Ski de fond : une préparation mouvementée
La saison de ski de fond est encore loin, mais les fondeurs ont déjà accumulé de nombreuses heures d’entraînement. La préparation estivale n’est jamais un long fleuve tranquille et Théo Schely ne dira pas le contraire.
Après un bon début d’été, le natif d’Annecy (Haute-Savoie) s’est blessé à la cheville. Un contretemps qui lui a fait rater quelques rendez-vous estivaux. Au micro de Nordic Magazine, le skieur revient sur ces dernières semaines.
- Tout d’abord comment va votre cheville, cette entorse est guérie ?
Ma cheville, elle va beaucoup mieux, c’est presque revenu à la normale. Ça fait deux semaines et demie de repos pour une entorse, c’est suffisant. Je me suis fait mal un peu bêtement en jouant au badminton dans le jardin d’un ami. Ce sont des choses qui arrivent, on ne va pas vivre sous cloche. Maintenant, c’est quasiment guéri, j’ai repris le ski-roues, la course… je suis prudent, je ne fais pas n’importe quoi, mais je peux m’entraîner correctement.
- Cette blessure vous a fait rater la tournée norvégienne, il y a un peu de déception ?
Oui forcément, c’est un peu le meilleur stage de l’été. J’ai passé un mois dans le Jura au mois de juillet et j’avais bien bossé. C’était un peu la récompense. Mais c’est comme ça, c’est l’hiver que ça compte, ce n’est pas bien grave, comme m’a dit un certain Vincent Vittoz : « C’est l’avion de février qu’il ne faudra pas louper pour la Norvège ». Il valait mieux que je me soigne correctement au lieu de tirer dessus, que ça cicatrise mal et qu’après, je traîne ces problèmes de pied pendant longtemps. C’était mieux de ne pas y aller. J’aurais pu aller au stage et ne pas faire les courses, mais bon, chez moi, j’ai davantage de repères.
- La préparation estivale a donc continué à domicile ?
De mon côté, j’ai bien bossé, j’en ai profité pour travailler autre chose, j’ai fait pas mal sur le haut du corps, j’ai travaillé un peu la poussée. La première semaine, j’ai fait beaucoup de musculation et de travail de cardio sur SkiErg, je me suis même fait des séances intenses. Après, j’ai repris mes ski-roues en faisant des montées, en descente ça me faisait mal, donc j’en ai profité pour enchaîner les cols, ça m’a permis de travailler autre chose. Progressivement, j’ai repris un peu le vélo et la course, j’étais bien à la maison pour m’entraîner.
- Comment s’est déroulé la préparation avant ce petit pépin physique ?
Avant la blessure, j’étais plutôt bien. J’ai fait un très bon mois de juillet où j’ai bien bossé. Cette année, je n’ai pas trop couru à cause d’un genou douloureux. C’est une préparation sans trop de courses à pied, normalement, je fais au moins 25 heures de course à pied par mois et là, je crois que j’ai 25 heures depuis le début de l’année. En contrepartie, j’ai passé pas mal de kilomètres sur les ski-roues, beaucoup plus que d’habitude et j’ai bien progressé dans ce domaine. Avec mon entorse, ma forme a un peu baissé, mais rien d’inquiétant pour cet hiver.
- Prochaine étape un retour avec l’équipe de France à Font-Romeu à partir du 10 septembre ?
Je serai de la partie, désormais tout roule, tout est rentré dans l’ordre. Avec les gars, on va refaire un bloc d’attitude de deux semaines à Font-Romeu, j’adore l’endroit donc ça va être cool. Ce n’était pas prévu, mais après cinq semaines à la maison, j’ai bien envie de bouger et de changer d’air, ça va être sympa de se retrouver.
- Désormais, vous êtes bien en place dans ce groupe, quelle est votre place ?
Je me considère encore parmi les jeunes. Ça fait quelques années que j’y suis maintenant, mais comparé à certains, je ne fais pas encore partie des murs, mais j’ai trouvé ma place au sein du groupe et je me sens bien. Il y a une vraie ambiance, on se régale au quotidien, on adore être ensemble, je pense que c’est au-dessus du stade de la camaraderie, c’est presque fraternel. J’essaye de m’inspirer des autres pour progresser. Tout le monde se tire vers le haut et apporte un peu ses qualités. Après le coach nous apporte énormément. Il nous laisse un peu nous exprimer comme on le souhaite.
- Quels sont vos objectifs en Bleu cet hiver ?
Le groupe vit super bien, il performe et j’aimerais apporter ma pierre à l’édifice en allant chercher mon premier podium en coupe du monde. Je pense que j’en ai les capacités physiques, mais il me manque encore quelques réglages. Je vais pas mal tourner sur le circuit mondial et après l’objectif de la saison, ce sont les Mondiaux de Trondheim (Norvège). Je me suis fixé un ordre de priorité dans ma tête. D’abord l’individuel classique, ensuite le relais et en dernier le sprint. Si j’arrive à me qualifier, j’essaierai de faire mon maximum. Mais pas de plan sur la comète, il faut prendre les choses les unes après les autres.
- Cet été, vous avez intégré l’équipe de la Police nationale, pouvez-vous nous parler de ce nouveau projet ?
C’est une superbe nouvelle, je suis vraiment content d’intégrer cette équipe. Je ne connaissais pas trop le milieu de la police, j’ai pu le découvrir un peu après trois semaines de formation en avril sur Grenoble et au mois de mai sur Annecy. C’est la formation initiale pour être réserviste, j’étais avec beaucoup de civils, c’était une belle découverte.
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