Ski de fond : Simon Sancet, un franco-saint-marinais dans la course aux Jeux olympiques de Milan/Cortina 2026
En février 2026, un skieur de fond venu de la Sérénissime république de Saint-Marin pourrait participer aux Jeux olympiques de Milan/Cortina 2026 sur les pistes du Val di Fiemme (Italie). Ce fondeur, c’est le Doubien Simon Sancet. Possédant la double nationalité via son ascendance maternelle (son grand-père saint-marinais a émigré en Normandie au siècle dernier), il s’est effectivement lancé le défi de décrocher sa qualification pour la compétition olympique.
« La Fédération de ski de Saint-Marin [FSSI, NDLR] a déjà des skieurs alpins qui s’entraînent sur des pistes synthétiques. Elle ne comptait pas de fondeurs et, depuis quelques années, elle cherchait à développer le ski de fond via le ski-roues », explique-t-il à Nordic Magazine. C’est ainsi que le contact s’est noué il y a un peu plus d’une année avec Gian Luca Gatti, le président de la FSSI.
« Très vite, ils m’ont proposé de monter un projet avec le double objectif d’aller aux Jeux olympiques de Milan/Cortina 2026 et de développer le ski-roues à Saint-Marin, raconte Simon Sancet. J’ai pris une licence FIS pour Saint-Marin l’an dernier, mais je n’ai pas vraiment pu courir avec [hormis sur la Toblach-Cortina et la Vasaloppet, NDLR]. Je m’y suis donc vraiment mis cet été. »
Frédéric Jean fait sa programmation
Epaulé dans son aventure par son grand copain Frédéric Jean, qui réalise sa programmation d’entraînement, le Franc-Comtois de Chapelle-des-Bois (Doubs) s’est entraîné à la maison ou encore au CNSNMM des Tuffes à Prémanon (Jura) avec qui il est lié par une convention.
« Je dois réussir à jongler entre ma femme Charlotte, que je remercie de m’accompagner dans ce projet un peu fou, mes deux enfants, mon travail et l’entraînement, indique-t-il. Je travaille dans la métrologie, pour FOX Metrology, et j’ai la chance d’avoir un patron qui me soutien dans mon projet. Quand il faut que je parte faire des courses ou des stages, il me libère. »
Dans son épopée, Simon Sancet a également dû se rapprocher de la Fédération italienne des sports d’hiver (FISI), un acte important pour les dirigeants saint-marinais. « J’ai donc fait un stage de trois jours avec l’équipe d’Italie en mai à Saint-Marin. Emmanuele Sbabo et Marco Sala, les coachs italiens, m’ont pris en charge comme si j’étais un de leur athlète, indique-t-il. On a notamment fait une montée de Saint-Marin en ski-roues et des tests physiques. »
Après cela, le franco-saint-marinais a participé, fin août et début septembre à des courses FIS à Veroia (Grèce) puis aux Mondiaux de rollerski à Ziano di Fiemme (Italie). Des étapes obligatoires sur le chemin des Mondiaux de ski de fond de Trondheim 2025, où, à presque 40 ans, il tentera de valider son ticket pour les prochains JO.
Sa qualification olympique se jouera… aux Mondiaux de Trondheim
« Il faut valider cinq courses au minimum et c’est donc pour cela que je suis allé sur ces courses de ski-roues, note-t-il. Il me reste encore une course à valider pour être sûr d’aller aux Mondiaux, mais ce sera fait sauf catastrophe. » C’est ainsi qu’il ira, accompagné de Salomé Letoublon notamment pour le fartage, sur une coupe de Suisse à Goms (Suisse) fin novembre puis sur la coupe de France d’Arvieux (Hautes-Alpes) mi-décembre.
Début janvier, il se produira sur un week-end organisé par la FSSI près de Turin (Italie). Ensuite, il sera temps de se préparer pour la course de qualification des championnats du monde, un individuel 7,5 km classique prévu le 26 février.
« Pour les Jeux, comme Saint-Marin n’a pas de quota, il faut que je fasse moins de 300 points FIS sur cette compétition, révèle Simon Sancet. S’il n’y a pas de gros couac, je pense que ça peut passer, mais il ne faudra pas se rater. En tout cas, l’objectif ultime, c’est la qualification pour les Jeux olympiques 2026. »
Soutenu par plusieurs personnes
Pour remplir son ambitieux objectif, le Doubien est donc largement soutenu par sa Fédération. « Ils mettent tout en œuvre pour faire au mieux », glisse Simon Sancet, qui s’entraîne cinq à six fois par semaine.
Pour la petite histoire, le ski de fond n’était pas un sport compétitif pour lui dans sa jeunesse… puisqu’il était en pôle espoir de handball avant d’être diplômé d’Etat de natation. « C’est un vrai défi parce que ce n’est pas mon sport de base, note-t-il. C’est d’autant plus amusant. »
Egalement soutenu par Fischer et suivi par David Rolet, ancien bobeur de Champagnole (Jura), Simon Sancet est le premier fondeur de l’histoire de Saint-Marin.
Avec l’envie et la ferme intention de représenter son pays, situé sur un éperon rochaux à près de 700 mètres d’altitude, dans les plus prestigieuses compétitions internationale.
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