Ski de fond : les Français sont passés tout proche de leur record de podiums cet hiver
Alors que la saison 2023/2024 de la coupe du monde de ski de fond s’est terminée dimanche dernier après les mass-starts skate de Falun (Suède), Alexandre Rousselet, responsable du groupe tricolore, est revenu pour Nordic Magazine sur l’hiver de sa formation et sur les différents faits marquant de l’hiver.
- Quelle est votre première réaction à chaud après cette fin de saison sur la coupe du monde ?
On s’est régalé. Ce qui a été le plus encourageant pour nous cette année, c’est que l’on a beaucoup d’athlètes qui ont performé. Ce ne sont pas uniquement nos leaders. On a également pu faire monter des jeunes sur la coupe du monde. On a eu vingt athlètes différents sur le circuit cette saison. Cela montre notre réservoir pour la suite et, en plus, ils ont été à la hauteur quand ils sont venus. Cela permet de se projeter vers l’avenir.
- La France est passée proche de battre son record de podiums sur un hiver…
Il y a aussi eu des moments où l’on a raté des podiums. On est sur un hiver où l’on égale notre record et, en fin de saison, on a loupé des top 3 qui étaient à notre portée. On a quelques petits regrets là-dessus si l’on cherchait à tirer un bilan. Mais, comme chaque saison, il y a beaucoup de courses et de retournements au sein de ces dernières. Il y a aussi eu d’autres fois où cela s’est bien passé pour nous ! On a un staff qui est à fond dans le projet. Le fait d’avoir organisé notre préparation sur la polyvalence a payé. On est quand même bien satisfait de tout ce qui est mis en place avec la perspective des Mondiaux de Trondheim et des Jeux olympiques en Italie.
- Cette année sans grande compétition internationale vous a-t-elle permis de prendre des repères ?
J’essaie aussi d’avoir du recul sur ces années sans grands championnats. Il y a quelques gros leaders mondiaux qui font plus de volume et qui préparent ces évènements. Néanmoins, l’important pour nous, c’est les médailles mondiales et olympiques dont on veut changer la couleur. On veut aussi s’améliorer sur les classements généraux en ayant un maximum d’athlètes bien placés. Tout ça est alléchant pour la suite.
- On sent également un groupe en constante progression et capable de jouer devant tous les week-ends…
Sur l’ensemble du groupe, la courbe continue à être montante. Hugo [Lapalus] a eu de gros problèmes gastriques à partir du mois de janvier qui l’ont handicapé dans la performance alors qu’il était très bien physiquement. Jules Lapierre a fait de très bonnes courses et il nous a même surpris sur les mass-starts comme hier [dimanche à Falun, quatrième de la mass-start skate, NDLR] où Goms [troisième de la mass-start skate, NDLR]. Pour Delphine [Claudel], il y a des petits pépins physiques que l’on va essayer de régler et qui, une fois résolus, lui permettront de jouer aux avant-postes. Si Jules Chappaz tombe moins et que tout s’aligne, cela va empiler fort. Il fait peur à tout le monde et ils ont bien repéré qu’il y avait un phénomène.
- Cela doit vous donner des idées pour les championnats du monde de Trondheim prévus l’an prochain…
Pour Trondheim, sur le sprint skate, on a Lucas [Chanavat] qui a montré cet hiver que cela pouvait jouer. On a un team sprint classique qui est, à mon avis, le meilleur que l’on ai jamais eu. On a des distanceurs qui peuvent jouer les médailles sur tous les formats.
- Cette année, la grande nouveauté était l’interdiction du fluor. Quel bilan tirez-vous de cette première saison ?
Il y avait une inconnue cette année avec les farts sans fluor. On est la troisième nation mais nous n’avons pas du tout le budget des autres. On a eu des trous mais vraiment mineurs sur tout l’hiver. Aujourd’hui, on a sept techniciens dans le camion. Nous n’avons malheureusement pas encore de fille. Nos techniciens sont hyper performants et la structure à Prémanon fournit également un super travail. Nous n’avons pas de gros laboratoires mais c’était très intéressant de regrouper tous les techniciens à Davos en début de saison pour tester. Cela permettait de bien entamer la saison avec sérénité sur les produits sans fluor. Cela nous a permis de rivaliser avec les Norvégiens qui ont rarement de mauvais skis.
- Comment avez-vous trouvé ce calendrier proposant notamment une tournée nord-américaine au mois de février ?
Cela fait un moment que je suis là et je trouve que c’est l’une des plus belles saisons. On a aussi eu une part de chance avec des sites toujours bien enneigés. Je pense que nous avons dû faire seulement deux courses sous la pluie. On a eu du suspense jusqu’à la fin dans tous les classements que ce soit pour le Tour de Ski ou la coupe du monde.
On a également vu de nouveaux sites comme Goms ou Minneapolis qui ont été fabuleux. C’était génial car il y avait un vrai engouement populaire. C’était assez équilibré et après cette dernière étape de Falun, je n’ai pas senti les athlètes au bout du rouleau. Le calendrier a permis d’optimiser les déplacements sans être pris à la gorge donc c’était le top.
On a quand même fait beaucoup de courses. La FIS travaille sur le calendrier de l’an prochain et ce qui va être proposé, à mon avis, va vraiment dans le bon sens. Cela sera sûrement l’un des meilleures propositions de calendrier que j’ai vu. On a eu beaucoup de retours de gens passionnés qui ont trouvé de l’intérêt dans ce circuit. On va revenir aux Rousses et on espère que ce sera la même réussite qu’il y a deux ans et que l’on sera supporté par le public français.
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