Ski de fond : Coralie Bentz donne une nouvelle orientation à sa carrière
Dimanche dernier, Coralie Bentz, vingt-huit ans, a mis un point final à la première partie de sa carrière de skieuse de fond. C’est que la Haut-Savoyarde a décidé de tourner une page en arrêtant de viser le très haut niveau. Si elle va continuer à s’entraîner et participera à des longues distances dans le futur, elle ne mettra plus le ski de fond en priorité dans sa vie.
Pour Nordic Magazine, celle qui a participé aux Jeux olympiques de Pékin 2022 a accepté de revenir sur ce choix. Entretien.
- Vous avez décidé de prendre un autre chemin dans votre carrière de fondeuse en arrêtant votre quête de très haut niveau. Comment en êtes-vous arrivée à faire ce choix ?
Cet automne, cela a été très difficile financièrement pour moi parce que j’avais décidé de moins travailler l’été dernier pour m’investir un peu plus. Forcément, cela a des répercussions ! En janvier, comme j’avais été blessée à l’orteil en décembre et que je n’avais pas couru, je ne voulais pas entendre parler de lever le pied ou d’arrêter. Je voulais seulement faire les courses. Finalement, début mars et de manière naturelle, j’ai senti que j’avais besoin d’avancer, en gagnant ma vie, sans être ric-rac en permanence. J’ai aussi senti que j’étais sûre de mon choix et que je n’avais plus envie de faire du fond spécial, à haut niveau, pour rechercher la coupe du monde. Même si je pense que les JO 2026 me feront toujours envie, parce que c’est quelque chose pas loin de chez nous, il fallait faire un choix. J’ai l’impression d’avoir vingt-trois ans dans ma tête, mais je vais en avoir vingt-huit dans un mois, donc il faut avancer.
- On imagine que c’est difficile pour vous de tourner cette page…
Le monde du ski est petit, mais c’est quelque chose de fou ! Depuis que je suis toute petite, c’est de l’investissement et beaucoup de partage, de rencontres… Je vais toujours m’entraîner de mon côté, mais je ne vais plus aller en stage. C’est ça qui va être difficile parce que ce sont des moments de vie incroyables. En mai, quand je vais prendre un autre rythme de vie, je vais réaliser gentiment qu’il y aura quelque chose en moins.
- Comment avez-vous vécu cette Etoile des Saisies, qui signait la fin de la première partie de votre carrière, avec un comité d’accueil spécial à l’arrivée ?
Dans ma tête, je ne me suis jamais dit que ça allait être ma dernière. Pendant la course, je n’ai donc pensé à rien du tout ! C’est donc à l’arrivée que je me suis dit que j’allais quitter le milieu, ce qui m’a mis plein d’émotions d’un coup. Voir mes copines là pour moi, cela m’a vite mis les larmes aux yeux ! Finalement, j’ai vite séché mes larmes parce que je sais que ce n’est pas fini. Je n’arrête pas tout.
- Dans votre message posté sur Instagram, vous parliez des Jeux olympiques de Pékin 2022, auxquels vous avez participé, comme d’un rêve. Est-ce le plus grand moment de votre carrière ?
Je n’ai pas envie de dire cela, mais plus que les Jeux constituaient mon rêve de petite fille. Cela a été aboutissement, mais pas mon meilleur moment en carrière parce que je n’avais pas la forme là-bas. Les JO, pour moi, c’est encore mieux que les Mondiaux parce que c’est l’aboutissement de tout, donc je suis fière d’y avoir été. Je retiens comme grands moments cette médaille décrochée en relais aux Jeux mondiaux universitaires avec Céline Chopard-Lallier et Léa Damiani, mais aussi mes titres de championne de France, les relais, la coupe du monde aux Rousses dans une ambiance incroyable, ou les moments de partage avec les filles.
- Quelle est votre programme pour la suite ?
Je vais rester dans l’effectif du Haute-Savoie Nordic Team (HSNT), mais je ne vais plus faire les stages, si ce n’est quelques journées par ci, par là selon mes disponibilités. Début mai, je vais commencer un nouveau travail avec un planning stable, et donc intéressant pour continuer à m’entraîner un peu à côté. Pour l’hiver, on va donc voir comment on va s’organiser, mais le but est de faire des longues distances en skate, mais aussi quelques-unes en classique parce que j’adore ! Mais ce sera le travail qui aura la priorité sur les entraînements, et non plus l’inverse.
- Ces trois dernières années, vous n’étiez plus dans les collectifs de la Fédération française de ski (FFS). Avec du recul, comment jugez-vous cette mise à l’écart ?
A tête reposée et avec du recul, j’ai moins la haine sur certaines choses. Pas forcément envers eux, mais aussi envers moi. Maintenant, je préfère garder de super souvenirs de la Fédé ! C’est un environnement différent par rapport au team ou au comité, mais c’est aussi la clé et l’accès au haut niveau. Sans elle, je n’y serais, je pense, jamais arrivée même je suis parvenue à aller aux JO avec le HSNT. Je souhaite à tout le monde d’aller à la Fédé, parce qu’on a de la chance qu’ils nous accompagnent. Bien sûr, il y a toujours des choses qu’on aimerait changer, mais j’ai plutôt envie d’encourager les jeunes à s’investir à fond, pour y accéder, et vivre leur rêve.
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