SKI DE FOND – Le froid glacial de La Diagonela (Suisse) a causé bien des dégâts. Un concurrent suédois, Michael Ekloef, risque de perdre son orteil. Il se confie à Nordic Magazine.
Ski de fond : « J’espère que tout le monde en tirera les leçons »
Cela fait presque une semaine que Michael Ekloef souffre le martyr après sa participation à La Diagonela. Comme bon nombre des concurrents qui ont disputé cette course en Engadine, les températures suisses atteignant les -27 °C lui ont provoqués d’importantes blessures. Ses pieds, et plus particulièrement sur son orteil gauche, sont touchés. Une nécrose si préoccupante que le pronostic vital de ce membre est engagé. Ce jeudi, le Scandinave a accepté de répondre aux questions de Nordic Magazine.
- Michael, comment allez-vous ? Et surtout, comment vont vos orteils et vos doigts ?
Je vais un peu mieux. En effet, je suis touché aux orteils et aux doigts. Mon orteil gauche est le plus mal en point et son pronostic vital est engagé. Bien sûr, j’ai mal, mais c’est supportable. Seul le temps me dira si je vais réussir à le sauver. J’essaierai d’obtenir toute l’aide possible pour en tirer le meilleur parti.
- Quel est le pronostic des médecins ? Quand pensez-vous pouvoir retrouver une vie normale et pouvoir marcher plus ou moins normalement ?
Les médecins ont décrété une période de deux mois où je dois reposer mes pieds pour ne pas les abîmer plus que nécessaire. Pendant cette période-là, je dois mettre en stand-by ma carrière de skieur et mon travail de serveur. Je suis en congé maladie. Pour l’instant, nous ne sommes pas en mesure de dire si je vais sauver mon orteil. Mes blessures seront donc surveillées et nous verrons ensuite ce qu’il arrive.
« Je dois continuer à me battre et à vivre »
- Lors de la course, avez-vous songé à abandonner ?
Pour moi, il n’était pas question d’abandonner, donc oui, j’ai terminé la course. Je pense que j’aurais probablement eu encore plus froid si j’avais décidé de m’arrêter, car je n’aurais pas su à quel moment me mettre dans une maison ou une voiture chaude en plein milieu du parcours. Cela aurait pu être encore plus dévastateur. Pendant la course, bien sûr, je souffrais, mais je n’étais pas le seul, j’ai vu des compétiteurs avec d’importantes blessures également.
- Comprenez-vous que cette course ait été maintenue ? Avez-vous hésité à prendre le départ à cause du froid ?
En tant qu’athlète, quand il y a une course, vous voulez concourir à tout prix. Cela ne devrait pas être à nous de prendre ce type de décision. Nous avons besoin qu’une personne extérieure, un expert, annule l’épreuve. J’espère que tout le monde en tirera les leçons pour que cela ne se reproduise plus. La santé doit passer avant tout. Imaginez si la course était ouverte à tous, cela pourrait être encore pire ! Je souhaite à tous mes amis skieurs un bon rétablissement.
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- Avez-vous encore envie de chausser les skis ?
J’espère remonter très vite sur des skis. Je dois continuer à me battre et à vivre.
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Photos : Michael Ekloef