Ski de fond : Antoine Cyr prépare son bain de foule
Le Québécois Antoine Cyr sera l’un des fondeurs à suivre ce week-end, à l’occasion du début de la tournée nord-américaine de la coupe du monde de ski de fond, à Canmore (Canada) puis à Minneapolis (Etats-Unis).
Le leader de cette équipe canadienne, treizième du classement général à l’heure actuelle, était présent à la conférence de presse à laquelle Nordic Magazine était convié. Il raconte sa fierté de retrouver la coupe du monde dans son pays.
- Comment avez-vous préparé cet événement à domicile ?
Je suis arrivé à Canmore lundi. C’était un long voyage mais cela fait vraiment plaisir d’être de retour dans mon pays depuis que je suis parti en novembre. C’est encore loin de chez moi parce que je viens de Québec, qui est plus dans la partie Est du Canada, mais c’est toujours si bon d’être à Canmore. C’est là où Nordiq Canada – qui est mon institution nationale de ski – est basée, et c’est un lieu magnifique. J’adore y aller et skier là-bas. Nous sommes vraiment très impatients d’accueillir tous les acteurs de la coupe du monde de nouveau au Canada, ce qui n’est plus arrivé depuis 2019. Donc, oui, on a vraiment hâte.
- Cette étape en 2019, à Québec, c’était votre toute première participation en coupe du monde. Quels souvenirs en avez-vous gardé ?
C’était une expérience vraiment incroyable. J’ai eu la chance de faire mes premières années de ski aux côtés d’Alex Harvey. Ces courses à Québec étaient ses dernières en carrière, donc c’était absolument fou de voir tous les fans, toute la communauté canadienne de ski également qui était venue voir la coupe du monde. J’en ai vraiment des très bons souvenirs. D’être de retour ici au Canada cette année et d’avoir l’opportunité de courir à nouveau sur le circuit à domicile, c’est génial. On a une équipe qui est complètement différente de celle de 2019, et c’est fou de se dire que je suis parmi les plus vieux de l’équipe [Antoine Cyr a 25 ans, NDLR]. Mais ça va être incroyable de pouvoir partager cela avec les coéquipiers. On va prendre beaucoup de plaisir à courir à Canmore, c’est une certitude.
- Vous allez être le leader de cette formation canadienne, vous allez forcément être très attendu pendant cet événement. Comment le vivez-vous ?
Je ne sais pas pour être honnête ! Evidemment, je n’ai pas la même aura qu’a eu Alex [Harvey] pendant sa carrière ou qu’a eu Devon [Kershaw] par exemple. Mais j’essaye de montrer l’exemple à toute l’équipe, et en particulier aux plus jeunes athlètes, je pense que c’est la meilleure façon de fonctionner. On a l’une des équipes les plus jeunes du circuit, avec de beaux talents à venir que ce soit chez les hommes ou chez les femmes. C’est plaisant de voir que cette formation canadienne est de retour au premier plan. On a obtenu quelques bons résultats ces dernières années, notamment à Goms [Suisse] avec la neuvième place de Liliane Gagnon sur la mass-start. Donc c’est un vrai engouement pour l’organisation de cet événement. On a beaucoup travaillé et on a certes eu un coup de moins bien après les retraites d’Alex et des autres gars de la même génération. Donc de revenir dans la lutte avec ces bonnes prestations, c’est super pour le Canada.
- Comment êtes-vous parvenu à cela depuis la retraite de cette génération ?
On s’est quelque peu inspirés de ce que l’équipe masculine était capable de réaliser dans les années 2010, et surtout en 2016 quand les Canadiens ont connu beaucoup de succès. On a aussi pris des notes d’encore avant, quand les féminines étaient aussi fortes, avec Sara Renner et Beckie Scott [dans les années 2000, NDLR]. C’est intéressant parce qu’au Canada, ces grands athlètes qui sont retraités sont toujours impliqués dans le ski. On a tous travaillé très dur, vous pouvez me faire confiance, le chemin a été long pour revenir fort. Et on espère bien sûr pouvoir obtenir de bons résultats ici à domicile.
- Ce sera votre deuxième coupe du monde à domicile en carrière, après Québec en 2019. A quel point cela compte-t-il pour vous de jouer chez vous et pas seulement en Europe ?
C’est un réel plaisir de ramener la coupe du monde au Canada. Quand j’étais petit, je me réveillais à quatre heures du matin pour suivre le ski de fond. C’était jour d’école, mais on cherchait avec mon père à suivre les compétitions en streaming… probablement illégal (rires). Je me rappellerai toujours de ces matinées. J’étais déjà un accroc de la discipline, et en grandissant ce n’était toujours pas facile de pouvoir regarder les épreuves et de pouvoir supporter les Canadiens engagés. Pour tous les plus jeunes athlètes dans le pays – et les plus vieux aussi -, c’est vraiment bon pour toute la communauté du ski je pense. Nous partons pour l’Europe en novembre et on y reste trois à cinq mois sans rentrer à la maison habituellement, en restant seulement avec nos compagnons de chambre. C’est dur parfois, mais de savoir que je vais pouvoir concourir devant mon public, cela rend toujours les choses plus faciles. Et j’espère que je vais pouvoir passer le plus de temps possible à faire découvrir à la communauté la coupe du monde. Donc j’ai vraiment hâte d’y être.
- Est-ce que vous avez eu l’opportunité de revoir votre famille du coup avant Canmore ?
Ils sont venus me rendre visite à Davos et à Toblach pendant le Tour de Ski. Québec n’est pas très loin de l’Europe, c’est finalement presque autant de trajet que pour se rendre à Canmore ! C’était incroyable de partager cette expérience, parce que c’était la deuxième fois que mes parents me voyaient sur la coupe du monde après l’étape de Québec en 2019.
- Est-ce que le fait que ce soit à Canmore et pas à Québec, cela vous déçoit un peu ?
Evidemment, cela aurait été formidable d’être de retour à Québec. Comme vous le savez, le Canada est un pays gigantesque, comme les Etats-Unis, et il vous faut quatre heures d’avion pour rejoindre Canmore depuis là où je vis. C’est assez loin, mais d’avoir déjà une portion de la coupe du monde en Amérique du Nord, c’est juste fantastique. Je suis super excité à l’idée de partager cet événement avec tout le monde. On est allés plusieurs fois à Québec dans le passé, comme en 2019 par exemple, et c’est peut-être suffisant. Cette année, c’est à Canmore, mais j’espère bien sûr que ça reviendra à Québec l’année prochaine ou en 2025. Je croise les doigts en tout cas.
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