Antoine Hericher veut marquer les esprits d’entrée de saison
Âgé de 20 ans, le Savoyard Antoine Hericher fait partie de la relève du ski de fond tricolore. Intégré aux collectifs fédéraux pour la deuxième saison de suite, il s’est entraîné tout l’été à Prémanon (Jura) sous l’égide de Mathias Wibault, coach de l’équipe de France B masculine de ski de fond.
En stage à Davos (Suisse) jusqu’à la fin de la semaine, le fondeur de La Féclaz (Savoie) se livre à Nordic Magazine sur son programme helvète et ses ambitions. Entretien.
- Vous avez remis les skis à Davos cette semaine : avez-vous hâte d’y remettre les watts à la différence de Tignes où cela était rendu impossible par l’altitude ?
Carrément ! Avant Tignes, je suis aussi allé à Ramsau, en Autriche. J’ai donc fait deux fois huit jours de stage en altitude sur glacier où il faut faire du ski tout doucement. Là, avec les premières sensations à basse altitude sur des pistes bien plus sympathiques, cela donne envie d’y aller fort directement. Lundi, on s’est tous emballés en partant à fond [rires]. On attend les premières séances de chrono avec impatience.
- Mardi après-midi, vous avez réalisé des test de skis. Pourquoi sont-ils importants à quelques semaines des premières courses ?
On a tous reçu nos différents skis et pour éviter de perdre du temps et de l’énergie lors des premières courses, on essaye les skis dès qu’on a de nouvelles conditions de neige. Cela nous permet de les classer et d’identifier dans quel type de neige ils vont le mieux. C’est un gain de temps et d’énergie pour le jour J. On teste à Davos avec les conditions actuelles, puis on fera de même à Bessans et encore en Italie avant de commencer la saison.
« Cet été, je suis passé à la vitesse supérieure sur les séances d’intensité »Antoine Hericher à Nordic Magazine
- Dans quelle forme êtes-vous à un petit mois de la reprise des compétitions ?
L’année dernière, à cette époque, j’avais eu la coronavirus. Là, je vais pouvoir m’exprimer beaucoup mieux, d’autant que la préparation s’est super bien passée avec le coach et le groupe. Cela a vraiment hyper bien roulé. Je n’ai pas beaucoup augmenté mes heures, mais ce qui m’a changé, c’est que je suis passé à la vitesse supérieure sur les séances d’intensité qui ont beaucoup augmenté pour moi. J’ai bien ingéré et encaissé tout cela en faisant bien attention à tous les détails. Le tout dans la bonne humeur et le plaisir !
- Votre niveau de motivation doit être élevé dans ces dernières semaines de préparation…
En arrivant à Davos, où il y a la neige et le soleil, on était tous excités. Mathias [Wibault, son coach, NDLR] a été obligé de nous freiner et nous disant qu’il faudra accélérer quand on aura le dossard. Cela montre bien que l’envie générale du groupe est de mettre les watts !
« Gagner à Pokljuka en OPA juniors m’a donné beaucoup de confiance et de motivation pour aller plus loin »Antoine Hericher à Nordic Magazine
- Par rapport à l’ambiance et l’organisation de votre groupe, Théo Schely et Tom Mancini, plus vieux, encadrent-ils le reste des troupes dont vous faites partie ?
Ils ont plus d’expérience que nous dans la catégorie et les circuits que l’on veut aller chercher, alors forcément c’est super intéressant de s’entraîner avec eux ou de voir leur façon d’appréhender les différents événements. Notre petite bande de quatre jeunes arrivée des juniors, avec ses habitudes, peut aussi leur apporter différentes choses. On se complète bien, chacun a trouvé sa place. Ce sont les moteurs du groupe.
- L’hiver passé, pour votre premier hiver sur le circuit international, vous vous étiez imposé sur le sprint de Pokljuka (Slovénie) en fin de saison. Avec le recul, que vous a apporté cette victoire ?
Cette course m’a bien servi pour repartir sur cette nouvelle préparation sans doute par rapport à l’entrée dans la nouvelle catégorie des moins de 23 ans. Ce sont des courses comme cela qui montrent que, quand la forme, la tête et les skis sont là, il est possible d’aller jouer devant et de battre ceux qui jouent sur de plus grands circuits. Plus on le fait dans une année, et plus cela donne l’envie de le refaire. Cela m’a donné beaucoup de confiance et de motivation pour aller plus loin.
« La coupe du monde de Prémanon, ce serait la cerise sur le gâteau pour la saison »Antoine Hericher à Nordic Magazine
- Justement, quelles sont votre ambitions pour l’hiver à venir ?
C’est d’essayer d’aller jouer des top 10 et des finales en sprint, les courses qui me réussissent le mieux, sur les OPA Cup seniors. En fonction de cela, le but sera d’avoir ma sélection pour les Mondiaux U23 où il y aura un superbe sprint skating et une distance classique, deux formats qui m’intéressent. Et puis, il y a cette coupe du monde de Prémanon où j’aimerais aller prendre mon premier dossard chez les grands. Ce serait la cerise sur le gâteau pour la saison.
- Pour cela, il faudra débuter fort la saison début décembre lors de la première OPA Cup à Goms…
Il y aura trois courses, un sprint, un individuel et une mass-start, à Goms. Il faudra y claquer une performance pour montrer que je suis là et gagner la confiance des coachs. Si le début de saison est raté, je sais que je passerai du temps à courir après la bonne course, ce qui peut être compliqué à la longue. Performer dès le début saison permet de se libérer. Ce sera donc l’objectif.
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