aurions sans doute pu rentrer sur le Finlandais. Mais nous étions les seuls à le vouloir. »
« Nos adversaires se sont focalisés sur nous »Alexandre Rousselet à Nordic Magazine
« Depuis quelques années, nous étions toujours les troisièmes et que tout le monde veut nous piquer la place. Nos adversaires se sont focalisés sur nous. Les Suédois voulaient juste nous battre pour avoir une médaille. C’est dommage et eux loupent aussi la médaille. Nous nous sommes peut être focalisés sur eux aussi. Moi le premier. Sur le relais de Clément [Parisse], on s’attendait à ce que [William] Poromaa soit un vrai mec (sic). Il n’a pas du tout essayé de faire mieux que cela. C’est dommage qu’il n’ait pas mis un ou deux coups de ski et il n’est pas à la hauteur de ce qu’on attend d’un gars comme lui. Je pense que Clément aurait pu en mettre un peu plus mais cela n’est pas évident. Il a emmené des gars avec lui et ils peuvent t’en mettre une dans la montée et c’est terminé. »
« Pour faire des grandes choses, il faut un petit truc exceptionnel. Cela n’a pas été le cas ce coup-ci mais on sait qu’on est une équipe forte. Nous avons du monde pour faire ces relais en plus de ceux qui étaient sur la piste. Cela prouve que l’on est une grande nation mais ces dernières doivent faire des médailles et on l’a pas fait ce coup-là. C’est normal d’être déçu. »
« Ils n’ont pas démérité et ont fait ce qu’il fallait »
« Richard [Jouve] a rempli son rôle. [Hans Christer] Holund est parti de loin et cela change la course. C’était un peu notre point faible là-dessus. Il fait une bonne course. [Hugo] s’est démené comme un malade mais c’est difficile face à un [Iivo] Niskanen de ce standing. Clément [Parisse] avait quelques regrets de ne pas avoir emmené plus. Je lui avais dit qu’il partait pour un individuel mais ce n’était pas du tout ça avec tous les autres sur le porte-bagages. La piste ne faisait pas d’énormes écarts et cela ne permettait pas de s’échapper. On savait que ce serait difficile pour Jules [Lapierre] au sprint mais cela ne l’a pas empêché d’en réussir un très bon. Il est parti de loin et il a fait sauter du monde derrière. [Friedrich] Moch s’est mis derrière et l’a battu à la fin. C’est le jeu. Mais ils n’ont pas démérité et ont fait ce qu’il fallait. »
« Nous sommes tristes car quatrième, ce n’est jamais la bonne place. Nous allons rebondir sur autre chose et se remettre sur le 50 kilomètres classique de dimanche. Nous allons nous repréparer pour les prochains évènements. Nous sommes au rendez-vous physiquement. Cela se joue à des petites choses et il faut continuer à travailler pour être encore meilleur. Je suis satisfaisait dans tout ce qu’ont fait les gars. Ils se donnent pour l’équipe. C’est un bilan plutôt triste mais qui n’est pas catastrophique non plus. »
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